Le long métrage irakien Songs of Adam, entre chronique historique et réalisme magique, a remporté le Grand Prix du festival du Film arabe de Fameck.
Samedi soir, c’est dans une salle Victor-Hugo affichant complet que le festival du Film arabe de Fameck a décerné ses récompenses, reflétant la fréquentation record de cette 36e édition marquée notamment par le succès du polar Alger, de Chakib Taleb-Bendiab : malgré une projection supplémentaire hier pour satisfaire la demande, le festival a dû refuser du monde à chaque séance du film. Au total, un premier bilan a conclu à une hausse de 15 % des festivaliers par rapport à l’an dernier, où ils avaient déjà atteint le nombre record de 15 000. La venue du cinéaste franco-grec Costa-Gavras, pilier du cinéma politique et parrain de cette édition du festival, et des invités autour du cinéma libanais, pays invité à Fameck en 2025, ont compté parmi les temps forts de l’évènement.
Le jury présidé par le cinéaste et artiste libanais Khalil Joreige a remis son Grand Prix au film Songs of Adam, du cinéaste irakien Oday Rasheed : une chronique aux accents allégoriques qui retrace l’histoire de l’Irak du XXe siècle à nos jours, vue à travers les yeux d’un enfant qui décide de ne pas grandir. Comme les autres films en compétition pour le Grand Prix, Songs of Adam ne possède pas de distributeur en France et compte sur cette vitrine pour trouver un chemin mérité dans les salles obscures.
Sur la route de papa, prix du public
Le film égyptien La Vie après Siham a reçu le prix du documentaire, une enquête familiale du réalisateur Namir Abdel Messeh filmée entre la disparition de sa mère et la mort de son père. Le prix de la presse est revenu à La Petite Dernière, troisième long métrage de la cinéaste et actrice française Hafsia Herzi, qui adapte le roman de Fatima Daas autour de la découverte de l’identité d’une jeune femme de banlieue parisienne d’origine algérienne, et sa difficulté de composer avec son homosexualité et sa foi religieuse.
Le public a, quant à lui, récompensé la comédie familiale Sur la route de papa, de Nabil Aitakkaouali et Olivier Dacourt, autre grand succès de cette édition qui a fait salle comble à chacun de ses passages, et qui raconte le voyage en voiture d’une famille sur la route du bled. Enfin, le jury jeunes a remis son prix à la comédie dramatique Le Pont, de Walid Mattar, qui explore le désœuvrement de la jeunesse tunisienne face à un système figé. Pour la prochaine édition du festival, son équipe planche déjà sur les dates, le pays mis à l’honneur et les invités – au vu du succès rencontré cette année, on ne doute pas qu’elle donnera rapidement de ses nouvelles.