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Le Luxembourg fête cinquante ans de digitalisation


Le CTIE est installé à Leudelange. En 1974, cette administration comptait une trentaine de collaborateurs, elle en compte aujourd'hui plus de 600. (photo archives LQ/Julien Garroy)

Le Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) vient de fêter ses 50 ans. Une occasion de rappeler que le Luxembourg se trouvait souvent à la pointe en matière de digitalisation.

Le projet de loi établissant le principe «once only» a été déposé le 11 juin, la veille de la déclaration sur l’état de la Nation du Premier ministre Luc Frieden. Trois jours plus tard, le Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) célébrait ses 50 ans, tout juste un an après les dix ans de MyGuichet et les quinze ans de Guichet.lu.

La dernière avancée en matière de digitalisation date du 30 mai dernier avec la possibilité pour les entreprises d’introduire une demande d’autorisation d’établissement via MyGuichet.lu et elles recevront toutes les communications du ministère de l’Économie en ligne dans leur espace professionnel.

En mars 1974, le Premier ministre Pierre Werner (CSV) connaît la satisfaction de voir la naissance du Centre informatique de l’État, qui a pour mission «de promouvoir et d’organiser de façon rationnelle et coordonnée l’automatisation des administrations de l’État, des communes et des syndicats de communes et de leurs établissements publics, notamment en ce qui concerne la collecte, la circulation et le traitement des données. Cette nouvelle administration publique assiste les différentes administrations dans l’exécution des travaux courants d’informatique, et gèrer les équipements électroniques et électromécaniques.

Ce n’est qu’en 2008 que le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative de l’époque, Claude Wiseler (CSV), présente le projet de loi portant création du Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE). La fonction publique gérait alors 134 sites internet, majoritairement regroupés en portails, plaçant le Luxembourg à la cinquième place dans l’Union européenne en termes d’utilisation de sites internet publics, et même la première place pour l’utilisation de formulaires en ligne.

Plus largement encore, une étude des Nations unies plaçait le pays à la quatorzième place parmi 192 pays, faisait remarquer le ministre, pas peu fier, d’autant qu’en 2005, le Luxembourg occupait déjà la 28ᵉ place. Les sites internet de l’État étaient consultés en moyenne par 35 000 utilisateurs quotidiennement, il y a seize ans.

Le Statec avait réalisé une enquête en 2020 qui révélait que 46 % des personnes interrogées utilisaient les services de MyGuichet.lu, tandis que 40 % consultaient le portail informationnel Guichet.lu. Une très grande majorité des utilisateurs (90 %) se disaient satisfaits des deux portails et les trouvaient «faciles à utiliser», mettant en avant le gain de temps qu’ils représentaient et considérant que les informations fournies étaient «utiles et pertinentes». Internet était le moyen privilégié pour entrer en contact avec l’État (64 %), suivi du téléphone (50 %), du courriel (37 %) et des déplacements sur place (29 %).

La consultation s’achève bientôt

Ces chiffres ont évolué depuis et les suggestions émises par les personnes consultées permettent d’affiner les priorités relatives aux développements techniques et d’accélérer la digitalisation de certaines démarches, jugées importantes par les répondants. Qui sont-ils? Ceux qui se sont inscrits sur le site «Zesumme vereinfachen» (Faciliter ensemble).

Cette consultation publique sur la feuille de route stratégique nationale relative à la décennie numérique jusqu’à l’horizon 2030 pour le Luxembourg touche à sa fin. En effet, elle est encore ouverte jusqu’au 23 juillet. Il est encore temps de faire des suggestions.

Le tout numérique pose le problème de la protection des données. Qui en est le gestionnaire? «Pour des raisons d’économie budgétaire et de gestion efficace des finances publiques, le Commissariat du gouvernement à la protection des données auprès de l’État est désigné comme organisme compétent pour octroyer ou refuser les accès et les réutilisations des données détenues par les organismes du secteur public», écrivent les auteurs du projet de loi déposé le 11 juin qui vise à instaurer le principe «once only», selon lequel un administré ne fournit qu’une seule fois des donnés aux autorités publiques dans le cadre de procédures administratives.

«Il s’avère excessif de recruter un spécialiste disposant des connaissances et de l’expérience pratique afférente auprès de chacune des plus d’une centaine d’entités étatiques, de chacune des plus d’une centaine de communes luxembourgeoises ainsi qu’auprès de tous les autres organismes de droit public», argumentent-ils.

Quant au CTIE, qui a fêté ses 50 ans vendredi dernier, il a fortement évolué lui aussi, tant dans ses missions que dans sa taille. En 1974, l’administration comptait une trentaine de collaborateurs, elle en compte aujourd’hui plus de 600.

Un ministère de la Digitalisation a été créé par l’ancien gouvernement, il est occupé aujourd’hui par Stéphanie Obertin (DP), qui a déclaré lors de cet anniversaire que «la technologie ne doit jamais exclure les citoyens à risque. Les discussions vont bon train au ministère et au CTIE en vue d’une décentralisation du Guichet physique, pour se rapprocher des personnes dispersées à travers les différentes régions du pays et lutter ainsi contre une potentielle fracture numérique».

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