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Capacité doublée pour les déchets inertes


Les déchets inertes ont toujours posé un problème pour le Luxembourg, qui avait ses décharges saturées. (Photo : archives le républicain lorrain)

Il y avait saturation, mais la situation s’est améliorée. En 2022, le Groupement des entrepreneurs criait son ras-le-bol. Les décharges pour déchets inertes sont un vieux problème.

La saturation des décharges pour les déchets inertes a déjà donné lieu à de vifs débats, notamment à la Chambre des députés. Le secteur de la construction avait vu rouge et réclamait d’urgence l’ouverture de nouvelles décharges, une revendication vieille de plusieurs décennies. Les plus récentes statistiques de l’administration de l’Environnement montrent que les capacités restantes sont passées de 24,2 millions à près de 60 millions de mètres cubes entre 2022 et 2023.

Il y a deux ans, un record était atteint à Colmar-Berg avec une file de 140 camions qui attendaient leur tour pour vider leur benne de déchets inertes. Selon les professionnels, à ce rythme-là, un chauffeur ne peut effectuer que deux rotations par jour entre le chantier et la décharge. L’ancienne ministre Carole Dieschbourg avait pris le taureau par les cornes sachant qu’un camion effectuant un trajet aller-retour de plus de 20 kilomètres représente 8 095 tonnes de CO2 par an. Un trajet de plus de 35 km produit 14 165 tonnes de CO2 par an.

Il fallait donc trouver des sites proches des chantiers et augmenter les capacités des décharges, à défaut de pouvoir en ouvrir de nombreuses autres. En 2022, le Groupement des entrepreneurs et la Fédération des entreprises de construction et de génie civil estimaient qu’il fallait trouver huit nouvelles décharges, alors que neuf seulement étaient en activité à travers le pays. En deux ans, il y en a eu deux de plus.

L’ancienne ministre avait décidé de simplifier les procédures pour autoriser l’exploitation de nouveaux sites alors qu’il fallait compter entre cinq et sept ans pour débloquer un terrain. Elle décidait aussi de diviser le territoire national en neuf régions destinées chacune à accueillir au moins une décharge régionale pour déchets inertes. Le réseau des décharges indique quelles communes appartiennent à une région donnée.

Il y a deux ans, le sud du pays ne comptait plus de décharge, d’où la saturation de celle de Colmar-Berg. Depuis, une nouvelle décharge est disponible au crassier de Differdange. La Ville de Luxembourg n’a pas été attribuée à une région spécifique. Le territoire de la capitale est réparti sur trois régions pour garantir aux poids lourds transportant les déchets inertes de quitter l’agglomération urbaine par le chemin le plus court.

Le manque de capacité de l’époque était dû également au glissement de terrain sur le site de la décharge de Mondercange en mars 2014. Quelque 500 000 tonnes d’éboulis s’étaient détachées sur une longueur de 300 mètres pour s’étaler sur 35 mètres en direction de l’ouest. L’exploitation de la décharge a été à nouveau autorisée après sa remise en état.

Si les procédures ont été allégées, de nombreux aspects techniques doivent être pris en compte : protection de l’eau et de la nature, distance de 500 mètres autour des habitations et absence de collision avec des exploitations agricoles, des routes ou des lignes ferroviaires. Après la catastrophe de Mondercange, la route CR106 menant à Esch avait complètement été coupée. Une nouvelle route a été mise en service en octobre 2017, en respectant cette fois les nouvelles distances de sécurité.

Moins creuser

Actuellement, l’administration de l’Environnement s’engage à publier les capacités restantes des décharges pour déchets inertes suivant les autorisations en vigueur et sur la base des rapports annuels fournis par les exploitants. Afin de pouvoir fournir des chiffres plus actuels en temps utile, le règlement de 2021 envisage, entre autres, le recensement trimestriel des capacités restantes du réseau et de les publier régulièrement sur la plateforme Geoportail.lu.

Lancée il y a quelques années, la brochure intitulée Besser planen, weniger baggern («Mieux planifier, moins creuser) vise à sensibiliser tous les acteurs de la construction à la réduction de la quantité de déchets produits sur les chantiers. Le taux de revalorisation des déchets inertes est de 93 %. Les terres sont valorisées à hauteur de 40 %.

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