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Cancer : au Luxembourg, le programme mammographie est gratuit


L'appel lancé en septembre a permis de réunir de nombreux soutien-gorges exposés hier dans le hall et la galerie de l'hôpital (Photo : Alain Rischard).

Le cancer du sein et le cancer le plus meurtrier chez les femmes. Dans le cadre d’Octobre rose, une action de sensibilisation était organisée à l’hôpital du Kirchberg.

Le cancer fait peur. Les traitements sont lourds et certains sont toujours mortels. On préfère ne pas y penser et ne pas y être confronté. Pourtant, comme dit l’adage : mieux vaut prévenir que guérir. C’est dans cet esprit que les hôpitaux Robert-Schuman avaient organisé une journée dédiée à la prévention du cancer du sein dans le hall de l’hôpital du Kirchberg, jeudi. Dès l’entrée le ton est donné : rose, comme le mois d’octobre, le mois du cancer du sein. Partout autour de l’accueil pendent des soutiens-gorges récoltés lors de la collecte organisée en septembre dernier pour sensibiliser l’opinion.

Le cancer du sein est, selon l’OMS, le cancer le plus fréquent et représente 16 % de tous les cancers féminins. Si dans nos pays occidentaux, le taux de survie à un cancer du sein avoisine les 80 %, il ne serait que de 40 % dans les pays à faibles revenus. La prévention y est pour beaucoup. Au Luxembourg, le programme mammographie est gratuit et permet de détecter à des stades précoces des cancers des femmes de plus de 50 ans. Sur 1 000 femmes participant, six cancers sont détectés.

Le Dr Jean-Claude Schmit, directeur de la Santé au ministère, indique que 117 319 invitations ont été envoyées aux femmes âgées de 50 à 69 ans résidant au Luxembourg et bénéficiant d’une couverture sociale entre 2014 et 2018. Au total, 70 460 mammographies ont été réalisées et 494 cancers dépistés. Le taux de participation varie de 55,9 % à 64,7 % entre 2011 et 2014. Le taux annuel de cancers au Luxembourg se situe entre 6,6 et 7,8 pour mille. Des chiffres constants ces deux dernières décennies. Cependant, selon la direction de la Santé, «chaque année, environ 400 femmes sont concernées par ce diagnostic et plus de 80 en meurent». Les cancers du sein ne touchent pas que les femmes d’âge mûr. Selon les statistiques du ministère de la Santé, 7 % des 15-39 ans auraient eu un cancer du sein, 18 % des femmes de 40 à 49 ans, 48 % des femmes de 50 à 69 ans, 18 % des femmes de 70 à 79 ans et 10 % des femmes de 80 ans et plus. Seul 1 % des hommes développent un tel cancer.

Pas de cause bien définie

Si dans la plupart des cas, – hormis 5 à 10 % de cancers d’origine génétique – le cancer n’a pas de cause bien définie, certains facteurs peuvent favoriser le cancer du sein. Il s’agit de l’obésité, la sédentarité, la consommation d’alcool, les thérapies hormonales de la ménopause, entre autres. D’où l’importance d’une hygiène de vie saine et de la pratique d’une activité physique.

Différentes associations comme Europa Donna Luxembourg, la Fondation Cancer ou Akut ainsi que le ministère de la Santé et des diététiciens, tabacologues ou des infirmières spécialisées dans les cancers du sein étaient rassemblés dans le hall d’entrée de l’hôpital pour informer les visiteurs sur la maladie, les techniques de dépistage, les traitements, les facteurs de risque, les bonnes pratiques et les activités à réaliser une fois la maladie déclarée. L’activité physique est, par exemple, très importante pour la santé et elle est fortement conseillée en cas de cancer. Des groupes sportifs pour les malades et adaptés à leurs conditions physiques existent.

Un faux sein en silicone permettait de découvrir ce qui est anormal et mérite d’être signalé ou vu par un médecin. Des affiches expliquaient comment les femmes doivent s’y prendre pour tâter leurs seins, comment arrêter de fumer ou estimer sa consommation d’alcool, de junk food ou de tabac. Un délicieux smoothie à la banane et à la betterave – rose – était distribué pour rappeler l’importance de manger des fruits et des légumes (bios et sans pesticides). Le cancer est muet au stade débutant. Donc avant qu’il ne s’installe, la prévention est de mise même avant l’âge de 50 ans. Les chiffres le prouvent.

Sophie Kieffer

Les gestes qui sauvent

cancer (2)

L’autopalpation est un des sept conseils à suivre pour combattre le cancer du sein. Elle permet aux femmes d’apprendre à connaître leurs seins et de repérer le moindre changement. Pour bien la pratiquer, il faut observer quatre phases. La première consiste à observer ses seins de face et de profil dans un miroir puis de presser le mamelon pour s’assurer qu’il n’en coule pas de liquide. Les bras doivent être levés. Il s’agit ensuite, avec les doigts à plat, de parcourir chaque sein de la partie externe à la partie interne et vice versa.

Le troisième mouvement à effectuer est un mouvement circulaire. Enfin, il faut parcourir le sein de bas en haut et de haut en bas sans oublier de vérifier la zone entre le sein et l’aisselle. Ces gestes peuvent être effectués une fois par mois dès l’âge de 20 ans.