Accueil | A la Une | [Carré de Guy] La corruption dans le foot belge est «lamentable»

[Carré de Guy] La corruption dans le foot belge est «lamentable»


Comme chaque mercredi, l’ancien sélectionneur du Luxembourg Guy Hellers pose son regard sur le foot local et international. Ça pique, c’est passionné et ça vibre football ! Morceaux choisis…

Corruption dans le football belge : « j’ai été approché deux fois dans ma carrière »…

Ce qui se passe actuellement dans le football belge est lamentable, scandaleux et dégoûtant. Fraude fiscale, blanchiment d’argent et trucage de matches, voilà le menu.
Des agents de joueurs, dirigeants de clubs, entraîneurs, joueurs, journalistes et hommes de droit sont impliqués dans ce marasme de magouilles. Trop d’argent, c’est le fléau de notre football, et pas uniquement en Belgique. Chapeau aux enquêteurs qui essaient maintenant de faire table rase. C’est peut-être «LA» chance pour tout l’univers du football de mettre certaines règles, beaucoup plus rigoureuses, en place pour que le football devienne honnête. La FIFA doit se rendre compte que beaucoup de passionnés sont écœurés de ses pratiques illicites et qu’une transparence, à tous les niveaux, doit être installée au risque de perdre pas mal d’adeptes.
Beaucoup d’agents de joueurs ne voient que leur intérêt et leurs profits. Ils sont capables de tout pour faire signer un jeune ou moins jeune dans leur écurie. Un ami agent de joueur vient de se faire piquer un joueur qui était encore sous contrat, de façon scandaleuse et pourrie. Le joueur en question joue à Liverpool. Tous les moyens sont bons et il n’y a aucun scrupule dans ce milieu.
Tiens, un de mes anciens coéquipiers du Standard… Quand il a endossé son survêt d’entraîneur, il a sombré jusqu’à aller truquer des matches. À la fin de la chanson, il a fait de la taule.
Lors de ma carrière en tant que joueur, j’ai été approché à deux reprises pour lever le pied. La première fois, c’était en équipe nationale et la seconde avec le Standard. Les deux fois, j’ai coupé court. Faire un truc pareil, cela m’aurait poursuivi toute ma vie. Non merci !

Belarus-Luxembourg : «Quand on veut jouer au plus malin…»
Perdre à Minsk contre le Belarus, ce n’est pas un drame en soi, mais ce qui m’interpelle, m’énerve et où je me pose des questions, c’est que nos responsables sportifs, après maintes rencontres, n’ont pas encore cerné les caractéristiques de cette équipe. Le match au sommet dans le groupe D a tourné à l’avantage pour les hommes de Kriushenko. Le Belarus ne dispose plus de grands joueurs. Malgré la présence d’un Alexander Hleb qui m’a fait en tant que sélectionneur des misères, nous avions battus l’équipe biélorusse à Gomel. Hleb a fait les beaux jours d’Arsenal et de son équipe nationale et il n’a pas été remplacé en tant que tel.
Vendredi passé à Minsk, on encaisse seulement un but mais si on en prend plusieurs on n’a rien à dire. Le Luxembourg n’a eu qu’une réelle chance, un tir non cadré. C’était sur un centre de Jans et la reprise de la tête d’Olivier Thill. La première période n’était pas bonne. La seconde mi-temps, on a fait preuve de courage et de volonté mais là, l’équipe biélorusse avait changé son schéma tactique. Le plan mis en place par le coach Kriushenko a marché à merveille. Il faudra qu’on m’explique la position de Turpel et d’Olivier Thill. Turpel, physiquement déjà éprouvé avec tous les matches qu’il joue depuis quelques mois, doit évoluer sur une position qu’il n’aime guère et, en plus, c’est une position où le volume des courses est actuellement trop important pour lui.
Olivier Thill? Sa position est au centre du terrain. Il rayonne quand il touche beaucoup de ballons et quand il est impliqué dans le jeu. Peut-être que notre sélectionneur a voulu surprendre son homologue. Mais quand on veut jouer au plus malin, voilà ce qui risque d’arriver. Anthony Moris, notre dernier rempart, nous avait habitués à mieux, mais à Minsk, il était à la chasse aux papillons. Chris Philipps sort d’une blessure et on voit qu’il est en manque de compétition. Mais malgré ce contrecoup, il reste précieux. Christopher Martins? Surprenant. Actuellement, il lui faut un joueur chevronné à ses côtés pour le rassurer. Il ne peut pas tout faire sinon des mauvaises relances seront à l’ordre du jour. Pour faire court, au niveau football c’était maigre et au niveau tactique, Kriushenko reste vainqueur de Holtz. Luc Holtz, qui veut bien «protéger» ses joueurs, s’est rendu ridicule avec ses déclarations d’après-match.

Saint-Martin :  «C’était un must»
Une victoire contre Saint-Marin était un must. Avec une très bonne entame de match et un but dès la quatrième minute de Turpel, le match avait pris la tournure qu’il fallait. Les joueurs de Franco Varrella étaient beaucoup trop limités pour pouvoir revendiquer quoi que ce soit. Trop d’espaces entre les lignes, pas d’agressivité dans le bon sens du terme dans leurs gestes défensifs. À part leurs maladresses et les coups donnés maladroitement et méchamment, ils n’ont rien montré. La circulation de balle était inexistante. J’envie les joueurs actuels de l’équipe nationale. Qu’est-ce que j’aurais aimé jouer des matches pareils avec la sélection! Quel plaisir, quel amusement. Mais, il y a quelques années, mes coéquipiers et moi on n’avait pas l’opportunité de rencontrer des nations qui se trimbalent à la fin du classement FIFA. Saint-Marin, à onze, n’avait déjà pas voix au chapitre mais à dix, c’était… moins qu’un bon entraînement pour la sélection luxembourgeoise. Ce qui m’a manqué dans ce match, c’est le rythme quand l’adversaire s’est retrouvé à dix. Pas la vitesse des courses effectuées, mais la rapidité et le rythme des échanges de passes.
Dès qu’on jouait à une, deux touches de balle, notre adversaire éprouvait d’énormes difficultés. 3-0, c’est bien. Mais deux, trois buts en plus auraient été importants. Il y avait de la place pour les mettre. J’espère que Luc Holtz dispose de tous ses joueurs, que la préparation sera bonne et que les supporters de l’équipe nationale seront nombreux pour la venue du Belarus au Josy-Barthel.

Retrouvez la chronique de Guy Hellers en intégralité dans l’édition papier de ce mercredi.