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Charles Aznavour, « un des visages de la France »


Le cercueil a quitté la cour des Invalides, sur les notes d'Emmnez-moi jouée au piano et chantée par un chœur. (photo AFP)

« Charles Aznavour est devenu naturellement, unanimement un des visages de la France », a déclaré vendredi le président Emmanuel Macron, lors de l’hommage national rendu aux Invalides au monument de la chanson décédé lundi à l’âge de 94 ans.

« Au fil des années, cette présence, cette voix, cette intonation reconnaissable entre toutes se sont installées dans nos vies », a souligné le président. Dans un discours à la fois solennel et lyrique, le président français a rappelé que Charles Aznavour, né Shahnourh Varinag Aznavourian à Paris en 1924 de parents arméniens, était devenu aussi « français par la langue ».

« C’est par là qu’Aznavour devint si français et même disait-il parisien, ancrant par les mots son imaginaire dans une identité qui n’était pas celle de ses parents, prenant pied dans la longue tradition des conteurs, des poètes », a déclaré le président.

Enfant de la diaspora arménienne, le chanteur « savait, dans sa chair, que la France véritable est celle qui accueille, qui ne se racornit pas dans la peur obsidionale mais continue de vivre dans l’hospitalité », a souligné le président. « Ses chansons furent pour des millions de personnes un baume, un remède, un réconfort », a-t-il encore ajouté.

« Un proche parent » pour tous les Arméniens

Charles Aznavour devait se rendre en Arménie la semaine prochaine avec le président Macron, pour le sommet de la Francophonie. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, qui a pris la parole avant Emmanuel Macron, a lui souligné que « tout Arménien » percevait Charles Aznavour « comme un proche parent ». « Car Aznavour est celui qui a porté le nom des Arméniens sur le toit du monde, qui a donné une nouvelle couleur, un nouvel élan à la fierté arménienne, qui a pu vivre les joies et les malheurs, les rêves et les aspirations de son peuple », a-t-il ajouté.

« Aznavour était sans doute entièrement dévoué à la France, un grand citoyen de France, un ambassadeur exceptionnel de la langue française, mais il était aussi un ardent défenseur de l’Arménie, ambassadeur vraiment extraordinaire de notre pays », a-t-il encore dit, soulignant qu’il avait « promis » au chanteur « de lui présenter personnellement l’Arménie nouvelle », lors de sa visite prévue la semaine prochaine.

« Aujourd’hui, ici, devant le monde entier, je tiens a vous promettre solennellement que je ferai tout pour mettre en œuvre votre message, et qu’on puisse réaliser votre rêve », a-t-il lancé. « Je tiens à affirmer que je suis voué sans réserve à cette œuvre, pour que la nouvelle Arménie devienne telle que vous l’avez rêvée, une Arménie libre et heureuse ».

LQ/AFP