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Chine: Apple reconnaît des conditions de travail illégales chez un sous-traitant


Quelques heures à peine avant la sortie mondiale de l'iPhone X, Apple publiait, jeudi 2 novembre, ses résultats trimestriels. Avec un chiffre d’affaires de 52,6 milliards de dollars, en hausse de 12 %, et des ventes de smartphones qui se sont élevées à 46,7 millions d’unités, la marque à la pomme avait déjà dépassé les attentes du marché. (photo: AFP)

Des étudiants « apprentis » travaillant pour un sous-traitant d’Apple en Chine ont enchaîné les heures supplémentaires illégales pour accélérer la production de l’iPhone X, a reconnu mercredi la marque américaine, assurant avoir pris « des mesures immédiates ».

Selon une enquête du journal Financial Times, quelque 3 000 élèves de Zhengzhou (centre) ont travaillé jusqu’à 11 heures par jour dans une usine du taïwanais Foxconn, premier sous-traitant mondial des géants de l’électronique.

Issus d’un lycée professionnel destiné à former des employés pour le secteur ferroviaire, ces jeunes étudiants étaient contraints d’accomplir cette « expérience de travail » dans l’usine de Foxconn pour obtenir leur diplôme, selon six étudiants interviewés par le quotidien.

« Nous pouvons confirmer que les étudiants ont travaillé de façon volontaire, qu’ils ont été indemnisés, qu’ils bénéficient de prestations sociales. Mais ils n’auraient pas dû être autorisés à faire des heures supplémentaires », a réagi Apple, dans un communiqué.

De fait, la disposition est contraire au code du travail chinois.

« Quand nous avons découvert que certains étudiants avaient été autorisés à faire des heures supplémentaires, nous avons pris des mesures immédiates. Une équipe d’experts est sur place pour élaborer avec la direction des mécanismes garantissant que les standards appropriés sont appliqués », a insisté Apple.

Zhengzhou, capitale de la province du Henan — une région fournissant une abondante main-d’œuvre aux usines chinoises –, abrite depuis des années un important complexe industriel de Foxconn.

Le taïwanais a cependant déjà été épinglé à de nombreuses reprises ces dernières années sur les conditions de travail dans ses usines chinoises, alimentant les questions sur la façon dont sont fabriqués les iPhones dans le pays.

Le recours momentané à de jeunes étudiants pour doper les effectifs et accélérer la production avant le lancement d’un nouveau modèle est une pratique ancienne.

En 2010, le département provincial d’éducation du Henan avait ainsi lui même organisé des « stages » pour 25 000 élèves de lycées professionnels dans une usine de Foxconn à Shenzhen (sud), avait rapporté à l’époque le quotidien pékinois Xin Jing Bao. La participation à ce « stage » maigrement rémunéré était obligatoire pour obtenir son diplôme, précisait le journal.

De même, en 2013, la presse chinoise avait rapporté qu’une université technologique de Xian (centre) avait obligé des étudiants à travailler comme apprentis pour Foxconn dans le Shandong (est) pour valider leur diplôme. Ces étudiants étaient affectés à des chaînes d’assemblage pour la PlayStation de Sony, sans aucun lien avec leur cursus, et s’étaient vu forcés à travailler 11 heures par jour.

Foxconn avait alors reconnu que ces heures supplémentaires enfreignaient le « code de conduite » de l’entreprise, et affirmé avoir pris ses dispositions pour remédier à ces « dysfonctionnements ».

Le Quotidien/ AFP