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Cavalcade de Diekirch : «Les gens se donnent à fond» 


Le cortège de la cavalcade s’étend sur environ deux kilomètres. 

Spectateur de longue date, Claude Wanderscheid est au comité d’organisation de la cavalcade de Diekirch depuis 2019. Une position qui lui a permis de voir le carnaval évoluer au fil des années.

La cavalcade, qui a lieu ce dimanche dans les rues de Diekirch, a vu défiler bien des gens depuis sa création. Parmi eux, Claude Wanderscheid n’arrive presque plus à compter le nombre d’éditions qu’il a connues. «J’ai dû commencer à venir en tant que spectateur en 1996-97, se souvient-il. À l’époque j’étais dans l’armée, donc j’habitais un peu à Diekirch.» Fan de carnaval depuis tout jeune, Claude a rapidement pris le pli de revenir chaque année. Une assiduité qui l’a peu à peu rapproché des membres du comité d’organisation.

Mais c’est d’abord en tant que membre de jury qu’il a mis un pied de plus dans la cavalcade. «Ma compagne était déjà dans le jury et une année, vers 2011-2012, c’est elle qui m’a recruté.» Organe complètement autonome et indépendant du comité, le jury a un rôle important puisqu’il est chargé de départager tous les groupes participants et de décerner les prix selon plusieurs critères (qualité, originalité et ambiance). «Avant, les jurés était sur un char devant lequel passaient tous les groupes. Mais depuis une quinzaine d’années, ils sont sur le parcours car il y a de plus en plus d’animations. Et comme ça, les gens ne savent pas qui est dans le jury.»

La cavalcade en chiffres

200 000 euros de budget
34 000 visiteurs en 2024
8 à 10 mois d’organisation
Environ 2 000 mètres de cortège
1 800 personnes impliquées dans le cortège
52 groupes invités
5 tonnes de bonbons, chocolats, gadgets… distribués

Quelques années après, en 2019, Claude plonge définitivement dans l’organisation de la cavalcade en intégrant cette fois le comité dont il devient le secrétaire un an plus tard. En passant de l’autre côté du miroir, il découvre toute une facette du carnaval qu’il ne connaissait pas. «Quand on est membre du jury, on vient seulement le jour même mais quand on est au comité c’est pour toute l’année.» Une nouvelle charge de travail qui n’a cessé de croître en parallèle du succès de la cavalcade. «Aujourd’hui il y a plus de 30 000 personnes, à l’époque où j’étais spectateur, on était peut-être 10 ou 15 000», estime Claude.

Aujourd’hui, l’organisation d’une édition prend entre 8 et 10 mois, de quoi occuper une bonne partie de son temps libre. «On commence par un débriefing avec la police, le CGDIS et la mairie, la semaine suivant la cavalcade. Ensuite on se laisse deux mois de repos mais à partir juin on se met sur l’organisation de la prochaine édition avec la recherche de sponsors.» En tant que secrétaire, Claude se charge notamment de la partie administrative. «Je ne pensais pas qu’il y avait autant de travail mais on est une très bonne équipe composée de seulement sept personnes.» Même si chacun a sa tâche assignée, le petit groupe se retrouve régulièrement par exemple pour distribuer les affiches.

Membre du comité d’organisation depuis 2019, Claude Wanderscheid a commencé comme membre du jury.

Des innovations chaque année

Malgré les responsabilités, Claude ne donnerait sa place pour rien au monde surtout au vu des souvenir accumulés. L’un des plus marquants est lié à la pandémie. Annulée en 2021, la cavalcade est revenue en 2022 mais à une date différente. «D’habitude, nous sommes les premiers à lancer la saison des carnavals mais cette année-là, nous avons été les derniers.» Après avoir tout préparé pour organiser la cavalcade en hiver, avec même la mise au point d’un plan sanitaire, l’édition a été annulée par les autorités. Les festivités ont donc été repoussées en mai et sont restées les mêmes à quelques détails près. «Quand on a fini, il faisait encore jour !»

Au-delà de cette année exceptionnelle, le comité a su faire évoluer la manifestation pour rester dans l’air du temps. S’il n’y a jamais de gros changement, chaque année amène une innovation faisant doucement bouger la formule (lire ci-dessous). Des idées qui entraînent toujours un peu plus de travail pour les organisateurs comme l’instauration de gobelets réutilisables depuis 2 ans ou d’une place familiale permettant d’accueillir plus facilement les enfants. Des améliorations nécessaires pour toujours garder cette tradition vivante même plus de 150 ans après. Claude, lui, est prêt à signer pour de nombreuses années encore tant il ne se lasse pas de cette ambiance si particulière. «Quand on voit la joie des clubs et la qualité des chars. Les gens se donnent à fond.»

Les nouveautés de l’édition 2025

Chaque édition apporte son lot d’améliorations et celle-ci ne fait pas exception. La place familiale, un endroit sans alcool et sécurisé pour les jeunes enfants, a été agrandie et se tiendra près du Wirtgenschlass de 12 h à 18 h avec le soutien des Dikricher Guiden a Scouten. Des animations seront organisées à cet endroit, comme de la musique de carnaval pour les enfants, du facepainting, un château gonflable, des confiseries et un stand de grillades à partir de 12h. Autre nouveauté, le billet d’entrée pour la cavalcade donnera le droit (sous réserve de place) d’accéder à l’Eldoradio After Cavalcade Party.

Les transports ont également été revus à la hausse avec un train supplémentaire mis en place par les CFL après minuit ainsi qu’une réorganisation des navettes P&R. Elles partiront de Deich à Ettelbruck, du Fridhaff Zano et du Bloen Eck
Stegen. Les horaires sont disponibles sur le site de la cavalcade.

Claude Wanderscheid apprécie que les groupes mettent le paquet sur la qualité des chars et des costumes. Photo: archives editpress/tania feller