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Cargolux dégaze en urgence dans les Ardennes


Afin d'éviter un atterrissage en surcharge, l'équipage a dû larguer du carburant avant de se poser en toute sécurité au Luxembourg. Une procédure d'urgence classique. (illustration Tania Feller)

La vidéo d’un avion Cargolux dégazant son kérosène en plein ciel Ardenais tourne en boucle sur Facebook et provoque l’étonnement des internautes. Une procédure rare mais surtout une procédure d’urgence en cas d’un problème technique. Explications. 

En début de semaine, le vol CV7302 de Cargolux à destination de Singapour a pris la direction des Ardennes belges et a tourné plus d’une heure dans le ciel entre Arlon et Sedan. Sur les vidéos, on peut constater de larges traînées provenant des ailes de l’avionDe quoi inquiéter plusieurs internautes se demandant s’ils ne viennent pas d’assister à un dégazage sauvage. 

Délestage ( dégazage ) de carburant pour ce gros porteur Boeing 747 ✈️( vol Cargolux?? CV 7302 ) pour…

Publiée par Anthony Allard sur Mardi 18 août 2020

Problème technique
Il n’en est rien, même si l’avion a dû se délester d’une partie de son kérosène. Contactée par nos soins, Cargolux a confirmé que « le vol CV7302 à destination de Singapour a dû larguer du carburant». Mais la compagnie aérienne luxembourgeoise de fret explique également qu’il s’agissait d’un impératif à la suite d’un problème technique. « Le vol a connu un problème technique peu après le décollage qui a nécessité son retour à Luxembourg. Afin d’éviter un atterrissage en surcharge, l’équipage a dû larguer du carburant avant de se poser en toute sécurité au Luxembourg. L’avion a été réparé et est de nouveau en service», souligne Cargolux 

En effet, le « dégazage » ou le « délestage » est une procédure d’urgence notamment pour les gros porteurs. Un tel engin ne peut pas se poser sur le tarmac avec ses réservoirs remplis. Si tel était le cas, l’avion serait trop lourd et l’appareil pourrait tout simplement se disloquer et provoquer un énorme accident.  

Pas de risque sanitaire

Dans les commentaires de la vidéo sur les réseaux sociaux, les internautes s’inquiètent également des retombées du kérosène sur la population et les cultures. La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) en France, qui est d’ailleurs la seule habilitée à donner l’autorisation d’une telle procédure dans l’Hexagone, avait déjà expliqué par le passé qu’à une certaine altitude, le kérosène se vaporise en micro-gouttelettes. De plus, le carburant est très volatile à une température d’évaporation très basse. Ainsi, plus de 90% du carburant délesté s’évaporent bien avant d’entrer en contact avec le sol.  

De plus, les compagnies aériennes n’ont aucun intérêt dans cette procédure, sauf à sauver l’avion, car se délester du kérosène est une opération coûteuse pour n’importe quelle compagnie aérienne. 

Le mystère est levé. Pas de dégazage sauvage mais une procédure d’urgence.

Jeremy Zabatta