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Carole Dieschbourg « ni contre une industrie en particulier, ni contre le développement économique »


Pour Carole Dieschbourg, le Luxembourg est doté d'une économie ouverte, un atout qu'il faut préserver tout en le développant de manière responsable. (Photo: Didier Sylvestre)

Dans un entretien au Quotidien, la ministre de l’Environnement explique sa position sur le développement économique du pays, qu’elle veut responsable, en adéquation avec les ressources disponibles. Carole Dieschbourg réitère également sa ferme opposition à l’énergie nucléaire, contre laquelle elle veut créer une alliance en Europe.

Carole Dieschbourg n’est pas l’ennemie du développement économique. Revenant sur la polémique qui l’a vue s’opposer au ministre de l’Economie, Etienne Schneider, sur l’installation de deux nouvelles usines dans le sud du pays, la ministre de l’Environnement plaide, dans un entretien au Quotidien, pour «un développement économique responsable». « Je ne suis ni contre une industrie en particulier, ni contre le développement économique», dit-elle en référence au fabricant de laine de roche Knauf et au producteur de yaourts Fage. «On a une économie ouverte et nous voulons rester ouverts», déclare Carole Dieschbourg. «Nous voulons continuer à être multilingue et multiculturel. Nous travaillons bien avec les frontaliers et toute une multitude de personnes. Je crois que c’est un atout d’être un pays ouvert mais il faut aussi se montrer intelligent pour trouver des solutions aux problèmes de ressources», ajoute la ministre écologiste, qui plaide pour débat public sur la question de la croissance, sujet qui s’est invité dans le débat en vue des élections législatives d’octobre.

Ayant lancé le 5 mars dernier une alliance antinucléaire européenne avec son homologue autrichienne, Carole Dieschbourg réitère son opposition à une énergie «qui coûte chère, qui ne sera jamais sûre et qui ne mènera pas à l’indépendance». Pour la ministre, « il s’agit de réunir des pays qui veulent donner en signal fort contre le subventionnement du nucléaire et en faveur des énergies renouvelables et de l’efficience, qui veulent destiner l’argent à ces moyens de lutter contre le réchauffement climatique». Elle dit son espoir de voir la Belgique tenir sa promesse de sortir du nucléaire en 2025 et la France de réduire la part que tient l’atome dans la production électrique, telle qu’elle s’y est engagée.

Alors que le Luxembourg demande la fermeture des centrales de Cattenom en France et de Tihange et Doel en Belgique, Carole Dieschbourg dit aussi être attentive au projet français Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires hautement radioactifs en cours de réalisation en Lorraine : «À vrai dire, il n’y a pas de solution miracle pour les déchets et il faudra faire un choix responsable. Si l’on ne veut pas prendre ce débat à la légère, il faut aussi veiller à mettre en place des solutions qui soient les moins dangereuses pour la population.»

L’interview de Carole Dieschbourg est à retrouver dans son intégralité dans l’édition papier du Quotidien de ce lundi 14 mai.