Le chef de la police de Catalogne est arrivé vendredi matin à l’Audience nationale de Madrid, un tribunal notamment en charge des affaires de sécurité nationale, où il est poursuivi pour « sédition », a constaté un journaliste de l’AFP.
Josep-Lluis Trapero est convoqué comme ses adjoints et les chefs des deux principales associations indépendantistes de Catalogne pour les troubles ayant accompagné des arrestations et perquisitions en Catalogne, et alors que le gouvernement séparatiste de la région envisage une déclaration unilatérale d’indépendance.
Trapero, qui avait fait la Une de la presse internationale en tant que dirigeant de l’enquête sur les attentats jihadistes ayant fait 16 morts à Barcelone et Cambrils, les 17 et 18 août, n’a pas fait de déclarations.
Quatre personnes sont poursuivies: Josep Lluis Trapero, Teresa Laplana, une autre responsable de police catalane, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, présidents de deux plus puissantes associations séparatistes, l’Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium.
La justice les a convoqués en tant qu’inculpés dans le cadre d’une « enquête pour sédition » liée à des manifestations survenues les 20 et 21 septembre à Barcelone.
Des manifestants encouragés par l’ANC et Omnium avaient alors bloqué des gardes civils dans leur bâtiment pendant des heures et avaient endommagé leurs véhicules, des faits passibles de quinze ans de prison.
Accompagné d’élus indépendantistes
Les inculpés étaient accompagnés d’un petit groupe d’élus indépendantistes catalans mais aussi d’élus nationalistes basques de droite et de la gauche indépendantiste.
Ces derniers n’ont pas été autorisés à les accompagner à l’intérieur. Et, narguant la police qui garde le bâtiment l’un d’entre eux agitait un bulletin de vote comme ceux utilisés lors du référendum d’autodétermination interdit de dimanche en Catalogne.
La tenue de ce scrutin en dépit de son interdiction par la Cour constitutionnelle a déclenché la plus grave crise politique en Espagne depuis la restauration de la démocratie en 1977.
Les dirigeants séparatistes catalans, qui estiment avoir remporté le référendum avec 90% des voix et un taux de participation de 42,3% envisagent de déclarer l’indépendance unilatéralement, posant un risque majeur pour la stabilité de l’Europe.
Ils sont prêts à le faire même si ce scrutin ne remplit pas les critères exigés dans ces circonstances (commission électorale indépendante, secret du vote, assesseurs….).
Le parquet a la possibilité de requérir le placement en détention provisoire des inculpés à l’issue de leur comparution mais il n’avait pas encore annoncé sa position sur ce point vendredi matin.
Le Quotidien / AFP