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Collecte de déchets : l’ULC fustige des «tarifs abusifs»


Le Sidec gère les déchets de 140 000 habitants. (photo archives Editpress)

L’Union luxembourgeoise des consommateurs monte au créneau pour dénoncer une hausse de 60 % du tarif facturé par le Sidec, le syndicat intercommunal gérant les déchets de 140 000 habitants dans le nord du pays.

«Le fait que l’on puisse gagner de l’argent avec des déchets n’est pas nouveau. Mais avec l’augmentation toute récente des prix du Sidec, ce phénomène prend une toute nouvelle dimension», s’insurge dans un communiqué Nico Hoffmann, le président de l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC). «C’est de l’usure pure et simple qui n’a rien à voir avec une adaptation tarifaire compréhensible et transparente», enchaîne-t-il en visant ouvertement le Syndicat intercommunal, qui s’occupe de la gestion des déchets de 140 000 habitants du nord du pays.

La montée au créneau de l’ULC est due à une augmentation récente – et «sans préavis» – du tarif de la collecte des déchets de 60 %, avec effet rétroactif au 1er juillet. «Les responsables du Sidec invoquent la hausse des prix de l’énergie et l’inflation générale comme raisons principales de cette mesure. La démarche est toutefois totalement disproportionnée et inacceptable», dénonce l’Union des consommateurs dans son écrit diffusé ce lundi.

«Une augmentation des prix cachée»

Le Sidec renvoie à une «explosion des prix» de la gestion des déchets ménagers (poubelle grise). Le déficit accumulé justifierait la hausse des tarifs. «Pour l’année 2023, le syndicat mentionne par exemple 19 millions d’euros de dépenses pour environ 15 millions d’euros de recettes. Ces chiffres ne peuvent toutefois pas être vérifiés», fait remarquer l’ULC. Le dernier rapport annuel publié par le Sidec date de 2021. «Il en ressort (…) que les dépenses administratives ont presque doublé entre 2017 et 2021, passant d’environ 1,91 million d’euros à environ 3,67 millions d’euros», avance le communiqué.

«En ce qui concerne les prestations, la situation est différente. Car même si le Sidec affirme n’avoir procédé à aucune augmentation de tarif depuis 2015, ce n’est pas tout à fait vrai. Comme nous l’ont rapporté plusieurs membres, depuis 2020, les poubelles ne sont vidées que toutes les deux semaines et non plus une fois par semaine. Pour un tarif identique, cela correspond clairement à une augmentation de prix cachée et également non négligeable», reprend Nico Hoffmann.

L’ULC juge l’augmentation des tarifs «disproportionnée par rapport aux services fournis» et estime qu’il s’agit d’une charge inacceptable pour les citoyens».

Le Sidec est appelé à rendre transparent la structure des coûts. L’ULC réclame aussi un «contrôle indépendant». Si une augmentation des tarifs est «inévitable», l’adaptation devrait se faire de manière progressive. S’il y a eu abus, l’ULC réclame «le remboursement immédiat des frais excessifs déjà payés», voire une réduction des tarifs.