L’ancien attaquant du FCD03 ouvre sa boîte à souvenirs avant le derby de dimanche. Retourné, malléole, cigarette et champagne debout sur le bar!
Quel aura été ton plus beau but?
Pierre Piskor : Le plus important, c’était en Coupe d’Europe, contre Rijeka (NDLR : victoire 1-0 en juillet 2009). Mais le plus beau, c’était contre Rumelange et mon pote, Geoffrey Dall’o. Ses coéquipiers lui disaient que je ne valais rien, que je ne courais pas.
Lui a répondu qu’il fallait se méfier et je marque le 2-1 à la 90e minute sur un retourné acrobatique, qui n’est pas du tout mon genre (il rit). L’instinct du buteur… C’est l’année où j’en ai mis 30.
Ton plus gros fou rire?
Quand on a gagné la deuxième Coupe de Luxembourg avec le FCD03 (NDLR : en 2011). On a fini dans le restaurant du président Bei et c’était une dinguerie. On faisait tout et n’importe quoi et le « prési« ne disait rien tellement il était heureux. Moi, je suis assez sobre, en général, mais d’autres…
Ce jour-là, j’ai quand même vu Aurélien Joachim danser debout sur le bar avec des bouteilles de champagne à la main. Qu’est-ce que j’aimerais le revoir, lui! Mais je l’ai perdu de vue.
Ta plus grosse embrouille de vestiaire?
Pas dans le vestiaire mais directement sur le terrain. C’était avec Jean Wagner. On était en train de prendre le bouillon et je voulais que la défense remonte alors que Jean les forçait à rester plus bas, alors j’ai commencé à l’insulter, enfin non, quand même pas, pas insulter… Oh en fait si, si, je l’ai bien insulté. En tout cas, il a fallu que j’aille m’excuser après.
Spitoni rentre dans le vestiaire avec sa clope au bec, et là…
Une consigne de coach que tu n’as jamais comprise?
Pas comprise? Pas appliquée plutôt : défendre! (il éclate de rire). Non mais en règle générale, je n’ai pas eu à me plaindre de mes coachs au FCD03. J’ai eu Dan Theis, Maurice Spitoni, Roland Schaack, Paolo Amodio… c’était carré. Il y a quand même eu ce coup, sur mon tout premier match, alors que j’arrive de Rodange. Vraiment le tout premier, hein! On affronte le Progrès. C’est un derby.
Maurice Spitoni rentre dans le vestiaire clope au bec et là, il donne plein de consignes… mais pas la composition d’équipe. Je m’approche de son adjoint, Emilio Lobo, et je lui demande « mais moi, je joue où?« . Maurice m’entend et il me balance : « Ben devant enfin, tu crois qu’on t’a acheté à Rodange pour joue derrière?« . Pourtant, je crois que c’est l’un des meilleurs coachs que j’aie jamais eus. Mais quand je compare à Dan Theis, qui quand on allait jouer en Finlande en Coupe d’Europe, connaissait tous les noms des adversaires par cœur ainsi que leur pied préférentiel…
Un gars avec qui tu ne serais jamais parti en vacances?
Ah l’arbitre de notre match contre Käerjeng, celui qui m’a mis un carton jaune en disant que je simulais alors qu’un adversaire venait de me fracturer la malléole. Alors là, celui-là…
Ah l’arbitre qui m’a mis un jaune en disant que je simulais alors que ma malléole était cassée…
Quel est le joueur le plus fou avec lequel tu ais joué?
Adrien Portier. Un dingue. Pas méchant mais un dingue qui charbonnait même à l’entraînement. Comme Ibrahim Diop, tiens! Lui, un samedi matin, avec le FCD03, je l’ai vu se mettre de ces boîtes avec Jean Wagner! C’était d’une violence!
Un duel d’hommes, de guerriers, sans qu’il y en ait un qui dise quoi que ce soit. Pas un mot, pas une insulte. Normal quoi! Les gars, ils ont des tibias en bois! Je suis resté dans mon coin, je me suis dit : « N‘y va pas, tu vas y perdre une jambe« . Et le lendemain, on jouait mais pour eux, ça semblait normal.
Et le meilleur?
Dario Soraire! Les Argentins, ils sentent le jeu. Dès ma première saison, je mets 25 buts. Mais avec lui, c’était facile, il me mettait des ballons parfaits, je n’avais même pas besoin de courir.
Quel est votre plus beau souvenir de football?
Avec Michel Leflochmoan, à Differdange. Juste avant de partir à la Jeunesse. Je marque à la 70e minute d’un derby contre le Progrès, on gagne et ça envoie le grand ennemi en barrages! J’espère vraiment que Differdange gagnera ce derby, dimanche!