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Chômage partiel : le Luxembourg n’a pas encore requis de soutien européen


Le Premier ministre, Xavier Bettel, et son gouvernement n'ont pas encore décidé de solliciter une aide européenne (Photo : 2020 pool/agence anadolu)

La Commission européenne a enregistré les demandes de 16 États membres pour financer des mesures en vue de protéger les emplois et les travailleurs touchés par la pandémie de coronavirus. Une enveloppe de 87,3 milliards d’euros doit être validée par le Conseil européen. Le Luxembourg n’a pas encore sollicité des aides de l’instrument SURE.

En réponse au lourd impact financier que représente la crise sanitaire actuelle, l’Union européenne s’est dotée de filets de sécurité devant permettre aux 27 États membres d’atténuer notamment «l’augmentation soudaine de leurs dépenses publiques destinées à préserver l’emploi». Proposé début avril par la Commission européenne, l’instrument de soutien temporaire à l’atténuation des risques de chômage en situation d’urgence (SURE) a été validé le 19 mai par le Conseil européen. Une enveloppe de 100 milliards d’euros est mise à disposition sous forme de prêts, contractés par la Commission et mis à disposition des États membres.

Lundi, la Commission européenne a soumis pour validation au Conseil les demandes de 15 États membres qui doivent bénéficier de 81,4 milliards d’euros. Mardi, le Portugal est venu s’ajouter à cette liste. Le montant global qui doit être versé dans un premier temps augmente ainsi à 87,3 milliards d’euros. Le gouvernement portugais requiert une enveloppe 5,9 milliards d’euros. La Belgique devrait être soutenue à hauteur de 7,8 milliards d’euros (voir encadré ci-dessous).

«Il n’est pas encore trop tard»

SURE est notamment destiné à financer les mesures de chômage partiel. Malgré le fait que le Grand-Duché ait fait de cette mesure une priorité absolue, le gouvernement n’a pas encore sollicité une aide européenne. Contactée par nos soins, la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg confirme l’absence de demande. «Il n’est cependant pas encore trop tard pour les États membres qui ne sont pas couverts par (…) SURE», précise la Commission européenne. Une demande formelle peut toutefois être introduit «à tout moment et ce jusqu’à la fin de 2022».

Selon les plus récents chiffres du ministère de l’Économie, cités par nos confrères du Wort (site français), l’État luxembourgeois a déjà déboursé 860 millions d’euros pour financer le chômage partiel de 391 627 salariés employés par 14 277 entreprises. L’enveloppe budgétaire consacrée au chômage partiel serait limitée à 989 millions d’euros. Le ministère de Franz Fayot table néanmoins sur un total de 1,2 milliard d’euros pour financer la mesure jusqu’au 31 décembre de cette année. Il reste à savoir si et quand le gouvernement va recourir à l’instrument SURE pour couvrir les frais liés au financement du chômage partiel.

«SURE contribuera à accélérer la reprise»

À titre d’exemple, Malte doit toucher 244 millions d’euros et Chypre une aide de 479 millions d’euros. L’Italie (27,4 milliards d’euros) et l’Espagne (21,3 milliards d’euros) arrivent en tête des aides qui ont été sollicitées.

En cas de validation de la première enveloppe de soutien, la Commission européenne disposera encore d’une marge de 12,7 milliards d’euros pour financer les programmes visant à conserver l’emploi. «L’instrument SURE contribuera à accélérer la reprise. Cette démonstration de la solidarité européenne illustre combien nous sommes plus forts ensemble, au bénéfice de l’ensemble des citoyens européens», se félicite Nicolas Schmit, le commissaire luxembourgeois en charge de l’Emploi et des Droits sociaux.

David Marques

Une enveloppe de 87,3 milliards d’euros pour 16 États membres

Belgique : 7,8 milliards d’euros
Bulgarie : 511 millions d’euros
République tchèque : 2 milliards d’euros
Grèce : 2,7 milliards d’euros
Espagne : 21,3 milliards d’euros
Croatie : 1 milliard d’euros
Italie : 27,4 milliards d’euros
Chypre : 479 millions d’euros
Lettonie : 192 millions d’euros
Lituanie : 602 millions d’euros
Malte : 244 millions d’euros
Pologne : 11,2 milliards d’euros
Roumanie : 4 milliards d’euros
Slovaquie : 631 millions d’euros
Slovénie : 1,1 milliard d’euros
Portugal : 5,9 milliards d’euros