Charles Aznavour, dernier des géants de la chanson française, est mort dans la nuit de dimanche à lundi, à l’âge de 94 ans à son domicile dans les Alpilles, au sud de la France, ont annoncé ses attachées de presse.
Le chanteur français le plus connu à l’étranger revenait d’une tournée au Japon, après avoir été contraint d’annuler des concerts cet été en raison d’une fracture du bras après une chute.
Il était annoncé à Bruxelles le 26 octobre et devait encore se produire en novembre et décembre à la Seine musicale, près de Paris, puis en mini-tournée en France. Ces dernières semaines, l’infatigable Charles Aznavour, né Shahnourh Varinag Aznavourian le 22 mai 1924 à Paris de parents arméniens, avait dû annuler quelques concerts. D’abord en avril à Saint-Pétersbourg, victime d’un tour de reins. Puis en mai, en raison d’une fracture de l’humérus gauche, après une chute.
Une accumulation de pépins physiques qui le ramenaient subitement à sa condition de mortel. « Je ne suis pas vieux, je suis âgé. Ce n’est pas pareil », se plaisait-il à nuancer. Une façon espiègle de défier le poids des années pour celui dont le couronnement artistique est venu assez tardivement, à 36 ans, le 12 décembre 1960 à l’Alhambra.
Connu pour ses grandes chansons comme Emmenez-moi, la Bohème, Comme ils disent, Hier encore, la Mamma, mais aussi pour son engagement pour l’Arménie, il a aussi écrit pour les plus grands, Juliette Gréco, Gilbert Bécaud, Édith Piaf qui le soutint ardemment et fut un de ses « quatre points cardinaux avec Charles Trénet, Constantin Stanislavski et Maurice Chevalier ».
« Moi… je suis encore là »
Il a aussi fait carrière au cinéma : en quelque 80 films, il tourna avec François Truffaut (Tirez sur le pianiste), Volker Schlondorff (Le tambour), Claude Chabrol (Les fantômes du chapelier)…
Parfois brocardé à ses débuts pour sa petite taille et sa voix, Aznavour a entretenu son mythe par la scène, dans les salles les plus prestigieuses du monde. Comme une revanche sur tous ceux qui ne lui prédisaient aucun avenir et qui « sont tous morts depuis longtemps, alors que moi… je suis encore là », cinglait-il.
LQ/AFP