Des frontaliers luxembourgeois ? Oui, il en existe 8 000, à vivre en Allemagne, en France ou en Belgique et à bosser au Luxembourg. Mais autre curiosité, révélée jeudi par une étude du Statec, il existe aussi des frontaliers luxembourgeois « sortants », c’est à dire résident au Luxembourg et allant travailler chez les voisins ! Une situation très minoritaire, comme on le comprend par le raisonnement qui suit…
Dans son étude publiée jeudi, le Statec recense pourtant 12 490 frontaliers luxembourgeois. Mais en réalité, indique l’institut public de statistiques, «il n’y a que 1 451 personnes qui traversent les frontières pour gagner leur pain en France, Belgique, ou en Allemagne».
Mais qu’en est-il alors des 11 000 restants? «La majeure partie des frontaliers sortants (88 % en 2017) travaillent auprès d’institutions européennes et d’institutions internationales non européennes. Ces organisations ayant un statut extraterritorial, leurs employés sont considérés comme travaillant à l’étranger, quand bien même ils habitent au Luxembourg.
Le jeu des institutions européennes
Les institutions européennes comprennent principalement la Commission européenne, la Banque européenne d’investissement (BEI), la Cour de justice de l’Union européenne et les écoles européennes au Luxembourg. Les entités extraterritoriales ne dépendant pas de l’Union européenne sont Eurocontrol, la Cour de justice EFTA et la NSPA (NATO Support and Procurement Agency).
«En 2017, ces organisations internationales établies au Luxembourg employaient 14 100 personnes dont 11 039 vivent au Luxembourg», détaille le Statec. «Les autres personnes (3 061) résident en Allemagne, France et Belgique.»
Quant aux salaires de ces frontaliers un peu particuliers, le Statec explique que «notamment en raison de leur degré de qualification plus élevé et des différences entre les taux de cotisations sociales à la charge des employeurs, les fonctionnaires des institutions internationales (frontaliers sortants) touchent en moyenne des rémunérations plus importantes que les résidents travaillant dans les pays limitrophes».
Le Quotidien