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Communales 2023 : les résidents étrangers doivent «faire entendre leur voix»


Frédéric Mertz : «Avec la suppression des cinq ans de résidence pour pouvoir voter, notre public cible s’est élargi.»

Pour booster le taux d’électeurs étrangers aux élections communales qui plafonne actuellement à 11%, le Cefis forme des volontaires qui sensibilisent ensuite leur communauté. Des formations sont prévues en janvier et février.

À moins de six mois du prochain scrutin communal, fixé au 11 juin, le Centre d’étude et de formation interculturelles et sociales (Cefis)  se mobilise, avec un objectif : faire grimper le taux d’inscription des résidents étrangers sur les listes électorales, alors qu’il plafonne à 11 %, loin des 23 % atteints en 2017.

Des chiffres à relativiser toutefois, puisque, entre temps, les conditions d’accès au vote ont évolué : plus besoin désormais de justifier de cinq années de résidence sur le territoire pour pouvoir exercer son droit de citoyen au niveau communal.

Un vrai « déficit démocratique »

Ce qui change considérablement la donne pour le Cefis, chargé de la sensibilisation : «Cela élargit le nombre de personnes éligibles, et donc notre public cible, puisque le Luxembourg compte 32 % de résidents étrangers installés depuis moins de cinq ans», explique son directeur adjoint, Frédéric Mertz.

Si voter constitue un droit civil ouvert aux étrangers lors d’élections locales partout en Europe, au Luxembourg, il s’avère plus crucial qu’ailleurs, vu la proportion importante de résidents non luxembourgeois : «Certaines communes, en particulier celles qui comptent le plus de primo-arrivants, sont confrontées à un vrai déficit démocratique», note l’expert.

C’est le cas de la capitale, qui compte 70 % de ressortissants étrangers, mais seulement 14 % d’entre eux sont des électeurs. Peu s’engagent dans cette démarche, jugée inutile, alors qu’ils sont souvent de passage. Un défi de plus : «Les primo-arrivants sont plus jeunes et ne s’intéressent pas forcément à la politique. C’est pourquoi nous organisons des actions spécifiques, dans les maisons de jeunes notamment», décrit-il, ajoutant que depuis dix ans, une multitude de nationalités sont représentées, là où les Portugais, Belges, Français et Allemands représentaient auparavant plus de 80 % des nouveaux habitants.

Des « multiplicateurs » à pied d’œuvre

Autre facteur déterminant pour le vote : la durée de résidence. «On observe que les résidents étrangers qui sont ici depuis longtemps sont davantage intégrés et prennent plus facilement part à la vie politique locale. Comme à Larochette.»

Pour les convaincre de franchir le pas, le Cefis a relancé ses formations de «multiplicateurs» instaurées en 2017 et qui avaient porté leurs fruits : le taux d’inscrits était passé de 16 %, un an avant le scrutin, à 23 % le jour J. «On sensibilise des personnes qui relaient ensuite l’information au sein de leur communauté, en trouvant les bons mots», précise le directeur adjoint.

Une dizaine d’ateliers participatifs ont eu lieu ces derniers mois, permettant de tisser un réseau d’une centaine de «multiplicateurs», tandis qu’une quarantaine sont inscrits pour 2023. Parmi eux, un tiers de Luxembourgeois avec une double nationalité, mais aussi 15 % de Français et 15 % de Portugais, membres de commissions consultatives communales dédiées aux étrangers, du monde associatif ou de simples particuliers.

Concrètement, la formation s’étale sur deux soirées, où sont abordés les aspects légaux, les conditions d’inscription sur les listes, les spécificités du système électoral ou encore l’importance de ces élections, dans un pays où les communes cumulent de nombreux pouvoirs et disposent d’une grande autonomie.

«On ne parle pas ici du budget européen ou de relance économique : les élections communales ont un impact sur la vie quotidienne des gens – l’école, le ramassage des ordures, les associations. D’où l’importance de faire entendre leur voix», pointe Frédéric Mertz.

Si vous souhaitez devenir l’un de ces «multiplicateurs», contactez le Cefis. La prochaine formation en français est prévue les 17 et 19 janvier, au 5 avenue Marie-Thérèse à Luxembourg. Une formation en visio aura lieu les 7 et 9 février aux mêmes horaires.

Inscriptions jusqu’au 17 avril

Pour voter aux élections communales du 11 juin 2023, les résidents de nationalité étrangère doivent avoir 18 ans ou plus le jour du scrutin, habiter au Luxembourg au moment de l’inscription et y être domicilié le jour des élections. Il leur faudra se présenter à l’administration communale ou s’inscrire en ligne sur myGuichet.lu avant le lundi 17 avril à 17 h.

jepeuxvoter.lu

2 plusieurs commentaires

  1. bien sûr que si, notamment dans l’UE, aux élections locales et européennes, et ce, aux mêmes conditions (quasiment, souvent) que celles proposées par le Luxembourg!

  2. aucun luxo ne peut faire entendre sa voix a l’étranger, pour élections!!