Profaner l’hymne national chinois pourrait valoir trois ans de prison, selon un amendement en discussion devant le parlement, a rapporté mardi un média officiel.
Le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire (ANP) envisage de modifier le code pénal en ce sens.
« Les auteurs seront passibles de trois ans de prison aux termes du projet d’amendement », a-t-elle précisé, sans spécifier quand la loi pourrait être adoptée.
Pékin a annoncé début septembre l’adoption d’une loi sur l’hymne national, punissant de 15 jours de prison les auteurs de détournement de la « Marche des volontaires », un chant de 1935 adopté définitivement en 1982 comme hymne officiel de la République populaire.
La loi stipule que l’hymne ne peut être interprété que lors d’événements officiels et ne saurait être joué par exemple en musique de fond.
La loi semble viser avant tout la « région administrative spéciale » de Hong Kong, l’ancienne colonie britannique revenue dans le giron chinois en 1997.
Selon Chine nouvelle, un projet de loi prévoit en effet d’intégrer la loi sur l’hymne dans les mini-constitutions de Hong Kong et de sa voisine Macao, ex-colonie portugaise redevenue chinoise en 1999.
En octobre, des supporteurs de football hongkongais ont hué l’hymne chinois lors d’un match contre la Malaisie. Des incidents similaires se sont produits à plusieurs reprises depuis les manifestations de 2014 à Hong Kong pour la démocratie.
« Ces dernières années, des outrages à l’hymne national se sont produits à Hong Kong (…) provoquant la colère des Chinois, y compris la plupart des habitants de Hong Kong », a déclaré le député Zhang Rongshun, cité par Chine nouvelle.
« Il est urgent et important d’appliquer la loi sur l’hymne national à Hong Kong afin d’empêcher et de traiter de tels délits », a-t-il martelé.
La chef de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a estimé que « défendre la dignité de l’hymne national est une obligation » pour son gouvernement considéré comme proche de Pékin.
Mais la députée Tanya Chan a fait part de « sa grande inquiétude sur le fait que la loi risque d’entraver notre liberté de parole » à Hong Kong.
Le Quotidien/ AFP