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Les réactions au Luxembourg et dans le monde au décès du pape François


(photo archives Editpress)

La mort du souverain pontife ce lundi a suscité une vague d’émotion au Luxembourg et dans le monde. Les hommages, très nombreux, ont afflué, décrivant le pape François comme un homme engagé et tourné vers les plus démunis.

Le Premier ministre, Luc Frieden, a réagi, attristé, au décès du chef de l’Église. «Ce fut un grand honneur pour moi d’accueillir le pape François au Luxembourg en septembre dernier », a-t-il écrit sur son compte X.


«Comme je l’ai dit à cette occasion, les religions font partie intégrante de la société et, dans un esprit de respect mutuel, doivent contribuer à enrichir nos débats sur les questions éthiques, sociales et environnementales. Le pape a apporté une contribution majeure à ces objectifs. Nos sociétés ne peuvent survivre sans valeurs et sans principes», a-t-il poursuivi avant de conclure par : «Qu’il repose en paix».

Le ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre, Xavier Bettel, a lui aussi exprimé sa tristesse. Rappelant sur X que même si «nos points de vue n’ont pas toujours coincidés», «nous partagions un profond respect l’un pour l’autre et pour les perspectives de chacun», a-t-il rappelé. Et de conclure : «On se souviendra de lui pour son humilité, son engagement envers les pauvres et ses efforts pour moderniser l’Église.»

La bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer a également réagi : «C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Sa Sainteté le Pape François, survenu ce matin», a-t-elle déclaré dans un communiqué. «Bien que nous sachions que son état de santé était fragile, la nouvelle de son départ en ce lundi de Pâques nous touche profondément.»

Elle a aussi évoqué la venue du pape le 26 septembre dernier : «Nous gardons un souvenir ému de sa visite (…), au cours de laquelle il s’est adressé avec bienveillance à la population luxembourgeoise. Nous sommes honorés par cette marque d’attention et profondément reconnaissants du temps qu’il a consacré à notre communauté lors de ce moment mémorable.»

Enfin, «en mon nom personnel, ainsi qu’au nom du collège échevinal et du conseil communal de la Ville de Luxembourg, j’adresse mes condoléances les plus sincères à l’Église catholique, à la communauté catholique luxembourgeoise et à l’ensemble des fidèles à travers le monde, durement touchés par cette perte douloureuse», a-t-elle conclu.

La réaction de la Cour grand-ducale

(photo archives Editpress)

Le Grand-Duc Henri a aussi tenu à témoigner de sa tristesse : «La Grande-Duchesse et moi sommes très attristés par l’annonce du décès de Sa Sainteté le Pape François», a-t-il déclaré. «Une tristesse d’autant plus grande que nous avons encore eu l’honneur et l’immense joie de l’accueillir en Visite officielle au Luxembourg en octobre dernier», a-t-il rappelé.

Louant les qualités et la dévotion du pape, qui fut «un homme de grande compassion, partageant les maux et les souffrances d’autrui», le Grand-Duc a conclu en précisant ce que représentait le pape François : «Il a été, pour nous et pour le monde au-delà de l’Église, un guide spirituel».

L’hommage de l’̉Église luxembourgeoise 

L’Église luxembourgeoise a bien évidemment réagi avec gravité au décès du pape François.

«L’Église catholique est en deuil d’un homme qui n’a pas hésité à aborder avec courage et de manière non conventionnelle des thèmes difficiles tels que la migration, les abus, la crise climatique, la guerre, les personnes en marge de la société et le manque de solidarité, et à s’impliquer dans le discours social», a déclaré l’archevêché mettant ainsi en avant le courage du pape François et son souci des personnes rejetées par la société.

Dans une première prise de position, indique encore l’Église luxembourgeoise, le cardinal Jean-Claude Hollerich «a surtout rendu hommage à l’engagement inestimable du pape François en faveur des plus faibles et des réfugiés». Celui qui avait été élevé au rang de cardinal le 5 octobre 2019 par le pape François a aussi souligné l’importance de l’approche synodale pour la future avancée commune dans l’Église.

Une émotion planétaire

Le président français Emmanuel Macron a adressé « ses condoléances aux catholiques du monde entier », rendant hommage à un homme qui a toujours été « aux côtés des plus vulnérables et des plus fragiles ».

Outre l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal et les autres pays européens ont présenté leurs condoléances. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a décrit « un grand homme » tandis que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen évoquait « son humilité et son amour si pur pour les plus démunis ».

La Maison-Blanche a rendu hommage au pape par un bref message sur le réseau social X indiquant : « Que le pape François repose en paix ». Le message est accompagné de photos du défunt pape rencontrant le président Donald Trump et le vice-président JD Vance, ce dernier ayant été reçu dimanche pendant quelques minutes par François, décédé à l’âge de 88 ans lundi matin. En Argentine, le président Javier Millei a exprimé sa « profonde douleur » à l’annonce de sa mort, saluant sa « bonté » et sa « sagesse » malgré des « différences mineures » avec lui.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué un pape qui « a prié pour la paix en Ukraine », tandis que le président russe Vladimir Poutine évoquait un « dirigeant sage » et un « défenseur constant des hautes valeurs de l’humanisme et de la justice ». Il a souligné que le pape avait « contribué activement au développement du dialogue entre les Églises orthodoxe russe et catholique romaine, ainsi qu’à une interaction constructive entre la Russie et le Saint-Siège ».

Le président israélien, Isaac Herzog, a salué « un homme de foi profonde et de compassion sans fin » tandis que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a rendu hommage à « un ami fidèle du peuple palestinien ». Le Liban a perdu « un ami cher » et un « fervent soutien », a réagi le président Joseph Aoun, évoquant une « perte pour toute l’humanité ».

L’Union africaine a rendu hommage à un « avocat inébranlable de la paix ». En Inde, le Premier ministre, Narendra Modi, a qualifié le pape François de « modèle de compassion, d’humilité et de courage spirituel ». Au Bangladesh, le chef du gouvernement provisoire, Muhammad Yunus, a pleuré un « véritable ami et une âme sœur », voyant en François une figure « d’humilité et de compassion ».


Sur la place Saint-Pierre, stupeur et recueillement : « Un grand pape est parti »

« C’est un grand pape qui est parti », souffle Fabio Malvesi, encore sous le choc, comme de nombreux fidèles et touristes affluant place Saint-Pierre après l’annonce lundi matin de la mort à 88 ans du pape François.

En ce lundi de Pâques, fête religieuse extrêmement importante et jour férié en Italie, beaucoup de Romains avaient prévu de passer par la place Saint-Pierre au Vatican.

« J’étais là par hasard, j’ai entendu la nouvelle dans un magasin à la radio, c’est un grand pape qui est parti, il a changé bien des choses, brisé des barrières. C’était une grande personne, simple », résume Fabio Malvesi, 66 ans, qui fume nerveusement une cigarette.

Derrière lui, des équipes de télévision commencent à déployer leurs caméras sur la grande place entourée de la célèbre colonnade du Bernin, dominée par l’imposante silhouette de la basilique Saint-Pierre.

La place Saint-Pierre, ce lundi matin. (photo AFP)

« Hier on était à la messe de Pâques (…) et ce matin, en marchant, on a reçu des infos sur sa mort. Donc on est venu ici pour rendre hommage au pape parce que c’est une grande émotion, une grande tristesse pour toute la population », explique Marius Cesbondarnaud, 17 ans, de Paris.

Plus loin, des policiers discutent du dispositif de sécurité à mettre en place pour faire face à l’afflux de fidèles.

Le préfet de police de la capitale italienne a convoqué une réunion en milieu de journée pour décider des mesures de sécurité à instaurer, aussi bien pour les fidèles que pour les personnalités du monde entier qui viendront pour les obsèques du pape argentin, dès que la date sera connue.

Au bord des larmes, Cristina Borsetto ne peut s’empêcher de faire le lien entre le pape François, élu en 2013, et son fils cadet, né précisément cette année-là.

« C’est un moment difficile pour nous chrétiens, encore plus pour notre famille, car cela me rappelle la naissance de mon fils », explique cette femme au foyer, venue à Rome de Padoue (nord-est de l’Italie) pour le week-end pascal.

« C’est un pape qui a toujours été d’une extrême spontanéité et simplicité (…) Il représentait Dieu, l’autorité suprême de l’Église, mais il n’était pas trop éloigné des gens ordinaires », rappelle-t-elle.

Glas

Alors que le glas a commencé à résonner à partir de 10 h 35 dans toutes les églises de Rome, deux couples de touristes français ont le sentiment de vivre « un moment historique ».

« Ça nous a fait quelque chose, ce sont des Romains qui nous l’ont annoncé, ils étaient tristes. On partage leur tristesse, sans être plus croyants que ça », résume Pascale Girard, 57 ans.

« C’était un pape qui était quand même proche des gens, peut-être un peu plus pauvres. Il venait d’Amérique latine et de ce côté-là, ça avait tranché avec Benoît (XVI, son prédécesseur allemand, NDLR). On a trouvé que c’était un pape humain, moderne », insiste-t-elle.

En cette année de Jubilé, une « année sainte » organisée tous les 25 ans, des pèlerins du monde entier convergent vers Rome et ce lundi ne fait pas exception à la règle: ils sont des milliers, italiens, sud-américains ou philippins, à se diriger vers Saint-Pierre.

Ils sont cornaqués par des bénévoles portant des chasubles vertes, comme Royben Noris qui a du mal à cacher sa tristesse: « Nous sommes vraiment tous étonnés parce qu’hier (dimanche), il était sur la Place Saint-Pierre, il a fait le tour complet de la place sans assistance ni oxygène ».

« Cela avait été une grande joie pour tout le monde de le voir à nouveau sur la Place Saint-Pierre », raconte ce Vénézuélien de 33 ans, trop ému pour pouvoir continuer à parler.

« Malheureusement, nous nous y attendions tous, mais après sa sortie de l’hôpital, je ne pensais pas que c’était imminent (…) C’est triste… », déplore Valeria De Filippis, 37 ans.

(avec AFP)