Alcool au volant, vitesse excessive, les deux en même temps ou récidive. La dernière journée d’audiences avant les vacances judiciaires était consacrée aux affaires dites de circulation.
«À partir de maintenant, vous ne boirez plus que de l’eau avant de prendre le volant», a fait promettre le président de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg à Bruno mardi après-midi, dernier jour d’audiences avant les vacances judiciaires. Le soir du 18 août 2021 à Pétange, le quinquagénaire a heurté une voiture en stationnement avec son véhicule qu’il conduisait en état d’ébriété. La police a relevé «un taux extrêmement élevé» de trois grammes d’alcool par litre de sang.
Bruno, qui travaille dans l’embouteillage d’eau pour une marque nationale, a évoqué «un coup de folie». «Il a dit avoir bu une petite bouteille de vodka avant de prendre le volant, mais je me demande s’il n’a pas consommé une bouteille plus grande», a supposé la représentante du ministère public avant de requérir contre lui une amende appropriée et une interdiction de conduire de 18 mois. Elle ne s’est pas opposée à un sursis ou à une exception pour les trajets professionnels. «Nous allons voir si nous pouvons moduler la peine, a indiqué le juge. Le problème, c’est que vous n’aviez pas bu que de l’eau.»
Juste une impression
«Je ne circulais pas à 200 kilomètres par heure. Ce n’était qu’une impression», a affirmé William, venu faire opposition à un jugement du 2 mars dernier qui l’avait condamné à une interdiction de conduire de 14 mois ferme et à une amende de 1 500 euros pour, notamment, conduite en état d’ivresse et vitesse dangereuse. «Avec une alcoolémie comme la vôtre au moment des faits, il devait être difficile pour vous de discerner la vitesse à laquelle vous circuliez», lui rétorque la représentante du ministère public, qui préfère se fier aux constatations de la police.
«Nous ramenions un détenu au centre pénitentiaire d’Uerschterhaff à Sanem. Nous nous apprêtions à monter sur l’autoroute quand nous avons vu la voiture foncer à toute vitesse», raconte le policier qui a interpellé William. «Nous l’avons pris en chasse. Le compteur du fourgon indiquait 200 kilomètres par heure. Nous ne sommes parvenus à rattraper la voiture que quand elle a freiné pour quitter l’autoroute A4 à Esch-sur-Alzette.»
William n’en démord pas. «J’étais à 130 ou 135 kilomètres par heure», jure-t-il. La représentante du parquet a décidé de suivre les premiers juges et a requis contre lui une amende appropriée et une interdiction de conduire de 14 mois. Elle ne s’est toutefois pas opposée à un sursis.
Le prévenu a remis ça
Le 31 août dernier, à une heure du matin, Julien est tombé dans un contrôle de police alors qu’il traversait Strassen à 73 km/h. Pas de chance, il était également en état d’ébriété : 1,39 gramme d’alcool par litre de sang au compteur de l’éthylotest. «J’avais été invité à une compétition de golf dans l’après-midi et je n’avais pas eu le temps de manger avant. Avec mon partenaire de golf, nous avons bu deux bières et sommes allés dîner chez lui, où nous avons encore partagé une bouteille de vin», admet le Belge.
En plus d’avoir été un danger potentiel pour la circulation, le jeune homme est également un récidiviste. «Un mois avant, vous veniez d’être condamné pour le même genre de faits. Cela va être compliqué pour la peine», relève la présidente de la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. «J’espère que vous allez comprendre la leçon cette fois», a indiqué la représentante du parquet. Elle a requis une amende appropriée et une interdiction de conduire de 14 mois. Si la magistrate refuse un sursis intégral, elle ne s’oppose pas à une exception pour les trajets professionnels.
«Pas un chèque en blanc»
«J’ai appuyé un peu trop tôt sur l’accélérateur. Je n’avais pas conscience d’être encore en agglomération», a expliqué quant à lui Yannick à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Le trentenaire comparaissait pour délit de grande vitesse. Le 24 août dernier, vers 20 h 15, il a été flashé à 109 km/h au lieu de 50 à la sortie de Kopstal en direction de Mersch. «Même après le village, la vitesse est limitée à 70 kilomètres par heure, s’est amusé le président. Vous auriez de toute façon dû rouler plus doucement.»
Cinq mois plus tôt, le jeune homme avait reçu un avertissement taxé pour avoir circulé à une vitesse excessive. Étant donné qu’il a récidivé dans une période de trois ans, il a été cité face au tribunal. La représentante du parquet a requis contre lui une amende et une interdiction de conduire de 8 mois. Le juge l’a averti : «Le sursis n’est pas un chèque en blanc.»
Les prévenus seront fixés sur leur sort aujourd’hui.