Accueil | A la Une | [C’était mieux avant] Mike Herrmann : «Jouer en équipe première avec son fils, c’est très rare»

[C’était mieux avant] Mike Herrmann : «Jouer en équipe première avec son fils, c’est très rare»


Dès qu’il le peut, Mike Herrmann s’adonne à sa deuxième passion : la plongée. (photo DR)

Emblématique gardien du HB Dudelange pendant plus d’une vingtaine d’années, l’ancien international revient sur les moments marquants de sa carrière.

Quel est le joueur le plus fort contre lequel vous ayez joué ? 

Mike Herrmann : En 2001, on a joué contre l’équipe de France, championne du monde à l’époque. C’était à Dudelange à l’occasion d’un tournoi avec l’Égypte et la Slovénie pour l’inauguration de la salle Fos-Grimler, qui est maintenant l’ancienne salle (il sourit). Dans cette équipe, il y avait Jackson Richardson, Daniel Narcisse, Jérôme Fernandez et tous les autres. C’était le début des « Experts« .

Et le plus fort avec lequel vous ayez joué ?

Je dirais que c’est un trio : Jeff Rech, Alain Poeckes et Dan Ley. Pour des Luxembourgeois, je pense que c’étaient les plus forts. Ils ont le même âge et faisaient partie des équipes de jeunes avant de nous rejoindre en équipe première.

Votre plus beau souvenir ?

Les 16 ou 18 mois durant lesquels j’ai joué avec mon fils en équipe première de Dudelange. C’est très rare et très chouette. Il avait 16 ans quand il a commencé à jouer en équipe première. Les gardiens, c’étaient Mladen Jovicic, mon fils et moi, c’était cool!

Jeff Rech, Alain Poeckes et Dan Ley étaient les trois meilleurs Luxembourgeois

Et à l’inverse, votre plus grosse déception ?

En 2011, on a perdu le dernier match à Berchem de 12 ou 14 buts… C’est déjà assez dur de perdre et en plus, on avait vu le titre nous échapper…

Le plus gros exploit ?

C’est difficile à dire… Les matches contre Rhein-Neckar Löwen en 2008. C’était quasiment la fin de ma carrière, l’une de mes carrières, disons-le comme ça (il sourit). J’avais terminé la saison précédente et quand on a appris qu’on allait jouer face à eux, je me suis dit qu’il fallait que je dispute ces rencontres. C’étaient deux grosses défaites, mais c’était vraiment bien de pouvoir jouer contre des pros d’un très haut niveau. Il y avait quatre champions du monde et quatre vice-champions du monde dans leur équipe. C’étaient les débuts de Groetzki et de Gensheimer, qui à l’époque avaient 18 et 19 ans.

Votre plus grosse fête ?

Il n’y a pas une fête en particulier, mais on fêtait après tous les titres. Et même après quelques matches de Coupe d’Europe. Toutes les fêtes étaient exceptionnelles chez nous (il rit). On restait dans la salle, puis on faisait le tour de Dudelange. On remarque la différence entre il y a 30 ans et aujourd’hui. Maintenant, cela s’est beaucoup plus professionnalisé, de ce fait, il y a moins de fêtes après les matches, seulement après la saison. À notre époque, c’était plus relax.

L’entraîneur qui vous a le plus marqué ?

Mane Skercevic. Son fils était aussi entraîneur aux Red Boys. C’était le premier entraîneur de Blacky Schwarzer, le pivot allemand champion du monde. Il m’a marqué de par son style.

Quand on a appris qu’on allait rencontrer Rhein-Neckar Löwen, je me suis dit qu’il fallait que je continue

Y a-t-il un joueur ou une équipe que vous n’aimiez pas affronter ?

Dans le temps, c’était vraiment Esch. Ils jouaient dur et en plus il y avait une grande rivalité entre nos publics, mais heureusement, ce n’est plus le cas maintenant.

Votre pire blessure ?

J’ai subi beaucoup de blessures. Je me suis cassé le pied, j’ai eu quatre opérations du ménisque gauche, une au genou droit et je me suis aussi luxé l’épaule. Maintenant, dès lors que le temps change, je le sens dans mes genoux. J’ai de l’arthrose presque partout.

Le jour où vous avez décidé d’arrêter ?

C’est assez difficile parce que j’ai arrêté quatre ou cinq fois et les entraîneurs en place à l’époque venaient me chercher chez moi pour me demander de revenir afin de jouer quelques matches puisque les gardiens étaient partis en vacances ou étaient blessés. Je revenais, ensuite, je m’arrêtais, puis je revenais de nouveau. Je crois que j’ai fait quatre ou cinq come-back, mais à l’âge de 43 ans, j’ai décidé de m’arrêter définitivement.

AUJOURD’HUI

Âgé de 53 ans, Mike Herrmann est fonctionnaire d’État. Sa carrière de gardien derrière lui, il garde un lien particulier avec le HB Dudelange et vient assister aux matches du club de la Forge du Sud dès qu’il en a la possibilité, pour voir évoluer le fiston, Mika, au poste de… gardien. Depuis qu’il s’est retiré des parquets, il s’est découvert une nouvelle passion : la plongée qu’il pratique notamment dans les eaux des Caraïbes.

SES FAITS D’ARMES

Formé à Dudelange, Mike Herrmann a effectué l’intégralité de sa longue carrière au HBD, qu’il a terminée en partageant le poste de gardien avec son fils, Mika, qui perpétue aujourd’hui la tradition familiale dans les buts. Avec son club de toujours, le Luxembourgeois a remporté plusieurs titres nationaux. Il a également été international pendant plus d’une dizaine d’années.