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Commissariat de Luxembourg-Gare : Henri Kox contourne la question 


La direction de la police ne savait rien des dysfonctionnements au commissariat de la gare, le ministre évite la question. Le sujet reste brûlant. 

Les dysfonctionnements au commissariat de la gare à Luxembourg n’ont pas été confirmés par le ministre qui évite soigneusement la question qui fâche.

Rebelote. Le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox (déi gréng), a répondu en partie à l’opposition à sa question parlementaire concernant les dysfonctionnements au commissariat de la gare. Le CSV insiste pour connaître les raisons de la fermeture, finalement confirmée, des locaux dans la nuit du 11 au 12 août dernier, alors qu’il est désormais établi que le manque d’effectifs est en cause.

Le ministre de l’Intérieur ne fait pas mention des graves problèmes liés à la gestion de ce commissariat par des policiers qui y avaient instauré un système de valeurs très particulier, aux antipodes de ce que les jeunes recrues ont reçu comme enseignement (lire notre édition d’hier).

Il n’y a donc aucun souci à se faire, selon le ministre, qui assure à Laurent Mosar et Léon Gloden, auteurs de la question, que le service public est assuré. Si le commissariat de la gare connaît des soucis, d’autres unités prennent le relais. Les patrouilles ont tourné dans le quartier, réputé très chaud et le manque d’effectifs a été pallié, selon le ministère.

«Des informations très incomplètes»

Cependant, il occulte complètement la question des députés chrétiens-sociaux qui cherchaient à savoir si les rumeurs de dysfonctionnement étaient avérées. Elles le sont, même si le ministre n’y fait pas allusion, depuis qu’un jeune fonctionnaire ait décidé de prendre son courage à deux mains pour dénoncer des méthodes assez spéciales instaurées dans les locaux de la gare.

Pour l’opposition, les choses ne peuvent pas en rester là. Les deux députés constatent «avec étonnement» que le ministre de la Sécurité intérieure «n’a fourni que des informations très incomplètes». À part confirmer la fermeture exceptionnelle du commissariat, il a omis de fournir les motifs exacts de ce non-fonctionnement et n’a pas répondu à la question «s’il est exact qu’un certain nombre de policiers ont remis leurs armes pour commencer un traitement». Il n’a pas non plus spécifié la date à laquelle le commissariat fonctionnerait de nouveau normalement, regrettent les députés de l’opposition.

Ils n’ont été rassurés que sur le bon fonctionnement des opérations de police, et ce, sur la totalité du territoire. Que la police souffre d’un manque d’effectifs n’est pas un secret et le gouvernement met tout en œuvre pour y remédier, notamment à travers un recrutement renforcé décidé  en 2019.

Un programme de recrutement qui devrait permettre à tous les commissariats d’accueillir le public sans devoir adapter les horaires au gré des interventions sur le terrain. Mais rien n’est certain et il pourra encore arriver que le public soit refoulé à l’entrée faute de personnel pour l’écouter.

Instruction en cours

Avec cette réponse, le ministre de la Sécurité intérieure assure le minimum syndical. Il ne dit rien à propos du système de bonification très particulier instauré de longue date dans ce commissariat de la gare où les jeunes recrues devaient obéir et se taire pour ne pas risquer d’être envoyées dans un commissariat de province. Dès le premier jour, les choses étaient mises au clair, selon l’un des avocats des policiers en détention préventive pour violence et actes de torture sur une personne interpellée en état d’ébriété.

Le problème qui se pose pour l’Inspection générale de la police (IGP), chargée d’enquêter, est de savoir pourquoi trois policiers ont organisé ce passage à tabac. Car il s’agissait bien d’un règlement de comptes et le jeune policier qui les a dénoncés a été obligé de falsifier le rapport de la soirée sur ordre de son supérieur. Ce dernier a été inculpé lui aussi et croupit à Sanem avec les trois autres fonctionnaires.

Depuis lors, l’IGP fouille partout, épluche les courriers électroniques, les groupes WhatsApp qui soudaient les anciens du commissariat. Des perquisitions ont ainsi permis de tomber sur des quantités de cannabis détenues par deux policiers dont un est encore actif à la gare. Pour le moment, il a été suspendu comme son collègue, un ancien de la gare qui occupe aujourd’hui un poste dans le Nord.

Le ministre ne dit mot sur les affaires en cours. Il se contentera certainement de rappeler aux deux députés, juristes de formation, qu’une instruction est en cours et qu’aucune information ne peut filtrer.

Un commentaire

  1. dégouté politique

    kox devrait démissionner avect tous ses scandales!