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Centre national d’incendie et de secours : «C’est plus qu’une caserne»


À Luxembourg, le long du boulevard de Kockelscheuer, ses façades rouges et son caractère imposant rendent immanquable le CNIS.

Mis en service en 2021, le Centre national d’incendie et de secours ne cesse d’être la fierté du CGDIS qui y a installé bien plus que son état-major, entre formations de haut niveau et unités techniques.

Pour les visiteurs, le Centre national d’incendie et de secours impressionne par sa taille. Situé le long du boulevard de Kockelscheuer à Luxembourg, ce complexe, qui abrite l’état-major du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS), représente 179 310 m3 de volume bâti pour 39 752 m2 de surface, le tout sur un terrain de 5,2 hectares.

«Au début, c’était dur de se repérer, c’était un vrai labyrinthe», se rappelle Cédric Gantzer, le chef du département de la direction générale, à propos de ces locaux mis en service en 2021.

Aujourd’hui, l’officier supérieur arpente sans difficulté le dédale de couloirs de l’énorme complexe qui accueille 400 personnes par jour et qui regroupe le Centre d’incendie et de secours (CIS) de la ville de Luxembourg, l’administration du CGDIS, la centrale d’urgence 112, l’Institut national de formation des secours, l’École nationale de la Protection civile et celle des services d’incendie et de sauvetage.

«C’est plus qu’une caserne, cela représente le CGDIS», souligne Cédric Gantzer, dont il faut suivre le pas rapide et le flot d’informations lorsqu’il fait visiter les lieux.

Le symbole de l’unification

Impossible d’évoquer l’histoire de ce site hors norme sans revenir sur la réforme des services de secours du Grand-Duché mise en œuvre en 2015.

«Avant, il y avait, d’un côté, les communes et leurs corps de sapeurs-pompiers volontaires et, de l’autre, la Protection civile étatique. Nous travaillions main dans la main, sauf que nous avions des ministères différents, des directeurs différents et du matériel différent.» C’est donc par souci d’harmonisation, d’efficacité et de modernisation que le CGDIS voit le jour le 1er juillet 2018 et devient «un seul corps préhospitalier, une chose presque unique en Europe».

Il faut à l’époque moins de 24 heures avant que le CGDIS connaisse son baptême du feu avec le violent incendie de la discothèque Showtime à Esch-sur-Alzette le 2 juillet 2018.

Cette première intervention d’envergure confirme l’utilité de la réforme : «Nous avons vu que cela fonctionnait mieux avec cette nouvelle chaîne de commandement unifiée.» «Avant, c’était le premier arrivé sur les lieux qui devenait chef, mais une seconde caserne pouvait arriver et dire : « Non, le feu est sur ma commune, je suis le chef »» illustre le chef de département.

À chaque étage son ambiance

Outre le symbole d’unité qu’il représente, le CNIS a pour particularité la diversité des services qu’il abrite. Une vraie fourmilière. Tandis que le calme règne à l’étage du personnel administratif du CGDIS, une voix résonne tout à coup dans le bâtiment de la zone 1 et agite l’étage inférieur, celui du CIS de Luxembourg.

Ses membres, les plus actifs du pays avec 19 486 interventions en 2024, sont appelés pour une intervention d’ambulance. «Leur bipeur vient de sonner et deux minutes plus tard, ils sont déjà dans la voiture», décrit Cédric Gantzer en voyant deux collègues se précipiter dans le garage.

Bien que l’ordre soit transmis par haut-parleur, il sort en réalité d’une pièce à quelques marches d’escalier : la centrale d’urgence 112, au quatrième étage de la zone 1.

«C’est ici qu’arrivent tous les appels au 112, soit environ un appel toutes les deux minutes et 200 interventions par jour.» Comme confinés avec leur propre réfectoire et leur fumoir, les opérateurs sont le premier contact de la population avec les secours. Une mission pas si évidente, surtout en cas de vagues d’appels parfois inutiles. «Même avec 40 ans d’expérience, on ne sait jamais à quoi s’attendre quand on entre ici», plaisante notre guide.

La zone 2, «notre fer de lance»

La zone 1, lorsqu’on la découvre, semble sans fin. Un auditorium de 140 places, 18 salles d’instruction, un parking couvert, une salle de sport, une salle de fitness, un internat de 34 chambres, des ateliers d’entretien, 112 garages pour véhicules d’intervention : la visite pourrait prendre la journée.

D’autant plus qu’à côté se trouve la zone 2, tout aussi grande. «C’est notre fer de lance», glisse fièrement Cédric Gantzer, Présenté comme l’un des plus modernes d’Europe, ce centre d’entraînement et de formation dispose de toute la panoplie de milieux d’intervention : tour de séchage de 37 mètres, silo, faux immeubles, automotrice CFL hors d’usage, tunnel, véhicules en tout genre, étang.

C’est ici, dans ce qui pourrait servir de studio de cinéma, que l’Institut national de formation des secours accueille les pompiers professionnels mais aussi les volontaires.

Qu’importe le statut, l’exigence est élevée, puisque l’objectif est «d’avoir un maillage et du personnel formé pour pouvoir intervenir en 15 minutes à travers tout le pays». Grâce au CNIS et ses infrastructures dernier cri, «la formation s’est améliorée» et le CGDIS semble donc sur la bonne voie.

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