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Catherine Ringer chante les Rita, 40 ans que « c’est comme ça »


Catherine Ringer chantera les Rita Mitsouko, sa formation phare des années 80, à la Philharmonie de Paris ce week-end (Photo : AFP).

Ils s’étaient rencontrés il y a 40 ans. Fred Chichin n’est plus là mais l’air se charge toujours d’électricité quand leur répertoire résonne. Démonstration ce week-end avec Catherine Ringer qui chante les Rita Mitsouko à la Philharmonie de Paris.

Le nom définitif du groupe n’apparaît qu’en 1981 mais les deux astres ont conjugué leurs trajectoires sur scène et en dehors deux ans auparavant. La disparition brutale de Fred Chichin fin novembre 2007 met fin au duo le plus créatif du rock français.

« Je n’ai pas l’impression que qui que ce soit occupe la place qu’ils occupaient », observe le rock-critique Michka Assayas. « Ils ont toujours eu une place à part, ils n’ont jamais fait partie d’un courant, n’ont jamais été portés par une mode. Ils venaient d’ailleurs ».

Ce binôme avait « un lien avec l’avant-garde artistique, le surréalisme, dada », ajoute l’auteur d’un dictionnaire du rock de référence. « Ça se voyait dans leurs premiers clips, dans leur façon de danser. On avait presque l’impression de voir du Jean-Christophe Averty. Ils défrichaient un territoire que le grand public ne connaissait pas ».

Vidéo-clips gagnants

L’esthétique de leurs vidéos marque les esprits, avec les costumes de Jean Paul Gaultier et Thierry Mugler pour « Marcia Baila » et la patte Jean-Baptiste Mondino pour « C’est comme ça ».

La signature des Rita, c’est aussi ce côté « grinçant », comme « Le petit train » qui « parle des camps de concentration sur une mélodie enfantine », relève Michka Assayas.

« Une chanteuse démente »

« Certaines chansons sont un peu mystérieuses au niveau texte (…) j’aimais bien ça, que ce ne soit pas si évident, que le côté gai et fleuri pouvait cacher quelque chose d’atroce ou de douloureux », reconnaît Catherine Ringer dans une vidéo sur le site de la Philharmonie. Ça faisait partie de mon écriture (…) dans mes textes, il y a plusieurs facettes ».

Assayas se souvient de son premier contact avec leur musique, quand « jeune critique à Rock & Folk, à la rubrique 45 tours » il avait reçu « Don’t forget the nite ».

« J’avais trouvé ça très bien, ce que je captais c’est qu’il y avait un lien avec T.Rex, ils avaient d’ailleurs le même producteur, Tony Visconti, qui était aussi celui de Bowie et des Sparks ». Avec ces derniers, les Rita ont d’ailleurs chanté « Singing in the shower ».

Assayas leur trouve un « côté moderne, urbain », et « contrairement aux stars à l’époque, Téléphone puis Aubert par exemple, il y avait ce côté plus international, qu’ils faisaient naturellement, comme un poisson dans l’eau ».

Catherine Ringer, aux yeux du chroniqueur actuel de France Inter, est « une chanteuse démente, la plus grande chanteuse de rock au sens large au monde ». Samedi et dimanche, elle chante les Rita à la Philharmonie. La fête débute ce vendredi, jour de la sortie de l’anthologie des Rita Mitsouko (albums remasterisés en CD ou vinyles), avec une soirée qui regroupe les « Amitsouko », soit des formations choisies par Catherine Ringer comme Fat White Family, Minuit (où l’on retrouve les enfants Ringer-Chichin), Lulu Van Trapp ou encore Roberto Basarte.

AFP