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Communales : laissez-vous tenter


Avec cette réforme, la ministre de l’Intérieur souhaite rendre la fonction d’élu(e) local(e) plus attrayante et dépoussiérer l’encadrement de la fonction. 

Les élections communales auront lieu dans un an. La ministre Taina Bofferding a présenté la réforme de l’élu(e) local(e) initiée pour susciter des vocations.

À moins d’un an des élections communales et dans le cadre de la refonte de la loi communale placée sous le slogan «mateneen fir eng modern Gemeng» (ensemble pour une commune moderne), la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, a présenté hier la partie de réforme visant à améliorer l’attractivité du mandat de l’élu(e) local(e).

Le projet de loi n° 8052 qui a été déposé à la Chambre des députés fin juillet précise les droits et devoirs de l’élu(e) local(e). La loi communale actuelle datant de 1988 nécessite de refléter les évolutions et besoins locaux, objectif de la refonte précitée qui a été entamée en janvier 2020 avec le dépôt d’un projet de loi modifiant et adaptant la surveillance administrative de la gestion communale pour la moderniser, l’alléger et la digitaliser.

Le projet de loi n° 8052 regroupe plusieurs domaines ayant trait au statut des mandataires locaux, il concerne plus précisément les incompatibilités de fonction, l’introduction de principes déontologiques et d’une meilleure protection pénale desdits mandataires ainsi qu’une augmentation du nombre d’heures de congé politique.

Pour la ministre, si l’on souhaite renforcer la démocratie locale, il est primordial de rendre le mandat local plus attrayant afin que tous les citoyens et les toutes les citoyennes puissent s’y intéresser et disposer des moyens pour s’impliquer. Ce projet de loi permettra d’améliorer le cadre légal pour l’exercice de cette fonction.

Pas de cadeau de plus de 150 euros…

En ce qui concerne l’instauration de principes déontologiques, le projet de loi introduit des normes de comportement, complémentaires à celles définies dans la loi communale, que les membres du conseil communal doivent adopter dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions et que les citoyens et citoyennes sont en droit d’attendre de leur part, selon le ministère de l’Intérieur.

Ainsi, toute acceptation de cadeaux ou d’avantages similaires d’une valeur de plus de 150 euros offerts par des personnes privées sera notamment interdite. De même, les mandataires devront remplir une déclaration d’intérêts ainsi qu’une déclaration de leur patrimoine immobilier. Un référent déontologue et un comité d’éthique seront instaurés afin de conseiller les élu(e)s sur la bonne application des principes déontologiques.

Des modifications ont également été apportées au niveau des incompatibilités du mandat local avec la qualité de fonctionnaire ou d’employé de certaines administrations étatiques.

Par ailleurs, l’immunité pénale des communes sera abolie afin de protéger les membres des organes légaux des communes et des entités assimilées qui voient leur responsabilité pénale engagée pour des faits commis dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions en tant que mandataires publics.

À la suite de situations qui mettaient en cause la responsabilité pénale de membres de collèges des bourgmestre et échevins, il est indispensable de créer un régime spécial de responsabilité pénale des élu(e)s sans pour autant leur offrir une immunité pénale, ceci dans l’intention de promouvoir le mandat politique local et la démocratie locale, précise le ministère.

De plus, le congé politique des bourgmestres, échevins, membres du conseil communal et des délégué(e)s au comité des syndicats intercommunaux, qui changera également de dénomination pour devenir une «décharge pour activités politiques», sera adapté afin de permettre aux élu(e)s de consacrer plus de temps à l’exercice de leurs missions, dans l’intérêt de la collectivité.

Ainsi, il est procédé à l’augmentation du nombre d’heures individuelles de décharge auxquelles les membres du conseil communal ont droit ainsi que du contingent d’heures supplémentaires à répartir librement par chaque conseil communal.

Enfin, l’indemnisation du congé politique à laquelle ont droit les élu(e)s indépendant(e)s ou sans profession sera augmentée à 4 fois le salaire social minimum qualifié, au lieu de 2 fois, à l’instar des modalités d’indemnisation en vigueur pour les membres de la Chambre des députés.