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Certificats de virginité : une pratique «archaïque et discriminatoire»


Certaines adolescentes subissent une pression familiale constante quant à leur «pureté» jusqu’au mariage. Photo d'illustration

Censés évaluer l’honneur des jeunes filles, des tests de virginité sans aucun fondement scientifique sont encore pratiqués au Luxembourg. Une pétition réclame leur interdiction.

Maman veut un certificat qui dit que je suis vierge» : voilà le genre de demande déroutante à laquelle peuvent être confrontés les professionnels de santé du Luxembourg, gynécologues-obstétriciens comme infirmiers scolaires.

Si aucun examen clinique ne peut prouver qu’une jeune fille est sexuellement active ou non, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des «tests de virginité» restent encore largement pratiqués dans de nombreux pays. Un sujet tout aussi tabou que crucial pour certaines adolescentes sous pression constante, pointées du doigt par leur communauté, voire menacées au sein de leur propre famille. 

Cet acte, considéré comme une violation des droits humains des filles et des femmes, est jugé à la fois «non nécessaire et potentiellement dangereux» par l’OMS, tant il peut s’avérer «douloureux, humiliant et traumatisant». D’où un appel lancé en 2018 pour en stopper définitivement la pratique.

En Belgique, le Conseil de l’ordre des médecins a interdit la délivrance de tels papiers, et en France, les certificats de virginité sont interdits par la loi depuis 2021. Mais le Luxembourg est à la traîne sur la question, et des médecins continuent de céder à ces demandes d’un autre âge – parfois pour protéger la jeune fille de lourdes conséquences.

Car la situation peut virer au cauchemar. Enji Ismaili, assistante sociale au Service psycho-social et d’accompagnement scolaires (SePAS) du lycée Bel-Val à Esch-sur-Alzette, en témoigne : «Certaines élèves ont vraiment peur, prises pour cible par des rumeurs à l’école ou stressées par leurs parents qui leur demandent de présenter régulièrement ce genre d’attestation», décrit la jeune femme, qui a récemment aidé une adolescente en détresse.

Avant ça, elle ne connaissait rien de cette tradition, répandue dans plusieurs religions, insiste-t-elle : «Dans toutes les confessions, on retrouve ce mythe de la pureté féminine.» Avec le danger d’exposer les jeunes filles à des dérives.

Elle raconte ainsi avoir été choquée face à un certificat de virginité établi par un gynécologue luxembourgeois qu’une élève lui a montré : «Il était écrit qu’un test vaginal et anal avait été pratiqué. Je n’en revenais pas», raconte-t-elle, estimant la situation trop grave pour garder le silence.

«Un premier pas pour changer les mentalités»

Avec sa collègue Sandra Dessi, professeure de lettres dans le même établissement, elle aussi confrontée au phénomène avec certaines de ses élèves, elles tirent la sonnette d’alarme et lancent une pétition publique pour obtenir l’interdiction d’émettre de tels certificats pour les professionnels de santé.

«Il est incompréhensible que ce ne soit pas déjà le cas. C’est une pratique archaïque et discriminatoire, qui cible uniquement les jeunes filles et ramène au contrôle de leur corps et de leur activité sexuelle», dénonce Enji Ismaili.

Elle pointe cette attente, toujours fortement ancrée dans certaines communautés, que la jeune fille reste «pure» jusqu’à son mariage, au risque de subir le rejet des siens. «On remet constamment en question le comportement des filles. Pour les garçons, c’est totalement différent. Il y a un double standard», constate l’assistante sociale, notamment lors d’ateliers qu’elle organise dans les classes.

«Les filles doivent être irréprochables et pas question d’avoir de contacts avec le sexe opposé. Quant aux lycéens, ils estiment que c’est normal», déplore l’assistante sociale.

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, déclarait en 2022 dans une réponse parlementaire que «le gouvernement partage l’avis de l’OMS sur la nécessité de mettre fin à ces certificats de virginité», jugés «contraires au principe d’égalité entre les genres». Pour autant, rien ne l’interdit.

La pétition n°2755 a déjà recueilli près de 1 800 signatures sur les 4 500 nécessaires pour susciter une audience à la Chambre des députés. Encore 18 jours pour atteindre l’objectif : «On espère être entendues, et qu’un débat s’ouvre enfin dans la société. On veut changer les mentalités, ce serait un tout premier pas», sourit Enji Ismaili.

Les jeunes filles en difficulté peuvent contacter le SePAS de leur lycée, le Planning familial ou le MeederchersHaus de Femmes en détresse.

5 plusieurs commentaires

  1. sans confession

    c’est connu: les témoins de jehova refusent meme 1 transfusion sanguine a leur enfant, famille… pour sauver sa vie …! ça dit tout, aussi pour leur tests! de ‘vierges »

  2. Frontalier Francais

    avis a Gldamer
    05/06/2023 à 15:46
    et a la redac du quotidien.lu
    je vous invite a faire des recherches sur la céremonie d’une partie de la communauté gitane dite « du mouchoir » qui se passe de service medical en effet une femme de la communauté s’occupe de cette verification
    c’est documenté par reportage video du groupe Tv TF1 Dans des reportages de 2019 sur les familles gitanes
    en plus les habitudes font que des filles jeunes sont concernées entre 16 et 18 ans

  3. Celui qui a ecrit cet article en mentionnant les Témoins de Jéhovah a encore fait les poubelles de la miviludes ou dune secte anti secte. Ce genre d’inepties ne fait vraiment pas honneur au site qui abrite et vehicule de telles inepties en citant les Témoins de Jéhovah.

  4. Cette pratique touche les musulmanes à 99%.

  5. Et voilà encore une occasion de tirer à boulets rouges sur les témoins de Jéhovah ! Je le suis moi-même et je n’ai jamais entendu parler de telles pratiques dans ce mouvement religieux! Il est vrai par contre que l’on est encouragé par la Bible à ne pas avoir de relations sexuelles en dehors du mariage, avant ou pendant, (adultère) mais c’est la conscience de chacun qui est impliquée, en toute honnêteté! Mais avez-vous vérifié ces faits ? Ou est-ce du rapportage de bruits de couloir?