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Changement climatique et travail : la CSL revendique des règles plus claires


La note sur l’impact du changement climatique sur les conditions de travail soulève les risques de ce phénomène sur les travailleurs et propose des mesures de protection.

La Chambre des salariés a présenté une note sur les impacts du changement climatique sur les travailleurs. Elle y propose des mesures européennes et nationales pour mieux les protéger.

C’est un fait désormais bien connu. Le changement climatique touche aussi le Luxembourg. Canicule et sécheresse d’un côté, pluies et inondations de l’autre, mais aussi pollution de l’air et rayonnement ultraviolet, le pays subit de plein fouet les effets du changement climatique. 2024 a même atteint des pics historiques en devenant la huitième année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne de 10,5 °C… L’Europe se réchauffant deux fois plus vite que la moyenne mondiale depuis les années 80.

Alors que certains dangers de ces bouleversements climatiques paraissent évidents, d’autres le sont moins. «Le changement climatique a aussi un impact sur les conditions de travail et la situation économique», a soulevé Nora Back, présidente de la CSL, à l’occasion d’une conférence de presse tenue hier. Il engendre en effet des dangers directs sur les salariés tels que la chaleur excessive et des dangers indirects comme les incendies et les maladies vectorielles. Selon les chiffres de l’Organisation internationale du travail (OIT), 70 % des travailleurs mondiaux sont exposés à un «cocktail» de risques graves. Toujours selon l’OIT, 40 % des travailleurs de l’UE occupent des emplois affectés par le changement climatique. Les plus vulnérables sont les salariés travaillant à l’extérieur et dans les secteurs de l’agriculture, de la construction et de l’industrie.

C’est justement sur ce lien entre environnement et emploi que la CSL a travaillé ces derniers mois. «Nous avons réalisé une étude approfondie sur les risques que le changement climatique pose pour la santé et la sécurité des salariés», a expliqué Jean-Claude Reding, vice-président de la CSL. Et le constat est clair : il manque de mesures globales et d’un cadre réglementaire précis et fort. «La loi de 1974 sur la sécurité et la santé des travailleurs au travail ne suffit pas pour les protéger face aux risques spécifiques du changement climatique», a noté David Büchel, conseiller de direction à la CSL. Aujourd’hui, les employeurs ont une responsabilité globale et se doivent d’évaluer les risques et de faire l’inventaire des postes à risques. «Mais les recommandations en matière de climat sont trop vagues», a souligné Jean-Claude Reding. C’est pour tenter de régler ce problème que la CSL a présenté sa note sur l’impact du changement climatique sur les conditions de travail.

«Travailler avec les salariés»

La note démontre les risques des différentes conséquences du changement climatique sur les salariés qui y sont exposés. Canicule, rayonnement UV, froid, intempéries, pollution de l’air, maladies vectorielles et exposition aux produits agrochimiques… Tout est passé sous la loupe du groupe de travail créé spécialement pour l’occasion. Dans la majorité des cas, la CSL revendique des mesures préventives telles que des vêtements adaptés et des horaires aménagés pour éviter les risques.

Dans d’autres cas, la CSL soulève des revendications plus spécifiques. Pour les fortes chaleurs, elle revendique des réglementations européenne et nationale. En ce qui concerne le froid extrême, elle demande à ce que les accidents sur les trajets domicile-travail soient reconnus comme des accidents de travail. Pour les intempéries, dont souffre de plus en plus le Luxembourg, la CSL souhaiterait que le droit de retrait des salariés soit lié aux alertes du gouvernement. Et elle voudrait que les maladies vectorielles soient reconnues comme des maladies professionnelles.

«Au niveau européen, il faut une liste claire d’exigences pour éviter de créer des inégalités en matière de protection entre les différents secteurs d’activité et les différents États membres», a appuyé David Büchel. Le gouvernement luxembourgeois est quant à lui invité à mettre en place urgemment un plan d’action national préventif afin de protéger les salariés des risques pour la santé liés aux changements climatiques. Le tout doit se faire avec les salariés, au travers d’un dialogue social, et avec des approches spécifiques et adéquates à chaque métier et à chaque entreprise. «Le suivi et l’évaluation des risques, la formation et la sensibilisation, ainsi que le renforcement des services de santé au travail sont également importants.»

Sans oublier, bien évidemment, de continuer à lutter contre le réchauffement climatique dans sa globalité : «Les dépenses allouées à la lutte contre le changement climatique ont diminué, et au niveau gouvernemental, nous avons le sentiment de prendre une mauvaise direction», a ajouté Nora Back. Pour l’heure, la note n’a pas encore été distribuée au gouvernement. Mais la CSL compte bien discuter avec eux. «Le gouvernement aurait tout intérêt de travailler avec la Chambre, les syndicats et les salariés», a insisté Jean-Claude Reding.

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