Alors que la France craint des coupures d’électricité cet hiver, le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, rassure à propos du réseau luxembourgeois et présente un outil pour connaître la consommation nationale en temps réel.
Alors que la France se trouve actuellement dans une situation tendue sur le plan électrique, et pourrait être confrontée à des coupures cet hiver avec la moitié de ses réacteurs nucléaires à l’arrêt, le gouvernement luxembourgeois veut éviter la panique et prend les devants : ainsi, le ministre de l’Energie, Claude Turmes, a tenu à faire le point ce vendredi, se voulant rassurant.
«La situation en France est critique : tous les scénarios au niveau européen le montre. Mais le Luxembourg est connecté au réseau allemand qui ne rencontre pas de souci particulier, et qui a passé des stress tests – incluant le Grand-Duché – avec succès. Il n’y a donc aucune raison qu’on manque d’électricité», a-t-il confirmé.
Consommation énergétique en baisse
D’autant que l’effort collectif lancé en septembre sous le slogan «Zesumme spueren – Zesummenhalen» porte ses fruits : «Tous les voyants sont au vert, tant sur la consommation de gaz, qui a diminué de 30%, que sur celle de l’électricité, en baisse de 6 à 8%. Ce qui montre que tout le monde est attentif au gaspillage énergétique», a commenté le ministre.
Des problèmes anticipés mais «très improbables»
«Notre rôle est donc à la fois d’assurer la transparence, ce qu’on fait avec un moniteur de la consommation électrique nationale en temps réel accessible à tous, tout en se préparant à d’éventuels problèmes, qui restent très improbables.»
Ce que confirme le rapport final publié par Entso-e, l’association européenne des gestionnaires de réseau, qui exclut le Grand-Duché de tout risque de coupures électriques pour cet hiver, tandis que la France pourrait une vingtaine d’heures de coupures sur toute la période, une quinzaine pour l’Irlande, deuxième pays le plus concerné.
Au Luxembourg, le Stroum Monitor surveille en temps réel la consommation électrique du pays, et guide les consommateurs pour adopter les bons gestes.
Des plans d’urgence passés au crible
«Je ne suis pas inquiet du tout car nous nous préparons depuis plusieurs mois, et notre rattachement à l’Allemagne nous permet d’envisager cet hiver comme n’importe quel autre. Cela dit, par précaution, nous avons passé au crible les différents plans de crise existants», a précisé Claude Turmes.
Ces plans sont multiples – préparation aux risques pour le secteur de l’électricité, défense du réseau électrique, intervention d’urgence en cas de rupture, reconstitution du réseau – et impliquent à la fois le ministère, les gestionnaires de réseau, et le haut commissariat à la protection nationale. Ils ont tous été soumis récemment à une vérification avec tous les acteurs impliqués, et adaptés au contexte géopolitique.
L’industrie visée en premier
Concrètement, les éventuelles tensions quant à l’alimentation en électricité peuvent être connues jusqu’à deux jours à l’avance, grâce à des prévisions sur l’état de la production (notamment celle provenant des énergies renouvelables) et l’anticipation de la consommation en fonction de la météo.
En cas d’alerte précoce au Luxembourg, des mesures sont prévues afin d’éviter tout blackout – la perte généralisée et incontrôlée de l’alimentation électrique. Le tout dernier recours en cas de crise étant le délestage manuel, avec des coupures électriques en trois phases, par ordre de priorité :
- d’abord, les consommateurs haute tension (supérieure à 65kV) : une soixantaine d’industries sur le territoire
- puis, les clients basse et moyenne tension (inférieure à 65 kV) : PME, centres commerciaux, et particuliers
- enfin, les infrastructures considérées comme critiques : hôpitaux, et structures dont la liste est confidentielle
Mais, on l’aura compris, ce scenario n’est absolument pas d’actualité.
c’est vrai que le modèle allemand est une garantie en ce moment !!!
comme si qqn croyait turmes…