L’Italie, qui vote dimanche pour renouveler son Parlement, se prépare à un virage à droite marqué par une instabilité dont elle a pris l’habitude. Voici cinq choses insolites à savoir sur la péninsule.
Vous avez dit « caffè » ?
C’est le défi du barman qui voit arriver un groupe de collègues: chacun aura une demande précise. « Caffè lungo » (long), « ristretto » (serré), « corretto » (arrosé de liqueur), « macchiato » (avec une goutte de lait), « marocchino » (avec un peu de cacao), « salentino » (avec un glaçon), ou encore « doppio » (double), « con panna (avec crème), un « schiumato » (avec mousse de lait montée à la vapeur)…
Le choix est vaste, et il faut aussi tenir compte de la préférence entre la tasse classique ou le verre, qui refroidit plus vite le petit noir du matin.
Mickey, Donald et Benito
Au grand dam des puristes, les Italiens truffent leurs discours d’anglicismes. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Pendant la période fasciste, Benito Mussolini s’est employé à éradiquer les mots étrangers, imposant une italianisation des patronymes et des noms de lieux et allant jusqu’à interdire tout terme étranger à partir de 1940.
Si Beniamino Buonuomo et Luigi Braccioforte sont vite redevenus Benny Goodman et Louis Armstrong, les « sandwishes » sont toujours des « tramezzini » et les Italiens sont quasiment les seuls au monde à ne pas avoir entendu parler de Mickey et Donald, restés pour eux les très populaires Topolino et Paperino.
Réveillons coquins
En apparence, le réveillon du Nouvel An en Italie ressemble à ceux du reste du monde, avec cotillons, pétillant et de plus en plus de pétards à mesure que l’on descend vers le Sud. Pour ajouter un peu à l’ambiance, la coutume exige de casser quelque chose de vieux, et c’est souvent la vaisselle qui y passe.
Mais l’essentiel est plus discret: la tradition exige aussi que tout le monde porte des sous-vêtements rouges. Héritage d’une coutume chinoise ou de la Rome antique, selon les interprétations. Juste après Noël, les vitrines se parent donc de culottes en dentelle rouges. Mais il faut garder l’estomac bien accroché pour le déjeuner du 1er janvier, qui doit inclure pieds de cochons et lentilles pour garantir les finances pour l’année à venir.
Les rêves peuvent rapporter gros
Dans un pays très superstitieux, où même les plus éduqués font un détour pour ne pas passer sous une échelle ou croiser la route d’un chat noir, les joueurs de loto ont une technique infaillible pour déterminer les numéros à jouer: la « smorfia », ou la numérologie des rêves.
Il y avait des fleurs, des seins, de l’ennui, une église, un chasseur, de la musique, de la peur, un chapeau dans votre rêve ? A chaque élément correspond un numéro de 1 à 90. Le site internet de la Lottomatica, leader des jeux de hasard en Italie, propose même une page spéciale: décrivez votre rêve, précisez si vous souhaitez la « smorfia » classique ou la Napolitaine, et il vous suggérera des numéros.
Les clichés ont la vie dure
Oui, les Italiens parlent avec les mains — mais avec des expressions manuelles très codifiées –, appellent leur mère tous les jours et mangent beaucoup de pasta. Les pâtes sont arrivées progressivement de Mésopotamie et de Chine, au début sans la sauce tomate venue d’Amérique au XVIe siècle, mais les Italiens en restent les plus gros consommateurs, avec 26 kg en moyenne par an et par habitant, selon l’Association des industries des desserts et des pâtes italiennes (Aidepi).
En revanche, les Américains les ont laissés loin derrière pour la pizza: 13kg par personne et par an contre 7,3 kg en Italie, selon le syndicat agricole Coldiretti. Et pour la glace, les champions sont les Néo-Zélandais: 27 litres par personne et par an contre 12 en Italie, selon la confédération nationale des glaciers de France.
Le Quotidien/ AFP