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Clearstream veut se séparer de 212 salariés au Luxembourg


Il s'agit du second plan social pour la chambre de compensation installée au Kirchberg. (archives Hervé Montaigu).

Un plan social été signé le 12 décembre par les trois syndicats de la place financière et deux délégations du personnel de Clearstream : 212 emplois vont passer à la trappe, a-t-on appris mardi.

Pour la place financière luxembourgeoise, 2018 sera définitivement une année noire sur le volet social. Ce nouveau plan vient alourdir le bilan de l’année qui atteint les 445 salariés impactés.

Les trois syndicats du secteur financier, l’ALEBA, L’OGBL-secteur financier et le LCGB-SESF et les délégations du personnel de Clearstream Banking et de Clearstream International ont donc annoncé la signature d’un plan social chez Clearstream. Ce plan touchera 212 personnes soit 1/5 des personnes présentes dans les trois entités à savoir Clearstream Banking, Clearstream International et Clearstream Services, sises au Kirchberg.

«C’est le plus gros plan social de l’année», atteste Patrick Michelet du LCGB-SESF, après celui de Nordea Bank signé en juin dernier.

«La décision ne vient pas de Luxembourg», précise le syndicaliste. Effectivement, le groupe Deutsche Börse auquel appartient Clearstream, a décidé de supprimer des centaines de postes en Allemagne et au Grand-Duché. Le motif ? «Le revirement technologique vers l’automatisation des processus», assure Roberto Mendolia, l’un des vice-président de l’ALEBA. Malgré 1,5 milliard d’euros de bénéfices, «la stratégie du groupe vise à financer ce fameux revirement technologique et réduire les coûts, par la délocalisation d’activités vers des sites moins chers en Europe», pointe le communiqué des trois forces syndicales.

Le «control board», garde-fou très utile

Avant de négocier un plan, des séances d’information avec les syndicats et les délégations du personnel, des sessions de consultation, ont eu lieu. Elles ont commencé au mois d’août, selon nos informations. Au départ, le nombre de personnes touchées étaient plus important  : un quart de la population, selon Patrick Michelet.

Le plan prévoit que près de la moitié des salariés touchés seront forcés de partir à une date imposée par l’employeur jusqu’en 2021. «Fin janvier 2019, la moitié des 212 personnes concernées sera informée qu’ils devront partir jusqu’en 2021», souligne Roberto Mendolia. «Dès maintenant, les gens peuvent être volontaires» pour partir. Si le nombre de volontaires se manifestant pour un départ en avril 2019 est insuffisant, le nombre de départs forcés sera revu à la hausse pour atteindre le fameux chiffre des 212 départs pour fin 2021.

Afin de contrôler la bonne exécution du plan, un « garde-fou » a été mis en place. Le «control board», composé de membres de la délégation du personnel et du management aura pour tâche principale de «revoir toutes les mesures sociales possibles du plan pour éviter le licenciement» des employés touchés, informe le communiqué. Selon Patrick Michelet, il s’agit «d’une bonne chose. Cela permet de vérifier que l’on a travaillé sur la population impactée». «On ne va pas laisser faire n’importe quoi», prévient le syndicaliste. Roberto Mendolia de l’ALEBA perçoit ce «garde-fou» comme une sorte d’agence pour l’emploi au sein de la société. «On va voir comment on fait pour les places. On va tout faire pour garder les gens dans la société», dit-il.

Aude Forestier