Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Jean-Marie Noël, entraîneur des gardiens de l’UNA Strassen, nous a raconté la lente métamorphose de ce gardien qu’il coache depuis quatre mois et qui cristallise l’attention de tout le monde avant les Pays-Bas.
Jean-Marie Noël était dans les tribunes du stade Achille-Hammerel, mercredi soir, aux côtés de son homologue de Norden 02, le Belge Emmanuel Andrien. C’est qu’en arrivant à Strassen, Ralph Schon, qui souhaitait être rassuré, a demandé et obtenu le fait d’effectuer une séance par semaine (le mardi) avec Andrien, son homme de confiance depuis 10 ans. «Deux avis valent mieux qu’un», admet Jean-Marie Noël, qui nous a livré le sien, à 48 heures du match le plus angoissant de la carrière de son poulain.
Sa technique de main : «Il claque encore trop de ballons»
«Personnellement, je pense qu’il devrait prendre plus de ballons à deux mains. Il claque encore trop de ballons. Mais cela vient aussi du changement de vitesse du jeu. Tout vient plus fort et plus vite pour lui. Les trajectoires aussi, sont différentes…»
Son jeu au pied : «Le 3e but est pour lui»
«Dans ce domaine, il est très fort, très rassurant et ses partenaires de club n’hésitent pas à le solliciter. Il joue aussi bien du gauche que du droit, adore évoluer devant ses 16 mètres – il est fan du Bayern donc regarde forcément ce que fait Neuer – et on n’a rien à lui apprendre à ce sujet. En plus, il sait dégager très loin. C’est pour ça qu’avec Emmanuel Andrien, on s’est regardés sans comprendre face à Malines (NDLR : Schon commet une erreur de relance qui se paie au prix cher). Le 3e but est clairement pour lui. C’était sûrement la nervosité.»
Son mental : «Il est beaucoup trop gentil !»
«Là, il est un peu nerveux mais c’est normal. Il sait qu’il aura besoin d’un temps d’adaptation à l’international. Il sait que tout le monde sera focalisé sur sa prestation, je lui ai dit de ne pas se formaliser, qu’il y a aussi des anciens, derrière, pour l’aider. Sinon, c’est un gars gentil. Trop gentil et ça se voit dans ses sorties aériennes. Parfois, un gardien doit savoir faire mal et ça, il commence seulement à le faire. On l’a vu contre Dudelange où il a mis une charge à Turpel. On s’est tous dit : Ah tiens, il se réveille ! Il va doucement sortir de sa réserve et après la trêve hivernale, ça va vraiment se voir. Mais je lui dit souvent qu’il doit être plus décisif dans ses sorties. Il réfléchit trop quand il y va, semble souvent se décider avant de reculer d’un mètre. Même si sa sortie est moche, quand il a décidé d’y aller, il doit y aller ! C’est son seul gros souci.»
La lecture des trajectoires : «Tout va plus vite»
«Il a besoin de s’adapter aux centres. Il est passé de la D1 à la PH puis à la DN, où tout va plus vite, en une ou deux touches. Il doit apprendre à se replacer et tout analyser plus rapidement.»
Sa direction de défense : «Il commence à faire son chef»
«Il s’est beaucoup amélioré dans ce secteur ces derniers mois. Il arrive dans un nouveau milieu, avec une nouvelle équipe et un nouveau coach et cela ne fait que trois ou quatre matches qu’il nous montre ce dont il est capable. Mais ça y est : il commence enfin à faire son chef. Il veut prendre ses responsabilités !»
Sa détente : «Il pèse aussi son poids»
«Si vous avez l’impression qu’elle n’est pas exceptionnelle alors c’est… vraiment une impression. Vu sa taille, il pèse aussi son poids et la détente, il faut aller la chercher. Or il va très loin. La force, il l’a. Non, sa détente est bonne !»
Ses sorties en un contre un : «C’est dur de le déborder»
«Alors là pas de souci, il va les chercher ! À ras de terre, il est très fort de par sa taille. C’est très dur de le déborder : il anticipe et calcule bien tout, attend longtemps avant de se coucher. Et sur sa ligne, il est quasiment imbattable. J’en suis certain : ceux qui n’ont pas misé sur Ralph seront étonnés ! Il a fait d’énormes progrès.»
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