Un exercice national de sûreté nucléaire et civile à la centrale de Cattenom sera organisé les mercredi 11 et jeudi 12 mai prochain. L’objectif est de tester le dispositif d’alerte et l’organisation de crise en cas d’accident. La simulation n’aura aucun impact sur la population.
La dernière simulation d’accident nucléaire à Cattenom date d’octobre 2017. Cinq ans après, les pouvoirs publics et EDF organisent un nouvel exercice de sûreté à la centrale, les mercredi 11 et jeudi 12 mai prochain. À portée nationale, cette manœuvre a pour objectif de tester le dispositif d’alerte et l’organisation de crise qui seraient déployés par les services de l’État et EDF. L’exercice «
Vérifier la bonne coordination et la réactivité de tous les acteurs
À partir d’un scénario fictif non connu des participants et élaboré par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) à Paris, la simulation grandeur nature d’un accident permettra de vérifier la bonne coordination et la réactivité de tous les acteurs sur le terrain, des services de la préfecture aux communes en passant par les sapeurs-pompiers et les opérateurs de la centrale.
«Cet exercice nous permettra de voir si la communication et le relais des décisions de l’État restent efficaces dans le cas très improbable d’un rejet radioactif dans l’atmosphère», appuie le préfet.
Concrètement, l’État souhaite se prémunir d’un vent de panique général en s’assurant que toutes les mesures de crise seront bien appliquées par les acteurs publics : mise à l’abri des populations, évacuations organisées, restrictions de circulation, prise de pastille d’iode et même une simulation de la pression médiatique.
16 communes participent
C’est la première fois que ce type d’exercice est organisé depuis l’extension du périmètre du plan particulier d’intervention (PPI) autour du centre nucléaire de production électrique de Cattenom. Celui-ci avait été porté à 20 km en 2019, au lieu des 10 km précédemment.
Si les 112 communes du dispositif ont été associées à la simulation, seules 16 d’entre elles se sont portées volontaires pour participer (Audun-le-Tiche, Basse-Ham, Boust, Buding, Cattenom, Distroff, Elzange, Guénange, Hagen, Hayange, Hettange-Grande, Klang, Kœnigsmacker, Oudrenne, Richemont et Volmerange-les-Mines). «Effectivement, c’est peu, mais elles demeurent représentatives du PPI», estime la préfecture.
Bien qu’hors du périmètre, la ville de Metz et sa métropole seront également mobilisées, le 12 mai. «La seconde journée sera consacrée à tester notre capacité à évacuer la population. Metz est la seule commune du secteur capable d’accueillir le plus grand nombre de personnes en cas d’accident», explique Laurent Touvet. Les états voisins (Luxembourg, Sarre et Rhénanie-Palatinat) ont souhaité également prendre part à cet exercice. À son issue, un bilan sera réalisé et des modifications pourront être apportées «afin d’améliorer l’efficacité du dispositif».
L’exercice national de sûreté nucléaire intervient à la centrale de Cattenom alors que cette dernière, comme d’autres en France, est concernée par un phénomène de corrosion ou la présence de fissures sur certains réacteurs. Sur la centrale mosellane, EDF confirme avoir relevé «des indications» d’une possible corrosion sous contrainte sur le circuit de refroidissement de secours du réacteur n°3, mis à l’arrêt jusqu’à la mi-août pour inspection.
Jérôme Le Saint, directeur de la centrale de Cattenom, se veut rassurant et garantit que ces fissures de «quelques millimètres» ne présentent «aucun risque» pour la sûreté des installations. «Le réacteur pourrait même fonctionner en l’état sans souci», affirme-t-il. Les expertises sont encore en cours et devraient durer «quelques semaines».
La tranche 4 est stoppée également pour des opérations de maintenance prévues de longue date. Elle devrait subir des investigations sur les circuits d’injection de secours pour détecter d’éventuels signes de corrosion. Pour l’heure, deux unités de production de la centrale, sur les quatre donc, fonctionnent normalement.
Moi qui habite à côté, je dors sur mes deux oreilles.