Claude Wiseler, président de la Chambre des députés, a profité de la réception du Nouvel An pour évoquer les futurs dossiers et priorités d’une institution à l’agenda 2025 bien rempli.
Des embrassades, des rires, des vœux de bonne année puis le clap de mains ferme pour réclamer le silence du député Michel Wolter. Voilà comment a démarré 2025 à la Chambre des députés, où s’est tenue ce lundi la traditionnelle réception du Nouvel An.
Parmi les bonnes résolutions, le président Claude Wiseler a tenu à souligner «qu’une résolution, déjà mise en place, est que nous avons décidé de modifier un peu le fonctionnement de la Chambre en faisant des plages fixes pour les commissions».
Cela permet d’«inscrire des dates pendant toute l’année sur la commission et donc d’améliorer le fonctionnement et la prévisibilité du travail». Depuis janvier, la Chambre a également introduit le fait d’avoir «des semaines bloquées pour, d’un côté, les travaux en commission et, de l’autre, des semaines différentes pour le travail en plénière».
«Bien sûr qu’il y a des tensions»
Autre «grand changement» : des séances plénières auront désormais lieu le matin afin de libérer plus de temps au travail en commission. Moindre mais notable, une nouveauté concerne la comptabilité de la Chambre qui sera dorénavant contrôlée par la Cour des comptes. En bref, l’année 2025 promet d’être celle d’une meilleure efficacité pour les députés.
Une évolution de bon augure puisque les douze prochains mois vont être marqués par des thématiques à enjeu. Il y aura «des discussions sur le logement, mais également et surtout sur la politique des pensions qui est préparée par le gouvernement», prédit Claude Wiseler.
Sur ce dernier point chaud, le président ne nie pas la complexité de la situation : «Bien sûr qu’il y a des tensions. Il y a une question qui est là et je trouve que, justement, le Parlement est une plateforme où il faudra discuter de cela». L’année 2024 s’étant achevée avec les contestations des syndicats contre la réforme, 2025 devrait de nouveau avoir ce débat comme fil rouge.
À ce sujet, la Chambre des députés se voit d’ailleurs dans le rôle du pacificateur. «Le Parlement doit être à l’écoute des uns et des autres et doit également pouvoir se faire une idée très précise sur la technicité et véridicité de tous les chiffres. Nous pouvons demander des expertises afin de faire une politique basée sur les faits.»
La stabilité à tout prix
L’actualité de la Chambre se fera également autour d’autres moments forts «à propos de la compétitivité, de notre organisation sociale et économique» ainsi qu’en politique étrangère, «qui n’a jamais été un sujet politiquement controversé mais qui deviendra un gros sujet puisque nous sommes rattrapés par l’histoire qui se fait autour de nous».
La démocratie était également un point important des vœux qui ont permis au président d’évoquer l’importance de sa protection et de sa stabilité. «Je souhaite que l’on parle de la démocratie, de sa préservation, de notre liberté, de notre État de droit, de notre séparation des pouvoirs. Je voudrais que l’on soit conscient que ce n’est pas une évidence, qu’il faut que l’on y réfléchisse et que l’on se batte pour la préserver» martèle-t-il.
Forcément, la situation dans les pays voisins fait aussi office de «rappel». Au vu de la Belgique, sans gouvernement depuis le 9 juin dernier, de l’Allemagne, dont le Parlement a été dissous, et de la France, au récent gouvernement instable, «je suis très content qu’au Luxembourg, nous avons pu préserver cette stabilité acceptée par tous, y compris les oppositions». «Nous sommes un pôle de stabilité dans un environnement un peu difficile. Cela nous donne une certaine responsabilité : nous ne pouvons pas jouer avec les institutions.»
Au plus proche des citoyens
Afin justement de renforcer l’attachement des citoyens à la démocratie, la Chambre des députés va poursuivre ses travaux d’accessibilité. L’ouverture d’un point d’information au cœur de la Ville, au rez-de-chaussée de la Maison Gilly située au coin de la rue du Marché-aux-herbes, «devrait être» finalisée en 2025.
«Il s’agira d’un centre d’accueil pour les personnes qui souhaitent visiter ou se faire expliquer la démocratie luxembourgeoise.» Dans la même veine, «nous allons aussi essayer d’ouvrir les bâtiments plus au-dehors, parce que ce sont des lieux propices pour l’apprentissage de la démocratie», annonce Claude Wiseler.
Face à la charge de travail qui s’annonce pour la Chambre, des débats à sa relation avec l’extérieur, Claude Wiseler n’est pas effrayé. Au contraire. «J’adore le travail donc j’ai hâte que cela commence, même si nous en avons beaucoup», glisse-t-il.