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Climat : pour les jeunes agriculteurs, «l’agriculture fait partie de la solution»


Schengen, hier. (photo Alain Rischard)

Même s’ils dénoncent des règlementations trop lourdes, les jeunes agriculteurs ne nient pas le besoin de lutter contre le changement climatique. Les concernés refusent toutefois certaines mesures.

Il n’existe presque aucun autre secteur qui soit aussi lourdement impacté par le changement climatique», constate Christina Rullof, la représentante de la Jeunesse agricole de la Sarre. Son collègue luxembourgeois Charel Ferring ne dit pas le contraire, mais il dit en avoir marre que «les agriculteurs soient toujours accusés d’être les grands pollueurs».

«Nous contribuons certainement au réchauffement, mais en même temps, on tente constamment d’améliorer notre empreinte, dans tous les domaines liés au climat et à la biodiversité», souligne-t-il. Il appelle le camp politique à «tirer sur une même corde», avec les acteurs de terrain. «Nondidjö ! (NDLR : nom de Dieu en français). Il n’est pas possible que l’on reste assis sur nos coûts. Celui qui dit A doit aussi dire B», se fâche Charel Ferring, en faisant référence à l’actuelle politique de subsides qui pénaliserait les agriculteurs engagés pour le climat.

«Nous sommes prêts à contribuer à la lutte contre le changement climatique, mais sachant que nous rendons, ce faisant, un service à l’ensemble de la société, nous méritons un revenu approprié. Les aides ne doivent pas seulement être une compensation pour le surcoût, mais devenir une vraie récompense pour le travail fourni», renchérit Marc Bodo, le porte-parole des Jeunes Agriculteurs de Moselle. Ou autrement dit : «Les revenus des exploitations agricoles ne doivent pas être grevés par la politique environnementale».

«Un important impact sur les sols»

Une règlementation moins stricte ne risque-t-elle pas de se retourner contre les paysans? «Nous pouvons répondre aux enjeux environnementaux, à condition que l’on soit dotés des outils nécessaires. Il est vrai que l’agriculture émet d’importantes quantités de gaz, mais nous avons, en revanche, un important impact sur les sols, notamment grâce au potentiel de stockage du CO2», répond Corentin Jacques, le représentant de la Fédération des Jeunes Agriculteurs de Belgique.

Le glyphosate, un herbicide potentiellement cancérogène, serait l’un des outils réclamés pour mettre en œuvre le stockage de CO2. «Mais si l’UE nous supprime les solutions chimiques, les technologies innovantes pour lutter contre le changement climatique ne peuvent pas être mises en application», met en garde Corentin Jacques.

Dans ce contexte, les jeunes agriculteurs ont accueilli avec satisfaction le rétropédalage de la Commission européenne sur les pesticides.