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Comité national de l’OGBL : «On ne manque pas de travail»


Après un début d’année ponctué d’avancées, les élections législatives sont dans la ligne de mire de l’OGBL et de sa présidente Nora Back. (photo M. K.)

L’OGBL a réuni son comité national mardi, afin de faire le point sur sa mi-année 2023 ainsi que sur ses nombreux chantiers à venir. L’occasion, aussi, de rappeler ses revendications en vue des législatives.

Avant de s’accorder une pause estivale, les membres du comité national de l’OGBL ont tenu une dernière réunion mardi à la Maison du peuple d’Esch-sur-Alzette. À l’heure de la fin des classes, le syndicat conclut l’année scolaire sur une bonne note, d’après sa présidente Nora Back : «Cette année, nous avions besoin d’un syndicat fort et nous sommes contents de notre engagement.» L’une des principales réjouissances se trouve dans l’accord de «la dernière tripartie qui était essentiel pour nous». Signé en mars dernier, ce dernier instaure notamment une adaptation du barème à l’inflation. Une percée importante pour l’OBGL, qui rappelle que la correction fiscale sera appliquée à partir de janvier 2024. En attendant, «un pas symbolique» a été réalisé avec le crédit d’impôt conjoncture (CIC) qui sera versé, rétroactivement, jusqu’à fin 2023.

Deux mesures auxquelles le syndicat se félicite d’avoir été l’une des principales pressions pour les obtenir. Afin de continuer dans cette voie, l’OGBL souhaite avoir son mot à dire lors des élections législatives. En tant que «syndicat indépendant mais pas politiquement neutre», une liste de vœux sera distribuée dans les entreprises ainsi qu’aux candidats. Ces derniers sont d’ailleurs invités à participer à une table ronde le 13 septembre. «On a beaucoup de questions, car les défis sont nombreux.» Parmi elles, celles autour du droit du travail, du droit à la formation, de la sécurité sociale et du chômage seront notamment abordées. Le tout avec «l’index comme ligne rouge».

Un sujet qui va notamment engendrer une bataille politique avec l’organisation patronale de l’UEL. Entre eux, les points de divergence sont nombreux. Concernant l’impôt, l’UEL souhaite une plus grande attractivité fiscale pour les entreprises, tandis que l’OGBL réclame «une meilleure équité pour les personnes physiques». «Mais le plus grand problème, c’est qu’ils veulent réformer le système de pension, afin de travailler plus longtemps et que les salaires élevés cotisent moins», résume Nora Back. «C’est tout l’inverse de nous.»

Protéger le système de pension

Toujours dans le cadre de son volet politique, le syndicat a également tenu à contredire les recommandations économiques de la Commission européenne. «On nous demande une politique d’austérité alors que c’est contraire à la productivité qu’on défend. C’est un mauvais message.» Là encore, le système de pension est au cœur du débat. Alors que certains annoncent un mur des pensions en 2070, «c’est comme sortir une boule de cristal de dire ça» rétorque la présidente.

Elle appelle donc à ne pas commettre «la même erreur qu’en 2012, avec une réforme basée sur de fausses prédictions». Avec un solde de compensation de 24 milliards d’euros, la situation est confortable selon l’OGBL qui estime «qu’on peut encore couvrir jusqu’à 4,9 fois nos dépenses». Le syndicat rejette donc un possible recul de l’âge de départ à la retraite, tout comme les propositions de flexibilité horaire au travail, «une atteinte à la vie privée», ou la diminution du plafond de cotisations pour les plus riches.

À la reprise, l’un des chevaux de bataille sera également celui de la santé et de la sécurité sociale. Craignant «une commercialisation de notre système sanitaire» et «une médecine à deux classes», l’OGBL réclame l’instauration complète du paiement immédiat direct, pas encore répandu partout. Parmi la pile de dossiers se trouve aussi celui de la construction, sur lequel «on fait du catastrophisme». Pour résoudre la pénurie de personnel, le comité national appelle le patronat à améliorer les conditions de travail : «Il y a des entreprises qui font énormément de bénéfices, le tout sans faire de convention collective.» Un vide que le syndicat va s’activer à combler et qui concerne d’autres secteurs. À l’image de Coca-Cola, régulièrement dans son viseur et avec qui une convention est en cours.

Pour les questions sociétales, les mots d’ordre sont «liberté et égalité». Une importante place sera notamment accordée aux problématiques autour de l’immigration, l’accessibilité au logement et la pauvreté. Récemment, la campagne «La place des femmes, c’est dans le syndicat !» a été lancée. L’OGBL milite aussi pour l’inclusion sociale et participe au festival de la Pride Week ce week-end. En somme, «on ne manque pas de travail», a conclu Nora Back.