De Ioulia Navalnaïa à Charli XCX, voici cinq personnalités qui ont marqué l’année 2024 dans le monde.
Jensen Huang
En 2024, l’homme au blouson de cuir Jen Huang est devenu le champion de l’Intelligence artificielle générative (IA): son entreprise Nvidia a atteint la première capitalisation boursière à New York. Devant Microsoft, devant Apple.
Américain né à Taïwan, Jensen Huang a fondé Nvidia en 1993. Au départ, Nvidia fabrique des cartes graphiques (GPU), des puces aux capacités de calcul démultipliées, utilisées pour les jeux vidéos. À partir des années 2000, elles servent aux effets spéciaux cinématographiques puis à la fabrication de bitcoins.
Mais depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022, la demande pour ces semi-conducteurs indispensables à l’IA générative a explosé. Même si ses grands concurrents comme AMD, Intel, Apple ou Microsoft sont entrés sur ce marché, Nvidia conserve une confortable avance.
Léon Marchand
Aux JO de Paris, Léon Marchand, 22 ans, s’est hissé au sommet des dieux. À son tableau, quatre médailles d’or dont un doublé arraché en moins de deux heures d’intervalle.
Entraîné depuis deux ans et demi par le même coach que Michael Phelps, le nageur toulousain et son « physique de torpille » a rejoint l’Américain dans la catégorie des meilleurs nageurs de l’Histoire.
Il poursuit sa course sur le toit du monde : en novembre, pendant la Coupe du monde, il a pulvérisé le record du monde du 200 m 4 nages, devenant le premier homme sous la barre symbolique de 1 minute 49 secondes.
Ioulia Navalnaïa
Depuis la mort, le 16 février 2024, de son mari Alexeï Navalny dans une prison de Sibérie, Ioulia Navalnaïa a juré de poursuivre son combat contre le Kremlin.
Vladimir Poutine est « mon opposant politique, et je fais et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire tomber son régime le plus tôt possible ».
Visée par un mandat d’arrêt russe et inscrite au registre des « terroristes et extrémistes », Ioulia Navalnaïa qui vit à Berlin, s’est engagée à être candidate aux élections si le « régime » de Poutine était un jour déchu. « Je veux changer la Russie, en faire un pays démocratique ».
À la sortie en octobre des mémoires posthumes de son mari qui purgeait 19 ans de prison, elle avait dénoncé comme un « affront » la faiblesse des réactions internationales au décès de l’opposant russe.
Gisèle Pelicot
Elle est devenue l’emblème des victimes de la soumission chimique à travers le monde : la Française Gisèle Pelicot, sédatée aux anxiolytiques par son mari et violée dans son sommeil durant dix ans par celui-ci et des dizaines d’hommes invités par ce dernier, a été cet automne au centre d’un procès hors-norme.
En refusant le huis-clos des débats, cette septuagénaire a fait entrer l’affaire des viols de Mazan dans la liste des grands procès qui jalonnent l’histoire du féminisme.
« Je voulais que toutes les femmes qui sont victimes de viols se disent +Mme Pelicot l’a fait, on peut le faire+. Je ne veux plus qu’elles aient honte. La honte, ce n’est pas à nous de l’avoir, c’est à eux. (…) j’exprime surtout ma volonté et ma détermination pour qu’on change de société ».
Charli XCX
À l’origine, il s’agissait d’un simple album, dévoilé en juin par l’insolente chanteuse britannique Charli XCX, mais très vite, « Brat » – « sale gosse » en anglais – est devenu un phénomène mondial, le « Brat summer ».
Ses sonorités hyper-pop, sa couleur emblème – le vert criard « brat » – et ses chorégraphies décomplexées inondent Tiktok avec sa nouvelle philosophie de vie féministe et transgressive.
Une « Brat girl » explique Charli XCX, sept fois nommée aux Grammys, est une chipie un peu souillon et fêtarde. Trois choses lui suffisent: « un paquet de clopes, un briquet Bic et un top blanc sans soutif ». À bas la « clean girl » des réseaux, son tapis de yoga et son maquillage naturel. Anti-fashion, anti-patriarcale, la « Brat girl » s’accommode de la même robe pendant une semaine, cache sa gueule de bois derrière des lunettes noires et couche avec qui elle veut.
Le phénomène a touché jusqu’à la présidentielle américaine quand Charli XCX a validé la candidature de Kamala Harris, d’un « Kamala is brat ». En réponse, la vice-présidente a changé le bandeau de son compte X de campagne en vert … clin d’oeil à la genZ.
Pour l’institut Ipsos britannique qui s’est emparé du sujet, l’esprit « brat » est une invitation à être audacieux, à être à la fois imparfait et confiant. Ainsi Boris Johnson, l’ancien Premier ministre, a été désigné figure politique la plus « brat » du pays.