Le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes (MEGA) et l’Université du Luxembourg ont présenté mardi les résultats de l’étude #lëtzstereotype18. Ou la nécessité de casser les stéréotypes liés aux sexes dès le plus jeune âge.
L’étude – disponible sur le site de l’UNI – qui analyse les causes et les facteurs influents sur la construction de stéréotypes, a été menée entre novembre et décembre dernier auprès de jeunes luxembourgeois(e)s de 14 à 30 ans interrogés sur « les attitudes, préjugés et stéréotypes » réciproques concernant les deux sexes.
Lutter contre les stéréotypes reste « un des objectifs principaux » en matière d’égalité de genre. Puisque dès le plus jeune âge, filles et garçons sont conditionnés, quel que soit l’environnement familial et social, par « l’assignation à des rôles sociaux spécifiques ». Des « normes », ancrées culturellement dans les mentalités, qui sont « transmises et intégrées de façon inconsciente comme étant naturelles » mais souvent génératrices plus tard de discriminations et d’inégalités.
Les stéréotypes conditionnent en effet les futures orientations scolaires et professionnelles : il est communément admis que les garçons se dirigent vers des études scientifiques, tandis que l’on voit davantage des profils littéraires pour les filles, par exemple.
Sortir des sentiers battus
Les stéréotypes influencent aussi la perception que les deux sexes ont l’un de l’autre dans les sphères privées et familiales (tâches ménagères, éducation des enfants etc.).
La lutte repose particulièrement sur les piliers de l’éducation et de l’enseignement supérieur, comme le note la ministre Taina Bofferding : « Le choix pour les études et les professions est trop souvent guidé par des stéréotypes liés aux sexes, ce qui empêche nos élèves – filles et garçons – de suivre leurs passions et de bâtir leur parcours académique et professionnel sur leurs vrais talents ». Nombre de jeunes adultes estiment effectivement devoir brider leurs aspirations afin d’entrer dans les « bonnes cases ».
D’où la nécessité, pour déconstruire les schémas de pensée et modèles établis, d’ « entamer une analyse scientifique approfondie », selon le responsable du projet de recherche, le professeur André Melzer. Ou comment sortir des sentiers battus pour réussir à trouver la route d’une société plus égalitaire.