Cannabis thérapeutique : l’AMMD estime qu’«il ne s’agit pas d’un produit anodin»

Alors que le ministère de la Santé a annoncé, vendredi matin, que la ministre Lydia Mutsch présentera, mardi prochain, « les démarches du ministère en vue d’un accès légal au cannabis à des fins médicales à l’échelle nationale », l’association des médecins et médecins dentistes (AMMD) déplore le fait de ne pas avoir été consultée en amont et estime que cette légalisation pourrait comporter des risques.

 « Comme d’habitude, nous n’avons pas été concertés en amont des annonces du gouvernement et nous apprenons que celui-ci a entrepris de légaliser le cannabis à des fins thérapeutiques par voie de presse», déplore, ce matin,  le Dr Alain Schmit, président du conseil d’administration de l’AMMD qui est l’association médicale la plus représentative du Grand-Duché de Luxembourg et constitue, de ce fait, l’interlocuteur essentiel entre le corps médical et les ministères de tutelle, la CNS ou autres administrations.

L’AMMD indique encore qu’elle ne prendra position sur ces nouvelles mesures, qu’après leur présentation, mardi, par la ministre de la Santé.

« Nous n’avons pas encore fait les démarches pour pouvoir présenter une position consensuelle au nom de tous les médecins que l’AMMD représente ; il faudra voir ce que les oncologues et neurologues en pensent, mais aussi d’autres médecins spécialistes concernés », a fait savoir le Dr Schmit, qui attend, désormais, que les nouvelles mesures voire le projet de loi (?) soient précisés.

« Le cannabis thérapeutique n’est pas un produit anodin ! »

Cela étant, en tant que président du CA de l’AMMD, le Dr Schmit a déjà une certaine idée sur la question. «Il s’agit d’un sujet un peu controversé, car il y aura toujours des risques en légalisant le cannabis thérapeutique, notamment pour les plus jeunes. Je pense, par exemple au développement neurologique de ces jeunes. En tous cas, il ne s’agit pas d’un produit qui est anodin ! » Puis le Dr Schmit d’ajouter que, « certes, il y a une tendance qui existe et qui est commune à différents autres pays quant à la légalisation du cannabis thérapeutique, mais, de manière générale, avec ce produit comme avec certains autres amenés à être autorisés, il y a toujours un bon et un mauvais côté.»

En attendant que l’AMMD avise officiellement les nouvelles mesures du ministère de la Santé, la position de l’association apparaît, donc, comme mitigée. Ceci dit, le Dr Schmit, rappelle qu’il attend de voir pour se prononcer avec exactitude et regrette, quoi qu’il en soit, que l’AMMD n’ait pas été, « une fois de plus », invitée à prendre part aux discussions relatives à la légalisation du cannabis médical et ce, avant les annonces faites par le Premier ministre, vendredi dernier, concernant le fait qu’un « accord de principe » avait été trouvé.

Claude Damiani