Accueil | A la Une | Cesas : «Continuer le travail de dé tabouisation de la sexualité»

Cesas : «Continuer le travail de dé tabouisation de la sexualité»


Christa Brömmel, coordinatrice au Cesas, qui travaille afin de sensibiliser dès le plus jeune âge aux questions de la sexualité. (Foto : Editpress/Julien Garroy)

Relativement récent, le concept de santé sexuelle est un domaine de santé publique pour lequel de nombreux efforts sont encore à réaliser selon le Cesas, un organisme luxembourgeois dédié.

Être en bonne santé ne se limite pas au physique ni au mental, elle est également sexuelle. Tout de fois, une bonne santé sexuelle ne se limite pas à l’absence de maladie. «La santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en matière de sexualité» définit l’OMS, qui a créé le terme en 1974. Les questions liées sont donc nombreuses : orientation sexuelle, identité de genre, expression sexuelle, avortement, pratiques néfastes etc.

Autant de champs d’action pour des organismes tel que le Cesas, crée par le Planning familial en 2018 pour promouvoir la santé affective et sexuelle au Luxembourg. Bien qu’une journée mondiale dédiée au sujet ait eu lieu le 4 septembre depuis 2010, ce pan de la santé reste encore trop ignoré selon l’organisme de santé et sa coordinatrice Christa Brömmel.

«Il faut continuer le travail de dé tabouisation de la sexualité via une éducation affective et sexuelle dite complète, qui n’est pas encore garantie pour l’ensemble des enfants». Un travail qui s’avère d’autant plus important qu’une hausse de 23,7 % d’IST a été observé entre 2021 et 2022 au Grand-Duché.

Pour éviter de tel phénomène, la coordinatrice compte sur la prévention :  «L’information sur les voies d’infections, les symptômes, les traitements, les protections, la prise en charge, etc. est importante. Cela doit être accessible, d’où l’importance des campagnes de sensibilisation.»

Des violences selon le genre

Parmi ses enjeux de sensibilisation, le Cesas met le doigt sur les violences sexuelles «où l’on voit qu’il reste du travail à faire». Notamment car ce sont principalement les femmes les plus touchées, et d’autant plus si elles sont racisées ou en situation de handicap selon les observations du Cesa.

Une violence en direction des femmes qui se trouve également en ligne. «Quand on parle de violence, ça peut être une personne qui se fait agresser via son compte Facebook ajoute Christa Brömmel. «Et là aussi, on sait que les femmes sont beaucoup plus touchées. Il y a un prisme de genre sur les violences». Ce sont également les femmes dont «la dignité» est atteinte par les certificats de virginité, parfois encore pratiqués au Luxembourg.

«Ce ne sont pas des actes médicaux, ils sont inutiles voire traumatisants et vont à l’encontre de la liberté et de la dignité des femmes». Afin de voir disparaître cet acte, ainsi que d’autres pratiques néfastes, le Cesas a notamment développé «Let’s Talk About Sex!», une formation destinée aux professionnels travaillant avec des enfants afin de les habiliter à faire de l’éducation à la santé affective et sexuelle.