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Cannes 2022 : une reconnaissance exceptionnelle pour le Luxembourg !


L'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps est repartie de Cannes avec un prix d’interprétation pour son rôle de Sissi dans Corsage. (Photo : Felix Vratny)

Le Grand-Duché a brillé sur la Croisette avec pas moins de 6 films présents dans les différentes sélections du Festival de Cannes. Deux d’entre eux sont repartis avec un prix.

Six films choisis dans les différentes sélections du 75e Festival de Cannes, c’est un record pour le Luxembourg, terre de coproductions internationales. Et bien que, lors de la traditionnelle journée luxembourgeoise, Xavier Bettel ait essuyé d’une blague l’espoir que le secteur de la création d’œuvres audiovisuelles voie ses subsides publics augmenter pour l’année prochaine («Si on a 18 films à Cannes en 2023, on reverra les budgets!»), force est de reconnaître aujourd’hui la place de choix que se sont faites la création et la coproduction nationales à l’international.

Deux coproductions luxembourgeoises récompensées

Ce que Cannes a encore confirmé ce week-end en remettant un double prix d’interprétation à la Luxembourgeoise Vicky Krieps et au Franco-Tunisien Adam Bessa, tous deux formidables, chacun à sa façon, dans les deux coproductions luxembourgeoises Corsage de Marie Kreutzer (Samsa), et Harka de Lotfy Nathan (Tarantula), toutes deux en compétition dans la section «Un certain regard», mettant en avant des films et des auteurs plus inaperçus que ceux présents en sélection officielle.

Dans ce dernier film, le jeune et bel acteur livre une performance à fleur de peau, dans un film ardent inspiré par la figure de Mohamed Bouazizi, vendeur de rue devenu symbole de la révolution tunisienne, puis du Printemps arabe, après son suicide par immolation devant le palais du gouverneur de Sidi Bouzid. On est ressorti de cet uppercut avec la rage au ventre et l’épiderme dressé.

Vicky Krieps, à voir absolument dans Corsage

Quant à Vicky Krieps, on ne la présente plus, mais il faut absolument la voir dans Corsage, étouffée – littéralement – dans le costume de Sissi, dans cette relecture punk et féministe d’une période tardive de la vie de l’impératrice, bien décidée à envoyer balancer les conventions et à vivre sa vie selon ses propres règles, quand tous demandent qu’elle reste éternellement jeune et belle. Un rôle d’autant plus impressionnant qu’il a été très physique : la comédienne a porté un corset qu’elle resserrait un peu plus chaque jour, montait à cheval, pratiquait l’escrime et s’est entraînée aux bains de glace.

L’actrice s’impose aussi naturellement dans les dialogues et scènes plus intimes, où elle prend systématiquement le dessus. Le rôle de Sissi a été déterminant pour Romy Schneider, il y a plus de 60 ans. Dans un registre complètement opposé, il l’est tout autant pour Vicky Krieps. Corsage a également reçu ce week-end le Prix de la meilleure création sonore. C’est, cette fois, les équipes luxembourgeoises de production et de post-production son qui sont récompensées. Une reconnaissance importante, puisqu’il s’agit de métiers parmi les plus actifs au Luxembourg en ce qui concerne les coproductions internationales. De quoi n’attendre que du bon par la suite.