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Cette chère voiture…


(Photo : Isabella Finzi)

Selon une enquête réalisée auprès des entreprises du Sud, l’automobile reste le mode de transport préféré des salariés. François Bausch veut changer les choses.

Comment font les employés des entreprises du Sud pour se rendre au travail? Ils utilisent la voiture. Transports en commun, covoiturage… Le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, lance des pistes pour remédier à la situation.

C’est désastreux.» C’est la réaction du ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, lorsqu’il a entendu, hier à Belval, que 88 % des salariés des entreprises des 25 zones d’activités du Sud du pays utilisent leur voiture pour se rendre au travail chaque jour. Ce chiffre ressort d’une enquête réalisée conjointement par le ministère du Développement durable et des Infrastructures, le syndicat de communes Pro-Sud, Verkéiersverbond et le Liser auprès des entreprises du Sud et de leurs employés, qui à 80 % œuvrent dans le commerce, la réparation automobiles, transports et entreposage, l’industrie manufacturière et la construction.

Bientôt une plateforme de covoiturage

«Dans le détail, expliquent Sylvain Klein et Olivier Klein, 90 % des travailleurs résidents utilisent leur voiture et 87 % des travailleurs frontaliers, 8 % des frontaliers font du covoiturage contre 0,5 % des résidents, 3 % des frontaliers prennent le train contre 2 % des résidents, 0,2 % des frontaliers prennent le bus contre 5 % des résidents.» Les deux experts du Liser, qui ont mené cette étude, soulignent qu’«en dépit de conditions de déplacement contraignantes, les salariés sont majoritairement satisfaits de leur trajet (NDLR : 66 % se disent satisfaits ou très satisfaits)». Et pour justifier leur choix de privilégier la voiture aux autres moyens de transport, les sondés parlent du «confort» (46 %), du «besoin de la voiture avant et après le travail» (36 %) ou encore «par habitude» (22 %).

«Cette enquête va nous servir de boîte à outils pour améliorer la situation de la mobilité dans la région Sud, affirme François Bausch. Elle va nous permettre d’identifier les levier d’action pour améliorer l’accessibilité et la mobilité durable.» Le ministre du Développement durable et des Infrastructures exhorte les employeurs de ne pas faire «les mêmes erreurs que dans le centre afin de rester compétitifs». Il évoque notamment la possibilité pour les entreprises de motiver leurs salariés à prendre un mPass (seuls 4 % des salariés sondés en ont un) : «C’est moins cher que la voiture.» Il avance aussi la solution du covoiturage : «Au cours du premier semestre de l’année prochaine, nous allons lancer une plateforme performante de covoiturage. Mais les entreprises, elles-mêmes peuvent le favoriser. Par exemple, le cabinet d’audit PWC, basé à la Cloche d’or, permet à ses salariés de se garer sur son parking que s’ils peuvent prouver qu’ils sont trois dans la voiture.»

Le télétravail? «C’est compliqué»

François Bausch poursuit en rappelant que des transports en commun existent, «par exemple, une ligne RGTR Bettembourg – Dudelange relie neuf zones d’activités». «Des efforts restent à faire pour améliorer le réseau de bus, complète-t-il. Nous avons comme projet de création d’un BHNS dans le Sud (Bus à haut niveau de services : le « Minettstram op Pneuen ») qui sera la colonne vertébrale du réseau de transport en commun dans le Sud.»

Et pour améliorer la situation sur le trajet France – Luxembourg (48 % des travailleurs sondés dans l’enquête viennent de l’Hexagone)? «On a une trentaine de projets communs, affirme François Bausch. Il est urgent de discuter ensemble pour commencer à les mettre en œuvre.» Et le télétravail? «Vu le type d’entreprises sondées (construction ou encore industrie), cela me paraît compliqué de le mettre en place ici, répond le ministre du Développement durable et des Infrastructures. De manière générale, le télétravail au-delà de la frontière, ce ne sera jamais possible si on ne trouve pas de solutions fiscales, de transferts sociaux ou encore concernant l’assurance maladie.» François Bausch termine en soulignant les bienfaits de la mobilité durable : «Le vélo permet de gagner du temps et maintenant avec les vélos électriques, c’est encore plus facile. Nous allons continuer de travailler sur les infrastructures, la communication et les services autour de la mobilité durable.»

Guillaume Chassaing

Une étude, quatre étapes

Présentée hier à Belval, l’enquête «Mobilité des entreprises dans la région Sud» est le fruit d’une collaboration entre le ministère du Développement durable et des Infrastructures, de Pro-Sud, Verkéiersverbond et le Liser. Elle a été réalisée en quatre étapes : les responsables des entreprises des 25 zones d’activités ont été interrogées d’octobre à décembre 2016; un audit des zones d’activités a été effectué de mai à juin : les employés l’ont été de juin à juillet; les codes postaux de résidence des salariés ont été collectés de juin à juillet.

Sur les 675 entreprises contactées et situées dans les 25 zones d’activités (18 049 salariés), 192 chefs d’entreprise, représentant 13 734 salariés, ont répondu au questionnaire. Sur les 8 211 salariés sollicités, 1 349 employés ont répondu au questionnaire. Enfin, 15 % des entreprises ont livré les codes postaux de leurs salariés.
D’après les experts du Liser chargés de l’enquête, Sylvain Klein et Olivier Klein, «le taux de réponse permet de tirer des conclusions générales sur l’ensemble des zones d’activités, mais nous émettons des réserves lorsqu’on cherche à recouper plusieurs variables».

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