Circulation en état d’ébriété : ils jurent avoir retenu la leçon

On ne les y reprendra plus, ont promis les prévenus. Entre boire et conduire, ils feront désormais le bon choix. Ivres, Alain et Otelindo se sont tous deux endormis au volant.

 «Je suis formel et déterminé. Je ne consommerai plus jamais une goutte d’alcool», a juré Alain à la barre de la 18^e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg hier matin. Ce Français de 54 ans a été arrêté à Esch-sur-Alzette alors qu’il conduisait en état d’ivresse le 9 mars dernier. Un témoin avait alerté la police après avoir vu sa voiture heurter des bordures et s’approcher dangereusement d’un cycliste. Les policiers l’ont trouvé endormi dans sa voiture arrêtée au bord de la route dans la rue de l’Électricité.

«Je revenais d’un anniversaire bien arrosé», confie le prévenu, qui avait bu une demi-bouteille de vodka. «Je n’ai plus bu un verre d’alcool depuis et je suis prêt à ne plus jamais en consommer. Mon hygiène de vie est meilleure à présent.» Alain promet qu’on ne l’y reprendra plus. «C’est la deuxième fois en deux ans» et «le sursis de la première condamnation risque de tomber», l’a prévenu le président de la chambre correctionnelle. «Vous êtes en état de récidive.»

Alain en aurait d’autant plus pris conscience, a noté son avocat, qu’il a besoin de son permis de conduire pour exercer son activité de superviseur d’une chaîne de restaurants. «J’avais bien réduit ma consommation d’alcool depuis ma première condamnation. Je me suis laissé aller», a-t-il constaté. Le quinquagénaire avait un taux de 2,58 grammes d’alcool par litre de sang quand il a été surpris par les policiers.

«Un taux énorme», selon la représentante du parquet, qui a requis une amende de 2 500 euros et une interdiction de conduire de 32 mois à son encontre. Elle s’est opposée à l’octroi d’un sursis total et a suggéré au tribunal d’assortir la partie de la peine sans sursis d’une exception pour les trajets professionnels. L’avocat d’Alain a prié le juge d’accorder une suspension du prononcé à son client ou un sursis probatoire avec une obligation de soins. «Mon client a complètement changé de comportement», a assuré l’homme de loi. Des résultats d’analyses de sang et les témoignages de ses proches en attesteraient.

Excès de confiance

«J’ai rarement eu un client avec une telle prise de conscience», avait annoncé l’avocat d’Otelindo juste avant. Alain le contredirait presque. Otelindo, un jeune homme de 24 ans a eu un accident alors qu’il avait, lui aussi, pris le volant en état d’ivresse. Les faits remontent à la nuit du 18 février dernier. Ils ont eu lieu rue des Bruyères à Howald.

«J’avais commencé à travailler très tôt le samedi matin. Le soir, je suis sorti en discothèque. J’étais un peu fatigué. J’ai bu. C’est pour cela que je me suis endormi», a expliqué le jeune homme. Sur le chemin du retour, il s’est endormi et a perdu le contrôle de sa voiture, qui est allée arracher un poteau de signalisation de l’asphalte. «L’avant de la voiture était totalement détruit», a constaté la représentante du parquet. «Et vous présentiez un taux de 1,81 gramme d’alcool par litre de sang.»

Assez, selon elle, pour requérir contre le jeune homme une amende de 1 200 euros et une interdiction de conduire de 17 mois, avant de préciser que «c’est sa première fois. Il semble avoir compris la dangerosité de son acte, je ne m’oppose donc pas à un sursis intégral.»

«Les faits sont simples, mais ils auraient pu avoir des conséquences catastrophiques», a estimé l’avocat d’Odelindo, qui aurait souffert «d’un excès de confiance ce soir-là». Le jeune homme mesurerait depuis la gravité de son acte et le regretterait d’autant plus qu’il travaille pour subvenir aux besoins de sa maman malade et qu’il risque de perdre son emploi s’il perd son permis de conduire. L’avocat a ainsi prié le tribunal de lui faire bénéficier du sursis intégral et de le dispenser de devoir s’acquitter d’une amende étant donné sa situation financière précaire.

Les prévenus seront fixés sur leur sort mercredi prochain.