Bonbons, mauvais sorts ou déguisements… La traditionnelle fête du 31 octobre se déroule ce jeudi soir. Au Grand-Duché, une célébration spécifique existe. On vous explique.
Halloween a bien sa version luxembourgeoise et elle se prénomme le « Trauliicht ». Ce terme est un dérivé de l’allemand, le Truglicht, synonyme de feu follet. Selon certaines légendes locales, ces lumières s’allumeraient au-dessus des marais pour induire les randonneurs en erreur.
Ainsi, dans la nuit 31 octobre, la coutume est d’évider des betteraves pour les décorer de grimaces. À l’intérieur, on y ajoute une bougie. Les « Trauliichter » sont alors placés sur les murs des villages et les fenêtres des maisons.
Le but est de protéger les foyers contre les esprits malveillants. Dans un temps aujourd’hui révolu, ces feux follets étaient utilisés pour rentrer les vaches dans les étables. On y accrochait des betteraves de chaque côté de la porte de l’étable pour chasser les esprits et les maladies.
Les citrouilles à la place des betteraves
Cette tradition, présente dans les villages du nord du Luxembourg et dans les massifs rocheux des Ardennes, sera célébrée jusqu’aux années 1970. Puis, elle réapparaîtra de nouveau dans les années 1990 avec une variante venue des États-Unis.
Ainsi, aujourd’hui, les citrouilles ont davantage remplacé les betteraves. Mais, certains villages ont décidé de sauvegarder cette coutume d’antan.
Les traditions automnales à ne pas manquer
Comme chaque année depuis près de trente ans, la petite localité de la Robbesscheier perpétue la tradition du «Trauliicht». Ce jeudi 31 octobre, les visiteurs pourront découvrir la magie des lanternes sculptées dans des betteraves.
À la tombée de la nuit, une procession guidée à la lumière des flambeaux se rendra au milieu des esprits de la forêt et des créatures mystérieuses. Cette soirée se terminera autour d’un grand feu de camp. L’occasion idéale de découvrir le folklore luxembourgeois dans une ambiance mystique et festive. Jusqu’au 3 novembre, les familles pourront également créer leurs propres lanternes lors d’ateliers prévus à cet effet. Aucune réservation n’est obligatoire.
Après la Toussaint, le dimanche 10 novembre, la Robbesscheier accueillera la 35ᵉ édition du Haupeschmaart. Ce marché est un rendez-vous incontournable pour les amateurs de traditions et d’artisanat. Plus de 100 exposants viendront présenter leurs produits artisanaux et locaux. L’entrée est gratuite.
Qui dit Halloween, dit épouvante et mystères. Mais des lieux dits hantés existent-ils au Grand-Duché ? Dans le folklore local luxembourgeois comme dans de nombreux pays, on retrouve de nombreuses histoires racontant des apparitions de fantômes ou de créatures étranges. Le château de Clervaux, situé dans le nord du Luxembourg en est le parfait exemple.
Avec son histoire millénaire et son architecture imposante, il a longtemps été le lieu idéal pour alimenter des légendes et des mystères. S’il n’existe pas de récits écrits et officiels sur des événements paranormaux spécifiques à ce lieu, certaines légendes ont tout de même traversé les siècles. On y raconte par exemple que les anciens propriétaires du château hanteraient les lieux et erreraient dans les couloirs et salles dans lesquels ils ont vécu. D’autres légendes évoquent des trésors cachés dans les souterrains de la bâtisse. D’après les légendes, certains individus affirment avoir entendu des rires de femmes ou senti une présence dans une partie du château appelée la tour aux sorcières.
Outre Clervaux, le château de Vianden a, lui aussi, été le théâtre d’apparitions étranges, comme nous vous le racontions à l’occasion de notre série estivale sur les mythes et légendes au Luxembourg. La chapelle et la source Saint-Quirin sont également associées à des légendes. Des apparitions auraient été observées près de l’eau de la source, réputée pour ses vertus curatives. Si aucune preuve scientifique n’existe, ces lieux font partie du folklore local et sont généralement utilisées pour attirer les touristes. Leur architecture, leur histoire, leur mystère, leur obscurité en font des endroits propices à l’émergence de l’imaginaire.