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[C’était mieux avant] Norbert Fischels : «Beggen, on n’a vu que leurs numéros de maillot !»


Aujourd'hui directeur sportif, Norbert Fischels a aussi été un joueur de Koerich et du Marisca, son «club de cœur». (Photo Marisca Mersch)

Directeur sportif d’un Mersch sous le feu des projecteurs, après son exploit contre Wiltz et avant sa possible montée en BGL Ligue, Norbert Fischels a aussi été un joueur de Koerich et du Marisca, son «club de cœur».

Quel est le joueur le plus fort avec lequel vous avez joué ?

À Mersch, c’est René Huus, le père de Dan (passé notamment par le Standard, Kaiserslautern et Grevenmacher, avec qui il a remporté un titre de champion et deux Coupes de Luxembourg, et été sacré deux fois meilleur buteur de DN en 2003 et 2010), un copain d’école que j’ai côtoyé à mes débuts en équipe première. C’était un attaquant très puissant : parfois, il frappait plus fort de la tête que moi avec le pied ! À Koerich, c’est Carlo Portzenem. Une très bonne frappe, rapide, fort de la tête… c’était vraiment un avant-centre complet.

Le plus gentil ?

À Mersch, en 1978, il y avait un Brésilien, Vanderlei Andrade. C’était un bon footballeur, mais surtout un bon garçon. Il était toujours de bonne humeur, agréable, et riait tout le temps dans le vestiaire! Il était vraiment adorable. Encore hier, en revoyant une photo de cette époque, j’en ai reparlé avec d’anciens équipiers : aucun ne sait où il est. On a perdu sa trace.

René Huus était très puissant : parfois, il frappait plus fort de la tête que moi avec le pied!

L’équipe la plus forte avec laquelle vous avez joué ?

L’équipe de ma première année à Koerich en PH, en 1980, avec les frères Thill, Aly – qui est allé à Beggen ensuite – et Marcel. Il y avait aussi Francis Mees, Carlo Portzenem, Jeannot Cornelius… C’était vraiment une bonne équipe.

Et la plus forte que vous ayez affrontée ?

Le Beggen de la belle époque, celui qui gagnait souvent la Coupe (1983, 84, 87) et le championnat (82, 84, 86) dans les années 80, avec notamment Romain Schreiner (l’oncle de Nicolas – actuel milieu du Marisca –, appelé 17 fois chez les Roud Léiwen entre 1978 et 1983). On avait pris 5 ou 6-0 avec Koerich, on n’avait rien pu faire. On n’a vu que les numéros de maillot de nos adversaires (il rit)!

Votre plus belle victoire ?

Avec Mersch, en 1978, en Coupe, on avait sorti Schieren, qui était en PH alors qu’on était en D1. On avait gagné 3-2, c’était vraiment bien, d’autant qu’on se connaissait tous, entre joueurs des deux équipes. Mais mercredi (en référence à la qualification contre Wiltz), c’est énorme ce que les garçons ont fait. J’ai une très bonne relation avec les joueurs, et c’est l’un des plus beaux cadeaux qu’ils pouvaient me faire! Ça restera comme un de mes plus grands souvenirs ici.

Votre plus grosse déception ?

Quand on est immédiatement redescendus de Promotion d’honneur avec Mersch, en 2014, parce qu’on avait vraiment une bonne équipe. Presque tout le monde était resté, on avait fait de bons transferts et au début, ça marchait encore. Mais sur la phase retour, c’était beaucoup plus compliqué (une victoire et 5 points seulement en 13 matches), et j’étais extrêmement déçu que l’équipe laisse tomber, presque sans engagement, sans rien.

Mais on a recommencé à zéro en Division 1, avec pas mal de jeunes de chez nous, dont Alison Martins ou (le capitaine) Patrick Teixeira, qui sont encore là. Lentement, on a recréé quelque chose, et ça a bien fonctionné, même si j’ai assuré deux fois l’intérim comme coach.

Une équipe contre laquelle vous n’aimiez pas jouer ?

À l’époque où je jouais à Koerich, on n’arrivait jamais à battre Hobscheid (aujourd’hui Alliance Aischdall Hobscheid-Eischen). On ne sait pas pourquoi, mais c’était comme ça! On les a peut-être battus une fois, c’est tout.

Votre pire blessure ?

C’était en 1986, à 30 ans, lors d’un match de D1 contre la deuxième équipe de l’Union (disparu lors de la fusion ayant donné naissance au RFCU en 2005) avec Koerich. Je voulais me retourner, mais le pied est resté bloqué sur place avec les crampons. Mon genou droit a tourné et j’ai entendu un grand « crac« .

Ça fait mal une fois, sur le coup, comme si on avait rentré un couteau dedans, mais après, tu marches quand même. Mais après le match, le genou était tout gonflé… les ligaments croisés et le ménisque étaient rompus. D’ailleurs, l’autre jour, je suis allé à la clinique, et le docteur m’a dit „C‘est tout cassé là-dedans!« 

L’entraîneur qui vous a le plus marqué ?

Comme joueur, il y en a deux : Bert Heger, un ancien buteur de DN que j’ai connu à Mersch, et Jean-Marie Nuremberg. Jean-Marie était un très bon entraîneur, très à cheval sur le physique et la discipline, et Bert était très bon dans son relationnel avec ses joueurs.

À Grevenmacher, où j’entraînais les espoirs, j’ai aussi rencontré un gars qui reste l’un des meilleurs entraîneurs que j’aie connus : Alfons Jochem (joueur puis coach du CSG entre 1991 et 1998, auparavant à l’Eintracht Trier, dont il est aujourd’hui le président), dont j’ai été l’adjoint en équipe première.

Mersch est mon club de coeur. J’y suis revenu, mais j’aurais aimé ne jamais partir.

Votre plus grosse fête ?

(Il rit) C’était à Koerich, après avoir obtenu notre maintien en PH lors du dernier match. À cette époque, les clubs avaient tous un local, on y était allés avec les supporters, les partenaires… tout le village était là, c’était fou! On avait fait la fête, beaucoup chanté, c’était vraiment énorme.

Un transfert qui a failli se faire ?

Moi, j’ai toujours voulu rester à Mersch. C’est mon club de coeur, mais ma situation privée a fait que je suis parti jouer à Koerich. Après, je suis revenu, mais j’aurais aimé ne jamais changer de club.

Vous souvenez-vous du jour où vous avez décidé d’arrêter votre carrière ?

Après ma blessure, j’ai rejoué encore une saison, mais ce n’était plus pareil. J’avais encore des problèmes au genou, qui était parfois gonflé après les matches. J’ai alors eu la chance d’avoir le poste de coach des juniors, ici à Mersch, et j’ai préféré arrêter, même si j’ai encore joué quelques matches avec les vétérans.