La commune de Clervaux, dans le nord du pays, a signé un accord avec le gouvernement et d’autres institutions afin de réduire sa pollution lumineuse et offrir un meilleur éclairage sur son territoire. Explications.
La pollution lumineuse ne cesse d’augmenter ces cinq dernières années au Luxembourg. Un phénomène qui a des effets néfastes sur la nature et l’environnement et suscite peu de prise de conscience de la part du public.
L’éclairage artificiel nocturne représente en effet une part considérable de la consommation d’énergie au niveau mondial, sans compter son impact sur le biorythme humain et ses répercussions sur la biodiversité.
Pourtant, c’est l’une des pollutions les plus faciles «à réparer», selon Daniel Gliedner, consultant lumière pour le parc naturel de l’Our. «Il suffit d’éteindre la lumière. C’est un résultat immédiat, accessible à tous très facilement», explique-t-il en souriant.
C’est lui qui est à l’origine des mesures mises en place par la commune de Clervaux pour diminuer sa pollution lumineuse depuis deux ans. La commune est en effet la première à s’être intéressée au sujet, étant située en plein cœur du parc naturel de l’Our, dans le nord du Luxembourg. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle inaugure un projet pilote afin de diminuer sa pollution lumineuse.
Un «plan lumière»
Un accord a ainsi été signé entre la commune, le gouvernement et des administrations comme les Ponts et Chaussées, les Bâtiments publics ou encore les chemins de fer luxembourgeois, afin de mettre en œuvre différentes mesures pour abaisser la consommation d’énergie électrique, réduire la pollution lumineuse et promouvoir un meilleur éclairage. Utiliser la «bonne lumière», là où elle est nécessaire, avec raison et selon les besoins.
Concrètement, ce «plan lumière» comporte plusieurs volets :
- Catégoriser les zones de circulation dans la commune (routes, pistes cyclables, trottoirs etc.) ;
- Choisir quelles normes et quels niveaux d’éclairages donner à chacun ;
- Réduire l’éclairage public durant les heures creuses la nuit notamment ;
- Utiliser une nouvelle technologie luminaire, moins présente dans le ciel, moins intrusif dans les bâtiments et avec un spectre luminaire adapté à la biodiversité.
Ces simples mesures permettent d’économiser entre «80 et 90%» d’énergie, selon Daniel Gliedner, qui explique que «l’augmentation des émissions lumineuses artificielles est surtout due à l’utilisation accrue de la technique LED, plus efficace sur le plan énergétique, mais trop souvent dans une utilisation non-adaptée aux besoins».
Les villages alentour de Clervaux seront les prochains à passer le cap, d’ici au début de l’année 2023. Si l’opération est un succès, l’accord pourrait être étendu à d’autres communes du pays ayant comme objectif de réduire leur pollution lumineuse.
La pollution lumineuse n’est pas un phénomène nouveau, mais est devenu, au fil des années, une vraie menace pour l’environnement. Cinq espèces sont particulièrement touchées au Luxembourg, selon l’Administration de la Nature et des Forêts :
- Les oiseaux,
- Les insectes,
- Les amphibiens,
- Les chauves-souris,
- Les poissons.
Un livret complet sur le sujet est disponible sur le site environnement.public.lu.