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Chiens morts dans une pension : «Trop de mensonges horribles»


"Ce cas tragique pourrait peut-être faire bouger les choses", explique Adela Fuentes de l'asbl Frida (Photo : Pixabay)

Cinq chiens sont morts dans une pension. La propriétaire de l’un des animaux témoigne de sa douleur. L’association Frida tente, elle, d’éclaircir les circonstances de ces drames.

C’est une nouvelle qui a provoqué une onde de choc dans le pays ces derniers jours. Cinq chiens sont morts après avoir passé quelques jours dans une pension canine située à Käerjeng. Les propriétaires des animaux se sont exprimés sur les réseaux sociaux, soulignant leur détresse et leur désarroi. Quelques jours seulement après l’annonce de la triste nouvelle, la douleur est encore vive.

«Il est trop tôt pour moi. Je suis trop énervée et fatiguée après avoir perdu mon bébé, après avoir été trahie. Nous avons peur de rentrer chez nous et de sentir le vide, le manque de notre chienne», souffle, excédée, la propriétaire de l’un des cinq chiens décédés, contactée par le Quotidien ce lundi 19 août. «Il y a trop de mensonges horribles dans cette histoire», poursuit-elle.

L’association de protection des animaux Frida a pris contact avec quatre des cinq victimes afin de mieux connaître les contours de cette dramatique histoire. «Deux chiens étaient déjà morts lorsqu’ils ont été déposés à la clinique de Bettembourg», indique Adela Fuentes, membre de l’ASBL. «Les propriétaires de la pension, qui se sont alors présentés comme les propriétaires des chiens, ont indiqué que les animaux avaient vomi et qu’ils avaient sûrement dû être empoisonnés.»

«Les deux autres chiens étaient en mauvaise santé, mais encore en vie lorsqu’ils ont été amenés au cabinet vétérinaire Terres rouges d’Esch-sur-Alzette», poursuit-elle. «La personne qui les a déposés a indiqué qu’ils avaient pris un coup de chaud.» Le vétérinaire n’a rien pu faire pour sauver les chiens.

Les différents posts Facebook des propriétaires montrent que deux chiens sont morts à la clinique vétérinaire de Bettembourg, deux chez un vétérinaire à Esch-sur-Alzette et un autre à la maison. Adela Fuentes critique le manque de professionnalisme de la pension canine. Elle ne comprend pas comment les chiens ont pu être exposés à une chaleur telle qu’ils en meurent.

«Dès le départ, quelque chose clochait»

D’après l’association Frida, la pension a donné d’autres versions des faits aux propriétaires des animaux. «On veut trouver la vérité», martèle Adela Fuentes. À ce jour, une demande a été faite auprès de l’inspection vétérinaire pour vérifier les autorisations de la pension dans laquelle étaient gardés les animaux. «Les propriétaires des chiens ont dû payer d’avance et n’ont pas reçu de facture. Dès le départ, quelque chose clochait», appuie la membre de Frida. Deux plaintes ont déjà été déposées par deux propriétaires des chiens décédés. Une troisième devrait suivre dans peu de temps.

Adela Fuentes souligne «le manque de contrôle» de ce type de pensions. «Beaucoup de personnes se disent aptes à ouvrir des pensions ou à garder des chiens, mais n’ont aucune autorisation. Elles profitent du manque de contrôle», souligne-t-elle. «Ce cas tragique pourra peut-être faire bouger les choses.» Selon elle, le nombre de pensions n’est désormais plus suffisant au Luxembourg. «Il y a une vraie pénurie», admet-elle, ce qui oblige les pensions à accepter de plus en plus d’animaux.

Aucune autorisation du ministère

L’Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire (ALVA) a été informée de cette sombre affaire et une enquête a été entamée. Celle-ci a révélé que les cinq chiens sont décédés dans des situations différentes et que la pension pour chiens n’a pas fait l’objet d’une autorisation de la part du ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture.

«Des enquêtes complémentaires sont toujours en cours pour déterminer la ou les raison(s) exacte(s) de leur décès.», fait savoir l’ALVA dans un communiqué, tout en rappelant que toute infraction est punissable d’une amende de 25 euros à 1 000 euros. Les délits sont, quant à eux, punis d’une peine d’emprisonnement de huit jours à trois ans et d’une amende de 251 euros à 200 000 euros ou d’une de ces peines seulement.

Il est rappelé que toute irrégularité en matière de protection des animaux peut être notifiée à l’ALVA via l’adresse e-mail : help@deier.lu.

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