L’Europe du nord-ouest se préparait à subir cette semaine un deuxième épisode de fortes chaleurs, après celui de la fin juin, en particulier Paris qui a mis en place son plan canicule niveau 3 (sur 4).
De la France à l’Allemagne en passant par le Benelux, les services météorologiques ont lancé l’alerte. Le mercure va s’envoler et les températures pourraient de nouveau tutoyer les 40 degrés Celsius mercredi ou jeudi, avant une accalmie en toute fin de semaine.
En France, la canicule s’annonce plus brève qu’en juin, lorsque le record absolu de température avait été battu avec 46°C le 28 juin à Vérargues (sud). Cette fois, « nous n’attendons pas de pics de chaleur à 45/46°C », mais les régions de la moitié nord du pays seront « beaucoup plus concernées », a indiqué Météo-France.
Paris pourrait toutefois connaître un nouveau record de chaleur. « On prévoit 41 voire 42 degrés jeudi, avec une forte probabilité de battre le record de 40,4°C en 1947 », a souligné François Jobard, prévisionniste chez Météo-France. La capitale française a ainsi mis en place son plan canicule niveau 3 (sur 4), qui prévoit l’ouverture de « salles rafraîchies » dans les équipements publics, ainsi que l’installation de fontaines temporaires et brumisateurs et une série de mesures destinées plus particulièrement aux seniors, grandes victimes de la canicule de l’été 2003 qui avait fait 15 200 morts en France.
Une chaleur qui devrait atteindre le Benelux jeudi
Des températures approchant les 40 degrés sont aussi attendues dans des métropoles du centre et du nord de l’Italie, notamment à Florence ou Ferrare. Le pays ne devrait pas connaître de canicule à proprement parler, le sud de l’Europe devant cette fois-ci être épargné, tout comme le centre. « Jeudi, la très forte chaleur qu’on va vivre en France va déborder sur le Benelux, il est probable que pour la première fois ces trois pays atteignent ou dépassent les 40°C (les records absolus sont de 39,9°C au Luxembourg, 38,8°C en Belgique, 38,6°C aux Pays-Bas). On prévoit des pointes à 40 voire 41 au Benelux, ce qui serait exceptionnel », a expliqué François Jobard.
En Belgique, l’Institut royal météorologique (IRM) a émis un « avertissement chaleur » valable jusqu’à vendredi soir minuit. Jeudi, « la chaleur sera accablante dans la plupart des régions », indique l’IRM sur son site. L’Autriche a de son côté émis un alerte « orange »pour jeudi et vendredi, mais seulement sur l’ouest du pays. Cet été inhabituellement brûlant inquiète particulièrement en Allemagne, où une température record de 38,6 degrés a été enregistrée fin juin dans le Brandebourg, du jamais vu en 70 ans. Près de la moitié des Allemands (47%) se disent effrayés par ces vagues de chaleur contre 41% qui ne s’en inquiètent pas, selon une étude de l’institut de recherches Insa pour le journal Bild.
Des signes de dérèglement climatique qui se multiplient
Les signes du dérèglement climatique se multiplient en 2019 : le mois dernier a été le mois de juin le plus chaud jamais enregistré dans le monde, notamment en raison de la canicule exceptionnelle en Europe, selon les données du service européen Copernicus sur le changement climatique.
Cette nouvelle canicule risque d’aggraver la sécheresse qui pénalise lourdement le secteur agricole en France. Le ministre français de l’Agriculture, Didier Guillaume, a ajouté neuf départements aux 24 auxquels l’Union européenne a exceptionnellement permis de « faucher les jachères, pour pouvoir nourrir leurs animaux, car il n’y a tout simplement plus d’herbe dans les pâturages pour les alimenter ». Il a aussi annoncé dimanche soir que le gouvernement allait demander le versement anticipé d’une partie des aides européennes aux agriculteurs, soit une avance de trésorerie d’un milliard d’euros. Parmi les plus touchés, le vin, dont la production devrait baisser cette année en France de 6 à 13% par rapport à 2018, selon les estimations officielles publiées samedi.
Au Portugal, bourrasques et sécheresse ont par ailleurs compliqué la lutte contre un incendie d’une « extraordinaire difficulté » qui fait rage depuis samedi dans une région montagneuse du centre, où le feu avait tué une centaine de personnes en 2017.
Hasard du calendrier, cette vague de chaleur coïncidera avec la venue en France de l’adolescente suédoise Greta Thunberg, à l’origine d’un grand mouvement de mobilisation des jeunes à travers la planète. Elle doit participer mardi à un débat sur le réchauffement climatique à l’Assemblée nationale.
LQ/AFP