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[C’était mieux avant] René Peters : «Deco, il disait « Ené », « Ené »»


L’ancien international dirige cette semaine les U17 lors de leur tournoi de qualification contre la Slovénie, la Serbie et l’Azerbaïdjan. (Photo Marcel Nickels)

L’ancien international dirige cette semaine les U17 lors de leur tournoi de qualification contre la Slovénie, la Serbie et l’Azerbaïdjan.

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Quelle est l’équipe la plus forte contre laquelle vous ayez jamais joué ?

René Peters : L’Allemagne que nous avions affrontée à Fribourg (NDLR : en mai 2006, à Fribourg, 7-0). Nous, on était en reconstruction avec Guy Hellers et on avait l’une des équipes les plus faibles qu’on ait eue depuis longtemps et on manquait d’automatismes. Eux, qui préparaient le Mondial à la maison, étaient cinq à six niveaux au-dessus avec des gars comme Bernd Schneider ou Miroslav Klose.

Quel est le plus beau but que vous ayez marqué?

Il y en a un que j’aime, c’est en sélection : un coup franc direct pour égaliser contre Israël (NDLR : 11 octobre 2008, défaite 1-3). Je n’étais pas maladroit dans cet exercice et d’ailleurs, j’en avais mis un quelques jours plus tard à Alex Boukhétaia et au Swift.

Quel est le joueur le plus fort contre lequel vous ayez joué?

Celui qui m’a le plus impressionné, c’est le Roumain Mutu. Il était partout. Qu’est-ce qu’il m’a fait mal. Ah non mais j’oubliais aussi Berbatov. Des gars qui ont baladé Jeff Strasser, il n’y en a pas beaucoup. Je sais qu’Eric Hoffmann l’avait déjà cité dans cette rubrique et je comprends : il avait fait ce qu’il voulait avec nous. On n’arrivait même pas à le tacler, on ne pouvait rien faire. Ce gars est un peu passé sous les radars mais quand je revois des vidéos, notamment de ce qu’il faisait avec Manchester United…

Entre Camara et moi, si vous aviez mis un micro sur le terrain, vous auriez été obligé de mettre des « bip » partout

Et avec lequel vous ayez joué?

Avec le Belge Daniel Van Buyten (NDLR : Olympique Marseille, Bayern Munich…). J’étais encore capitaine de la réserve du Standard de Liège quand il a joué quelques matches avec nous après une blessure. Un jour, à Charleroi, on perd 1-0 et il dit « je vais prendre les choses en main«  et il a remonté deux ou trois fois le terrain balle au pied, a marqué deux ou trois fois et on a gagné. C’était très rare de voir un gars de son gabarit avoir une telle technique.

 Avec quel joueur n’auriez-vous jamais pu partir en vacances?  

(Il éclate de rire) Soriba Camara (ex-Spora, F91, RFCU, Etzella…)! Avec lui, je me prenais la tête de la première à la dernière minute sur un terrain. J’imagine que nos têtes ne devaient revenir ni à l’un ni à l’autre, même si je pense que j’ai dû aussi lui donner quelques coups, même si c’était involontaire. Je pense que si on se croisait aujourd’hui, on en rigolerait mais on passait quasiment tous les matches à s’insulter. Moi, j’aimais bien provoquer mais je n’aimais pas qu’on me provoque. Et quand on le faisait, j’aimais bien répondre. En fait, entre Camara et moi, si vous aviez mis un micro sur le terrain, vous auriez été obligé de mettre des « bip«  partout. C’est marrant d’y repenser.

Aujourd’hui

Âgé de 42 ans, il dirige l’équipe des U17 de la FLF après avoir été en charge des U15 et des U16. Cette semaine, lui et ses joueurs affrontent la Slovénie (demain), l’Azerbaïdjan (le 27) et la Serbie (le 24), qui accueille la compétition.

Il y a une consigne de coach que vous n’avez jamais comprise?

Oh je n’en ai pas de précise en tête, mais il m’est déjà arrivé de me dire « mais il raconte n’importe quoi« , de regarder mes coéquipiers et de voir à leurs têtes que ça n’allait pas. Je repassais derrière et je disais « On va faire autrement« , et ça marchait. Une fois, mon équipe et moi, on est allés en finale de la Coupe comme ça… Mais vous savez, je dis sûrement les mêmes conneries à mes joueurs aujourd’hui…

La plus grosse engueulade que vous ayez jamais vue?

Entre Carlo Weis et Cherif Abdelkadous – un gars que j’adore–, à Hesperange. Carlo le vire du vestiaire et Cherif part, furieux. On monte à l’entraînement et là, je vois Cherif qui arrive sur le terrain… au volant de sa voiture! Je me dis « là, ça va très mal tourner« . Et finalement non, il vient serrer la main à tout le monde à part le coach, dit « au revoir« . On ne l’a plus revu.

Ses faits d’armes

Formé au Standard de Liège, le milieu de terrain a écumé la DN dans plusieurs clubs : Swift, Jeunesse, Hamm, Grevenmacher et Hostert. Il a conquis un titre de champion avec la Vieille Dame en 2010 et également honoré 92 sélections avec les Roud Léiwen (3 buts).

(Photo Julien Garroy)

Et votre plus gros fou-rire?

Je me le suis créé moi-même en marquant contre la Yougoslavie (NDLR : le 6 octobre 2001, 6-2). Je veux centrer, mais ça se transforme en tir. Et le gardien peut l’avoir tranquillement, il aurait même pu contrôler du pied, mais non, il glisse et j’égalise à 1-1. Je me tourne vers le banc de touche, tout le monde se marre. Je fais un clin d’œil. Paul Philipp devient furieux et il me crie « retourne à ta place! Tu crois que tu es bon aujourd’hui?« . Qu’est-ce qu’on a ri… Le plus drôle c’est que ce but, je ne l’avais plus revu depuis longtemps. Je ne le trouvais pas. Et là, très récemment, mes joueurs, je ne sais pas comment ils ont fait, l’ont débusqué sur YouTube et m’ont chambré avec. Et en vidéo… eh bien, il n’est pas si dégueulasse. Je leur ai quand même avoué que c’est pire que ce à quoi ça ressemble.

Quel est le joueur le plus fou que vous ayez croisé?

Le Brésilien du Swift, Deco. Avec son petit saut avant chaque frappe… il n’avait aucune technique, mais il était bon… Surtout, il souriait tout le temps. Tout le temps. Et il n’arrivait pas à dire René. Il disait « Ené« , « Ené« 

Votre plus grosse bêtise?

Partir du Standard pour Créteil parce qu’on me disait qu’il fallait que je signe un contrat pro. J’ai perdu l’envie de travailler pendant plus d’un an.