Avec une approche plus sectorielle, les différentes missions économiques menées par la Chambre de commerce à l’Expo universelle ont fait mouche : les premiers échos des entreprises luxembourgeoises sont positifs.
Alors que l’exposition universelle de Dubaï s’achèvera jeudi prochain après six mois de rayonnement mondial pour les 192 nations présentes, l’heure est au bilan. Et pour le Grand-Duché, il s’annonce particulièrement bon.
D’abord parce que la fréquentation du pavillon national vient d’atteindre les 645 000 visiteurs, soit 4 000 à 7 000 personnes par jour, et que la barre des 700 000 pourrait bien être franchie avant la clôture.
Ensuite, parce que la Chambre de commerce, l’un des principaux sponsors avec près de 3 millions d’euros déboursés pour cette édition, fait état d’un carton plein : les premiers échos, rapportés hier matin depuis l’émirat dubaïote par Luc Frieden et Carlo Thelen, respectivement président et directeur général de l’organisation, sont tous positifs.
100 % de satisfaction
«Pas moins de 273 représentants de 161 entreprises luxembourgeoises ont fait le voyage (contre 105 à Shanghai il y a 12 ans, NDLR) pour prendre part aux six missions sectorielles et 100 % d’entre eux se disent satisfaits, ce qui est presque incroyable vu le contexte», souligne Carlo Thelen.
Ce contexte, c’est un début d’année marqué par la vague Omicron et une explosion de cas positifs en janvier qui a empêché la moitié des intervenants de la Sustainability Mission de monter dans l’avion.
Pas de souci en revanche pour l’ICT Mission, organisée en octobre avec la participation de 32 entreprises actives dans les technologies de l’information et de la communication, qui a rapidement bénéficié de retombées positives.
«Certaines sociétés sont revenues quelques semaines plus tard pour signer des contrats», confie Carlo Thelen. La semaine Made in Luxembourg, au service d’une douzaine de PME souhaitant s’internationaliser, a aussi très bien marché, leur offrant «une très belle aventure», commente-t-il.
«Le Grand-Duché a une carte à jouer»
Enfin, marque de fabrique de la Chambre de commerce, le Matchmaking Event s’est déroulé sans encombre et a donné lieu à pas moins de 650 meetings B2B, permettant à 33 entreprises du Luxembourg de nouer des contacts avec 250 entreprises de 13 pays du monde.
Une excellente nouvelle pour le directeur général : «Les Émirats arabes unis sont un poids lourd du commerce mondial et offrent une porte d’entrée régionale vers d’autres marchés», rappelle-t-il.
«Sans compter que leur politique de diversification pour être moins dépendants de l’énergie donne lieu à une demande d’importation et là, le Grand-Duché a une carte à jouer, que ce soit pour l’acier ou le verre. Le potentiel de collaboration est énorme et va stimuler nos exportations de biens et services.»
Approche basée sur le réseautage
Cette toute nouvelle approche, plus sectorielle, basée sur le réseautage, impliquant des partenaires identifiés et avec un programme concocté sur mesure pour les entreprises engagées, contraste avec ce qui avait été proposé à Shanghai en 2010 – une mission tournée vers le marché chinois, seulement une semaine dédiée au commerce – et semble constituer une formule gagnante.
Si bien que l’assemblée plénière de la Chambre de commerce ne s’y trompe pas : ses 24 membres élus se sont d’ores et déjà prononcés en faveur d’une participation à la prochaine exposition universelle à Osaka en 2025, avec une contribution similaire à celle de Dubaï… à condition que l’accent soit de nouveau mis sur le volet économique et commercial.
Les questions éthiques au second plan
Face aux critiques récurrentes sur les échanges économiques et commerciaux avec les pays qui bafouent les droits humains, Luc Frieden, qui préside également Eurochambres, l’association européenne des Chambres de commerce et d’industrie, se montre très clair : «Il serait fou de ne commercer qu’avec les pays dont nous partageons l’ensemble des valeurs et des principes. Cela nuirait en premier lieu au développement économique et social de ces pays et de leurs habitants, et on les isolerait en les poussant dans d’autres directions, ce qui, in fine, serait mauvais pour la paix et pour l’économie internationale.»
Il clarifie au passage la position de la Chambre de commerce luxembourgeoise : «Nous continuons à plaider pour un commerce international ouvert, équitable, selon des règles convenues, et en aucun cas pour le repli sur soi»
Et Luc Frieden annonce que les activités vont encore se renforcer avec le Moyen-Orient, l’Europe de l’Est ou l’Asie. «C’est à travers le commerce international qu’on crée de la croissance et des emplois au Luxembourg (…) Nous refusons donc le protectionnisme et la sélectivité trop accentuée.»