Deux start-up luxembourgeoises entendent vous faire aimer davantage le vélo. Mais désirent aussi que la capitale aime davantage les vélos !
Un temps à ne pas mettre un cycliste dehors : le «Stater Mobilitéitsdag», qui s’est déroulé dimanche de 10h à 16h, pliait déjà bagage vers 14h, les bourrasques et la pluie ayant fait fuir les rares curieux et stands de la place de la Constitution.
Enfin, presque tous. Tous les cyclistes ne rentrent pas au garage à la première averse venue. C’est le cas de Mate Horvath qui, sous son stand qui menace de s’envoler, nous présente son concept : les vélos «single speed». «Il n’y a qu’une vitesse, donc pas de dérailleur. Donc moins de risque de déraillage, de panne. C’est aussi plus esthétique et plus léger», explique le responsable de Projectbike.
On remarque par contre que la roue arrière présente des pignons de chaque côté. C’est une roue «flip-flop», avec un côté roue libre, un coté pignon fixe (qui bloque la roue quand on arrête de pédaler). «C’est un pignon utilisé notamment pour ceux qui font de la piste», mais aussi pour faire plus facilement du surplace. C’est pourquoi il est apprécié en milieu urbain, notamment par les coursiers ! «Dans les années 90, les coursiers de New York l’utilisaient souvent, et depuis quelques années c’est redevenu tendance.»
Berlin plus «safe»
Projectbike est installé à Strassen depuis près de cinq ans. «Quand on a commencé, les cyclistes qu’on voyait à Luxembourg étaient surtout de vrais sportifs. Mais de plus en plus, le vélo se démocratise, les gens s’en servent pour aller travailler… Il faut dire que prendre sa voiture à Luxembourg devient une vraie galère !» Bref, «il y a eu des progrès depuis quelques années, mais on peut faire mieux, c’est clair. On aimerait plus d’emplacements où on peut laisser les vélos en sécurité. Car il y a souvent des vols, ce qui ne donne pas envie d’investir dans un bon vélo. Il faudrait aussi plus de pistes cyclables !» plaide-t-il.
Nous allons voir son voisin de stand, qui est aussi dans le vélo, mais avec un autre créneau: le «recyclage» de vélo. Bref, la vente de vélos vintage ou de seconde main. «Les gens amènent leur vélo, décident du prix de vente, et je le vend pour eux en prenant une commission», résume Denis Tornare, de VeLokal à Roeser. Il nous montre par exemple un beau vélo Peugeot Mont Blanc à plus de 150 euros. «C’est de la qualité comme on n’en fait plus», constate-t-il.
Lui aussi déplore le manque de pistes cyclables : «On se retrouve quand même assez souvent à devoir rouler sur la route normale. C’est parfois assez dangereux d’être cycliste.» Il sait de quoi il parle : «J’ai fait trois années comme coursier à Berlin, donc je suis habitué. J’ai trouvé Berlin plus ‘safe’ que Luxembourg. Là-bas, les automobilistes vérifient davantage avant de changer de voie s’il n’y a pas un vélo dans le rétro !»
Romain Van Dyck